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L'adolescent fronça les sourcils, septique. Le jeune homme au teint blafard l'ignora et se contenta d'écraser sa cigarette dans le cendrier.
— Et pourquoi ? il fit traîner sa voix, la rendant subitement plus agaçante. Parce-que t'as les cheveux verts ?
D'habitude, il ne l'aurait pas mal pris car c'était la simple vérité mais étrangement les mots sortants de la bouche de ce gamin l'irritait au plus haut point. Il regrettait déjà d'avoir accepté ce fichu travail. Pendant qu'il se maudissait intérieurement son regard glissa vers le garçon qui mangeait goulûment ses snacks aux emballages pimpants. Puis, ses yeux divaguèrent sur le salon richement décoré.
Heureusement que ce labeur était bien payé vu que la famille quémandant ses services était très riche.
C'était des amis de longues dates à ses parents. Il avait donc pu se faire embaucher aisément et pouvait désormais profiter d'un salaire exorbitant en se limitant à quelques repas pour un adolescent pourri gâté. Enfin, c'était ce qu'il pensait au début mais en apercevant l'énergumène qu'il devait garder, l'envie de partir le tiraillait déjà.
La seule chose qui le laissait perplexe était le noiraud assis à côté de lui, sur le canapé en cuir ciré blanc. Après leur brève discussion il avait appris qu'il était âgé de seize-ans – bientôt dix-sept.
Seize ans.
Dans un premier temps, il avait cru halluciner ; après tout, qui à l'âge de seize ans avait encore besoin d'un baby-sitter ? Juste après, il avait été secoué d'un incontrôlable fou rire qui lui avait coûté un enchaînement de remarques acerbes et de coup d'œil haineux du plus jeune.
— Tu arrêtes de faire la tête ? finit-il par demander en finissant de préparer le repas.
Le garçon, assit sur la chaise haute, fixait le plafond avec grand intérêt. Il ne daigna même pas lui accorder un regard ni même une parole : il soupira longuement en arborant un air exagérément triste et vexé.
L'étudiant retint un juron tout en éteignant le feu sous la poêle. Il était habituellement une personne patiente mais Kazunari jouait clairement avec ses nerfs – déjà qu'il était à fleur de peau à cause des partiels approchants dangereusement.
