Fire Emblem Three Houses : Byleth Eisner

Prologue

Il fait nuit et devant  moi, un champ de bataille immense s'étale. Les soldats et les cavaliers  au sol ressemblent à une mer de métal houleuse, le ciel est chargé de  chevaliers pégase se percutant les uns contre les autres et parfois  plongeant furieusement dans la foule au sol. Il règne un vacarme entre  les cris et les bruits d'épées et de boucliers qui s'entrechoquent. Je  virevolte au milieu des combats, j'avance, écartant les hommes en me  cognant directement contre leurs armes et armures. Une femme au loin  surplombe le champ de bataille, elle porte une couronne et ses longs  cheveux d'un vert délavé fouettent le ciel et les étoiles. Je m'avance  vers elle en pourfendant les hommes qui se dressent sur ma route. Une  lumière rouge éclaire mon avancée. De plus en plus d'hommes  s'interposent entre la jeune femme et moi. Arrivée à son niveau elle se  met en position de défense. Je suis lancée contre elle et je me  précipite à sa rencontre. Je percute sa lame.

Le choc me désincarne.  Je vois mon corps, une longue épée en os, tomber au sol. Le sang sur la  lame que j'étais se mélange à la boue. Derrière la femme se bat avec un  homme. Elle vient frapper l'homme au visage avec son poing. Il tombe à  terre. Elle s'agenouille au-dessus de lui, lui hurle de se souvenir du  canyon rouge et le poignarde frénétiquement. La mort de l'homme semble  conclure la bataille. Les combattants autour se sont immobilisés. La  femme se saisit de l'épée au sol et l'enlace "ça y est il est parti  maintenant" chuchote t-elle à la lame en frottant sa joue contre. Elle  lève les yeux, j'ai l'impression qu'elle peut me voir. Elle me regarde  et m'appelle mère.

Je suis plongé dans le  noir, une enfant au cheveux vert endormie en boule sur un trône se  réveille doucement. Elle est tout prêt de moi. Ses yeux me distinguent  dans la pénombre.

- Hé bien ! Que fais-tu ici ?

Elle fronce les sourcils agacée devant mon inaction.

- Il est très impoli d'interrompre un moment de repos. Avance vers moi, je souhaite te regarder. Qui es-tu ?

Je ne sais pas quoi lui répondre. Qui suis-je ? La question me traverse et fait vibrer en moi mes souvenirs.

- Je suis un démon.

- Tu te trompes ! Je sais reconnaître un démon quand j'en vois un. Tu ferais mieux de faire attention à ce que tu me dis.

Je suis surprise. Alors si je ne suis pas un démon cela signifie que ...

- Je suis mortelle.

- Hummm, Je vois. Quel est ton nom ? Parle.

- Byleth.

- Curieux, je ne  m'habituerai jamais aux prénoms humains et en même temps tout cela me  semble très familier. Il est peut être temps de faire une autre sieste  ... il est... presque... temps... de commencer...

Je me réveille enfin. Je  suis épuisée, une puanteur terrible de mort tourne autour de moi et me  donne envie de vomir. J'ai l'estomac vide et rien ne sort. Si je ne me  savais pas réveillée je me serais cru dans un de mes cauchemars. Je me  redresse petit à petit. Tous mes muscles sont endoloris. Des mouches  volent et se posent sur mon visage. Du sang et de la boue collent mes  cheveux à ma peau. Je regarde autour de moi. Des corps s'étalent au sol.  Cela doit faire plusieurs jours qu'ils sont là. Des vers, des mouches  et d'autres insectes s'agitent autour. Entre les corps des tas de  cendres, d'ancienne huttes et tentes semblent avoir brûlé, le tronc de  quelques arbres montrent des traces de brûlure. Le sol est humide et je  sens une pluie fine tomber. Le feu n'a pas pris grâce à la météo. Je me  lève enfin, ramasse mes deux sabres que je tenais encore fermement,  jusqu'à mon réveil, au point de m'endolorir les mains.  Il faut que je  boive et que je mange, je suis complètement vidée de toute force.  J'avance vers un chemin, il me semble savoir qu'il mène à une rivière.  Il y a peut être 100 mètres entre le ruisseau et le campement.