Le Chevalier nacré

Chapitre 14

Derrière les fourrés, les yeux jaunes les observaient avec convoitise. Les chevaliers avaient sortis leurs armes, prêt à se battre à la moindre attaque. Les montures étaient nerveuses face à la présence des prédateurs qui restaient cachés. Elwë c'était mise à grogner sur ses congénères, sa fourrure blanche et grise s'ébouriffant, la faisant paraître plus imposante. Ses babines retroussées, laissaient apercevoir des crocs pointus et une mâchoire puissante, prête à déchiqueter ses adversaires.

- Restez calme. Ne faites aucun gestes brusques. Chuchota le chevalier aux loups.

Du bruit se fit entendre derrière eux.

- Ils nous ont encerclés. Informa Gabin. Leurs tailles n'ont pas l'air d'être standard.

En effet, les chevaliers qui pouvaient voir les loups, s'aperçurent que ceux-ci étaient bien plus gros et plus massif que les loups ordinaires. Leurs pelages étaient aussi sombres que la nuit et certains loups avaient perdu leurs fourrures par endroits. Les bêtes étaient effrayantes, à l'allure et à l'apparence rebutante. Des mâchoires brisées, des yeux en moins, des blessures suintantes de pu, les prédateurs étaient repoussant, même pour Elwë qui restait très près de Régis. Leurs crocs visible étaient pointus, pourris, refermant très certainement de nombreuses maladies mortelles. Quelques loups bavaient, montrant qu'ils étaient atteints de la rage. Les chevaliers sentaient la peur couleur dans leurs veines et la sueur dégoulinée sur le visage. Les prédateurs le sentaient aussi, les agitant un peu plus.

- A choisir entre se faire dévorer par les loups et être pourfendu par un éclair. Mon choix est déjà fait. Grogna Mox.

- Vous êtes le chevalier aux loups, vous ne pourriez pas leur demander de dégager ? Demanda le chevalier magma.

- Cela ne fonctionne pas comme ça. J'ai apprivoisé des loups pour qu'ils m'accompagnent dans mes voyages. Mais il m'a fallu du temps. Ceux-là ne se laisseront pas apprivoiser. Et hors de question qu'Elwë se batte avec eux. Elle y laisserait sa peau.

- La mort nous guette mes amis. Dit sombrement le chevalier des âmes.

- Que faire ? Ils ne nous laisserons jamais passer. Paniqua quelque peu Louis.

- Allumons une torche, cela les tiendra à l'écart. Répondit Vald.

Le chevalier du soleil prit lentement une torche qu'il embrasa et la tient bien en évidence. Quelques loups reculèrent aveuglés par la vive lumière, mais d'autres grognèrent de plus belle devant la menace. La tension était palpable. Rester immobile était un exercice compliqué quand les chevaux bougeaient nerveusement. Les loups firent de nouveaux pas en avant et la monture du chevalier magma prit peur, désarçonnant son propriétaire. Ce fut le moment que choisirent les loups pour attaquer. Organisées, les bêtes se jetèrent sur le cheval apeuré, le prenant à la gorge. Ses hennissements étaient horribles à entendre, effrayant les autres montures qui s'agitèrent à l'odeur du sang. Son maître voulu le sauver et attaqua la meute à grand coups d'épée, tandis que les chevaliers lui hurlait de les suivre. Mais il ne les écoutait pas, bien trop absorbé à vouloir sauver son fidèle destrier. Les autres loups attaquèrent le chevalier magma qui se défendait comme il le pouvait. Attaquée de toute part, sa monture mourut.

- Allons-y ! Ne perdons pas de temps ! Hurla Vald

- Nous ne pouvons pas le laisser ! Hurla Louis.

- C'est notre seule chance de survie ! Cria Régis.

Le groupe se mit donc au galop poursuivit par les hurlements de douleur du chevalier magma, qui se faisait dévorer vivant. Le groupe ne s'arrêta pas de galoper avant d'être assez loin des bêtes et du danger qu'elles représentaient. Ils n'étaient en sécurité nulle part sur cette lande. Louis avait du mal à se remettre de la vision d'horreur. Bien entendu, il avait déjà fait face à la mort plus d'une fois, il avait même vu mourir ses compagnons d'armes de façon horrible. Mais ce fut la première fois qu'il dû abandonner un frère d'arme à son triste sort. Parfois, un sacrifice était nécessaire pour sauver les autres. A l'arrière, retenant ses larmes, il voyait le chevalier nacré qui tanguait sur sa monture, ayant de plus en plus de mal à rester droit. Il s'approcha de la légende, inquiet de son état. Alors qu'il s'approchait de lui, le chevalier nacré chuta, bien trop faible pour rester en place sur son cheval.