— Tu veux faire quelque chose ? Regarder la télé ? Demanda Imrân en revenant de la cuisine.
Alya se retourna vers lui et parut réfléchir à la question.
— Non rien, merci.
— Tu veux peut-être te reposer après cette longue journée ?
— Je sais pas, je pense que... je vais appeler ma famille, si ça ne te dérange pas.
— Non, bien sûr. Passe-leur le salam de ma part.
Elle hocha la tête et se leva pour fouiller dans son sac. Elle récupéra son téléphone et quitta le salon afin d'être plus à l'aise. Imrân n'en fit aucune remarque. Alya s'en était allée dans le couloir, près de l'entrée. Elle déverrouilla son téléphone et se mit à chercher nerveusement le contact de sa mère. La tonalité retentissait à plusieurs reprises avant qu'une voix familière se fit entendre, Alya se laissa prendre appui contre le mur.
— Allo ?
— Oui, c'est moi.
— Oui, vous êtes bien arrivés ?
— Oui, ça va, al-hamdulillah.
— C'est comment chez lui ?
— Calme, simple, bien pour un couple.
— Iwa mazyan (bah c'est bien). Vous avez fait quoi pour l'instant ? Les cartons ?
— Non, on attendra plus tard in sha' Allāh, on a juste grignoté un peu ensemble.
Alya omit délibérément le moment où elle s'était mise à pleurer. Elle avait si honte de son comportement, et elle ne voulait surtout pas inquiéter sa mère.
La jeune femme entendit en arrière-plan d'autres voix.
— Tu es encore à la mosquée ? Interrogea-t-elle surprise.
— Oui, avec quelques femmes et ta sœur, on range, comme ça, ça sera fait.
— J'aurais pu rester avec vous.
— Ah lā, ma'lich (non, c'est pas grave). Iwa, smo ghadi diro daba (eh bien, vous allez faire quoi maintenant) ?
— Je sais pas encore. Je sais même pas ce qu'on doit faire. J'arrive même pas à lui parler ou à juste lancer un sujet de discussion.
— C'est le début, c'est pas grave, c'est normal même.
— Au fait, umi, pour... tu sais... je me sens pas du prête que ce soit aujourd'hui, demain ou dans un mois. Je sais pas...
Sa mère émit un rire au bout du fil. Alya rougissait de plus belle.
— Ila mabghitich, hadchi man haqak abenti (si tu ne veux pas, c'est ton droit ma fille). Après c'est ton mari, mais c'est un gentil garçon, il va comprendre.
— Oui bien sûr !
— Bon, ghadi nkhalik khasni n'awanhom (je vais te laisser, je dois les aider).
— Tu peux me passer Wissem, vite fait !
Alya ne voulait pas éteindre l'appel tout de suite et retourner auprès de son époux. Elle n'était pas encore prête à retrouver l'atmosphère tendue et pesante du salon.
— Alya ? Ça va ?
La voix de sa sœur l'apaisa un temps.
— Oui oui, al-hamdulillah. Et toi ?
— Aussi, al-hamdulillah. Et donc, comment tu te sens dans ta nouvelle maison ?
— Je sais pas encore, ça m'a l'air irréel.
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From Dunya to Jannah
Storie d'amoreAlya, âgée de tout juste vingt ans, est une jeune femme douce et aimable. Elle a grandi au sein d'une famille musulmane et pratiquante ; son père est à la fois imam et directeur de la mosquée dans la ville où ils vivent, et elle, elle y travaille à...