BACKSTAGES WITH YOU, T2 - ÂMES ACCORDÉES

Chapitre 7

LOS ANGELES - DEVIL'S NIGHT-CLUB
23h54.

- Que quelqu'un appelle les secours ! je m'exclame, quand je constate que le pouls d'Asher est très faible sous mes doigts.

Après sa chute, il est resté allongé au sol, inconscient. La foule s'est figée, Valentina a crié, et moi, j'ai bien cru que mon coeur allait exploser.

- Une ambulance arrive, me dit Blake.

Je relève la tête et regarde autour de moi, à la recherche de mes amis.

- Il faut prévenir Ella et Luke. Je ne sais pas où ils sont partis.
- Je m'en occupe, ne t'inquiète pas. Je reviens.
- Merci.

Blake se faufile parmi les centaines d'individus présents, et Valentina en profite pour se donner en spectacle.

- Oh mon dieu, Ash ! J'espère qu'il va bien, ou je ne m'en remettrais probablement jamais ! crie t-elle sur un air théâtral en passant sa main sur son front.

Je lève les yeux au ciel et lui fait signe de se rapprocher. Les paparazzis ne vont sûrement pas tarder à arriver et à interroger les témoins, et la pire des choses serait qu'ils répandent encore une fois des rumeurs visant à entacher sa réputation.

- Est-ce qu'il a beaucoup bu avant notre arrivée ? je chuchote.
- Tu veux dire, depuis qu'il est rentré de tournée ? Ou depuis ce matin ?

C'est encore pire que ce que je pensais. Mais quelque chose me dit qu'il n'y a pas que l'alcool qui est en cause cette fois.
J'ai un haut le cœur lorsque j'entends la sirène de l'ambulance au loin.

- Quoi que tu fasses, ne dit rien à la presse. Je t'en prie, je murmure à l'intention de Valentina.

Les secours arrivent dans la salle, me posent des millions de questions à la seconde, et emmènent Asher sur une civière à l'extérieur.
Après leur avoir expliqué que je suis en quelque sorte « responsable » de lui, il m'ont finalement autorisé à partir avec eux.
Je me dirige alors moi aussi vers l'ambulance, la boule au ventre, et un mauvais pressentiment qui me torture l'esprit.

***

LOS ANGELES - CEDARS-SINAI MEDICAL CENTER
03h24.

Cette salle d'attente, cette odeur de gel anti-bactérien, me rappellent de nombreux souvenirs. Des mauvais, qui me ramènent six mois en arrière.

- Mademoiselle Spielman ?

Je lève les yeux, et m'aperçois qu'un homme en blouse blanche se tient devant moi.

- Oui ?
- Suivez-moi, s'il vous plaît.

Je me lève de ma chaise et me traîne dans le couloir, exténuée et angoissée à la fois.

- Après plusieurs analyses, nous avons trouvé la cause du malaise. Votre ami avait non seulement une quantité importante d'alcool dans le sang, mais également des traces de plusieurs drogues différentes. Héroïne, cocaïne, THC.. les doses ne sont pas très hautes, c'est comme s'il en avait testé plusieurs ces derniers jours sans forcément s'y accrocher. Mais les mélanges sont ce qui fait le plus de dégâts. Ajoutez à ça les anti-anxiolytiques qu'il prend de manière récurrente, et vous obtenez un cocktail détonant..

J'ai soudainement l'impression de me faire transpercer le cœur. Je le savais. Mon instinct me disait vrai.

- Est-ce qu'il est réveillé ?
- Oui, mais il est très affaiblit. Vous pouvez aller le voir en chambre 234.

Je hoche la tête et me détourne. Lorsque j'arrive enfin devant la porte de la chambre, j'y entre sans aucune hésitation. Asher est étendu la, sur le lit, les yeux fermés. Une vague de frissons me parcourt tout le corps quand je pense à tous ces articles dans les journaux qui parlent de stars mourants d'overdoses. Chaque mois, il y en a des nouveaux. Ça aurait très bien pu être lui, cette fois-ci.

Un élan de soulagement s'empare de moi quand je pose les yeux sur son torse, qui bouge de haut en bas, au rythme de sa respiration.
Je m'assois sur une chaise près du lit et pose ma main sur la sienne, comme si ce geste était habituel. A ma grande surprise, il ouvre les paupières, ses iris bleu océan se fixant directement aux miens.

- J'espère que tu n'es pas venue pour m'engueuler, me dit-il faiblement.
- Asher, tu m'as tellement fait peur !

Il regarde un moment nos mains, toujours liées, mais ne se retire pas.

- Désolé, souffle t-il.
- Je croyais que tu te faisais aider, pendant la tournée. Agnès me disait qu'un psy te suivait. Et qu'elle veillait à ce que tu ailles à tes rendez-vous.

Il se tait pendant quelques secondes, puis se décide enfin à répondre :

- Ouais, je le voyais. Ça ne veut pas dire qu'il m'aidait.
- On avait recruté un des meilleurs dans ce domaine.
- Hé bien, il n'a pas réussi à me rendre parfait. Ni gentil, ni aimable, ni attachant. Je ne suis pas devenu Blake, désolé.

Ces paroles me frappent, et je suis presque sur le point de m'effondrer quand il retire sa paume de la mienne.

- Asher, je murmure. Je ne veux pas que tu sois Blake.
- Pourtant, tu l'as choisi, lui.
- Arrête, je n'ai pas à choisir qui que ce soit. Laisse moi simplement t'aider à aller mieux.
- C'est impossible.
- Si, je suis certaine que si. Mais il faut que tu le veuilles, toi aussi. Je ne te lâcherais pas d'une semelle si il le faut.

Une lueur passe furtivement dans ses yeux, et ses sourcils se froncent instantanément.

- Si ce n'est pas seulement pour garder ton travail, qu'est-ce que ça t'apporte à toi ? Pourquoi tu veux m'aider ?
- Parce que que.. j'en ai envie.
- Mais pourquoi ?
- C'est.. c'est comme ça, c'est tout.
- Sam !

Tout à coup, je ressens comme une bombe exploser en moi, et une avalanche de mots gardés depuis trop longtemps déboule de ma bouche.

- Tu compte pour moi, d'accord ?! je m'énerve. C'est ça que tu veux entendre ?! J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose, j'en ai eu peur pendant six longs mois alors que je n'avais aucunes nouvelles de toi, pendant que tu passais toutes tes nuits avec des femmes différentes ou dans des clubs !
- Mais putain, tu voulais que je t'écrive des lettres pendant que tu envoyais des textos à Blake toute la journée ? Quand je suis parti, tu venais de me dire qu'on ne pourrait jamais être ensemble à cause de ton travail. Et qu'est-ce que tu as fait après ? Tu t'es jeté dans ses bras à lui !
- N'importe quoi ! Nous sommes amis, Blake et moi. Et tu l'aurais su, si tu avais bien voulu m'adresser la parole depuis ton retour.

Il soupire de frustration et pose sa main sur son front. Je vois bien qu'il est faible, mais qu'il lutte pour ne pas me le montrer. L'horloge accrochée sur le mur de la chambre indique qu'il est bientôt quatre heures du matin, et je commence moi aussi à être à bout. Je prends alors une grande inspiration pour essayer de me calmer.

- Ce n'est ni le moment ni l'endroit pour parler de ça. Tu dois te reposer, je lâche sèchement.

Au moment où je me lève pour partir, Asher m'attrape le poignet. Je ne lutte pas et m'arrête, sans pour autant le regarder.

- Viens chez moi demain soir, murmure t-il.

J'attends quelques secondes puis je me dégage soudain de son étreinte et sors de la chambre en claquant la porte. Hors de question qu'il se rendre compte que mon rythme cardiaque a doublé et que mes mains se sont mises à trembler.

*