From Dunya to Jannah

Chapitre 8

– Al-hamdulillah. Au fait, je... J'ai beaucoup de choses à faire aujourd'hui, j'ai pas vraiment le temps malheureusement, donc je vais te poser des questions que j'ai préparées à la va-vite honnêtement, et je veux juste que tu y répondes brièvement, d'accord ?

Il attendit une réponse de la part d'Alya, cette dernière hocha simplement la tête. Elle était si gênée à l'instant, la chaleur se nichant dans ses joues qui rougissait. Son rêve ne voulait pas quitter son esprit, elle déglutit. Imrân avait remarqué l'expression embarrassée de sa voisine de table, mais n'en fit aucun commentaire.

– D'abord, je voulais m'excuser pour la dernière fois. J'ai pas su parler, c'est que ça m'a un peu effrayé, j'vais être honnête avec toi, j'aurais pu dire quelque chose, mais j'ai pas pu, enfin voilà j'ai pas géré. Quand je suis rentré chez moi, j'ai cogité, j'ai mesuré les pour et les contre à vivre avec quelqu'un... qui est malade. J'ai décidé de consulter Allah pour cette décision, et j'ai eu plusieurs réponses se confirmant les unes après les autres, et tout était positif, subhanaAllah. Bon voilà, je vais pas trop m'étaler, le temps passe vite, donc je vais commencer à te poser des questions. Déjà, je vois que tu es... on va dire habillée dans de beaux vêtements, est-ce que tu sors comme ça dehors ? Tu as l'habitude d'accueillir tes cousins et, ou ton beau-frère habillée comme ça ?

Alya secoua la tête.

– Je sors jamais comme ça, enfin depuis que j'ai décidé de porter le jilbeb, à mes seize ans, quand j'ai quitté l'école. Et non, même à la maison, quand on reçoit de la famille, je mets un jilbeb, juste aujourd'hui... j'ai voulu m'habiller comme ça... pour... la muqabala, finit-elle dans un murmure quasi inaudible.

Un sourire passager se dessina sur le visage d'Imrân, mais qui disparut aussitôt.

– Ok, du coup on est d'accord que tu suis madhab maliki ?

– Oui.

– Très bien, quand as-tu décidé de porter le voile ?

– Depuis toute jeune, vu que je suis la fille d'un imam, j'ai toujours été à la mosquée, donc constamment voilée, à l'exception de l'école où j'enlevais le voile.

– Cela ne te dérange pas d'être entièrement obéissante envers ton mari ?

– Non, pas du tout, tant qu'il ne me contraint pas à faire ce qui est contre les commandements d'Allah. Je n'ai aucune raison de le contredire.

– Oui, t'as absolument raison, juste qu'aujourd'hui avec les soi-disantes féministes, les femmes ont le sentiment de faire ce qu'elles veulent, et surtout n'importe quoi alors que c'est la société perverse qui les conditionne à faire ces choix, etc. Enfin, bref. Souhaites-tu faire la Hijra (immigration vers un pays musulman) ?

– Oui, in shā Allah.

– Un pays musulman où tu aimerais y vivre ?

– Le Maroc, vu que c'est mon pays d'origine et que je m'y sens chez moi, mais sinon je pense que...

– Oui ?

– Je peux suivre n'importe où mon époux, dans la mesure du possible avec mon état actuel.

– Oui, je comprends. Tu aimes lire ?

– Oui, beaucoup.

– Souvent ?

– Oui, oui.

– C'est bien ça, et sur quoi ? La religion ?

– Oui, mais pas que, j'aime bien lire de tout.

– Tu entends quoi par "tout" ?

– Des livres documentaires par exemple, ou historiques, de la poésie aussi.