As-Salam Aleyka Wa Rahmatullah Wa Bārakatuh,
Imrân,
J'ai décidé d'écrire ce journal, qui est dédié à toi, mon cher et tendre époux. Dans ce carnet que tu liras, j'espère que je pourrai te faire partager un peu ce quotidien vécu à tes côtés, les sentiments qui tu as fait naître en moi, et tout plein d'autres choses encore. On m'a donné cette idée, et je la trouve excellente. En guise de cadeau, je veux que tu connaisses notre vie de mon point de vue à moi, et que tu lises des choses que je n'ai jamais pu t'avouer de vive voix.
Alors voilà, bonne lecture !
***
Première page, première histoire. Commencement de la seconde partie de ma vie.
Ce jour-là, j'ai fait un malaise pour bien commencer la journée. J'en ris encore, mais sur le moment, ce n'était pas vraiment drôle.
Je me demandais comment le reste de la journée allait se passer. J'avais tellement stressé que mon corps ne l'avait pas supporté et voilà pourquoi j'avais fait ce malaise. Umi avait le regard terrorisé, quand auprès d'elle, je m'étais agrippée à son bras avant de perdre l'équilibre. Pour elle, c'était fini, elle ne s'était jamais habituée à me voir comme ça, pas même après plusieurs années de maladie et mes innombrables malaises.
Je te l'ai jamais dit, mais ce jour-là, j'avais une infirmière.
L'infirmière avait fait un bon travail, me rassurant, me donnant de quoi j'avais besoin pour reprendre des forces, et mon visage de la vie. Je m'étais assise, sur ordre de tout le monde. Alors j'étais là, à les fixer entrain de tout préparer, comme si ce n'était pas mon mariage, mais celui d'une autre. Je soupirais, je demandais pardon, je chassais le Diable de mon esprit.
L'infirmière avait gentiment accepté d'ôter sa tenue de travail pour une plus sophistiquée et plus jolie. Le caftan lui allait à merveille.
Enfin, quand tous avaient terminé ce qu'ils faisaient, car je n'avais aucune idée du pourquoi ni du comment ils prenaient autant de temps, on partit. Nous nous sommes rendu à la mosquée, tu t'y trouvais déjà, et je me demande combien de temps tu as dû attendre.
Toi, mon futur époux, mon père et moi, nous nous sommes convenu de faire d'abord le mariage religieux devant les témoins, puis une petite fête comme une sadaqqa, puis nous irions un autre jour nous enregistrer à la mairie, seuls. Ainsi, nous évitions d'attirer trop l'attention avec les invités, et surtout nous évitions que je me fatigue encore plus. Et je pense que nous avions bien fait, tu sais très bien qu'attirer l'attention, ce n'était vraiment pas mon truc.
*Petit aparté, je ne voulais pas qu'on sache ce que j'avais. Lorsque je suis tombée malade une première fois, nous avions tenu au courant les proches, mais de fil en aiguille, cela s'est su de tout le monde à la mosquée. Je ne pouvais plus supporter les regards, ni les paroles qui m'étaient destinés, la pitié que je générais chez eux me répugnait, je voulais être normale, être Alya, et non Alya l'enfant malade, l'enfant qui risque de mourir d'un jour à l'autre. Je ne dis pas qu'ils étaient méchants, loin de là et bien au contraire, ils faisaient des duas pour moi, etc. Seulement, je ne supportais pas qu'on parle de moi, derrière mon dos, que je fasse apitoyer les gens sur mon sort.
Quand j'ai cru guérir, nous l'avions dit à tout le monde dans la mosquée. C'était un vendredi, lors de la khutba, mon père avait annoncé ça à la fin du sermon, d'une voix émue, et les gens étaient également heureux, je pouvais l'entendre à leurs voix, dans le compartiment des femmes. J'avais pleuré, les mères, les grand-mères et même les plus jeunes me prenaient dans leurs bras. Je ne crois pas que j'ai autant pleuré que ce jour-là.
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From Dunya to Jannah
RomanceAlya, âgée de tout juste vingt ans, est une jeune femme douce et aimable. Elle a grandi au sein d'une famille musulmane et pratiquante ; son père est à la fois imam et directeur de la mosquée dans la ville où ils vivent, et elle, elle y travaille à...