Chapitre 6 : part 1

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Nous ne faisons aucun prisonnier et repartons dans la foulée. Gilbert fait envoyer une note au seigneur Magrave qui fera nettoyer la zone et enterrer ou brûler les corps. La lance va transiter par l'Église avant de lui revenir. Je la fixe le long de ma monture à l'aide de sangles à la selle. Le fait que ma jambe soit en contact avec le manche me gêne et je ne peux pas m'empêcher de voir et revoir les images de la transformation de Miklan. Un frisson me parcourt à chaque fois que je me demande si cela peut m'arriver. L'inquiétude me ronge au point que j'envisage de balancer ma propre épée par dessus mon épaule avant de m'enfuir. Cette idée est ridicule évidemment et je n'ai aucunement l'intention de la mettre à exécution. D'autant que paradoxalement le fait de me séparer d'elle me semble presque physiquement impossible. Je pourrais me battre contre Rhéa pour ne pas avoir à lui restituer ma relique.

Nous nous arrêtons comme à l'aller, avant la nuit et festoyons. Des tours de garde sont mis en place pour surveiller le camp, maintenant que nous sommes en possession d'une relique il faut faire plus attention. Gilbert m'observe durant tout le trajet du retour. Il ne semble pas avoir parfaitement saisi où je range ma lame car j'ai bien l'impression que c'est cela que ses yeux recherchent.

Nous arrivons le lendemain soir à Garreg Mach, épuisés. Mes camarades sont satisfaits de rentrer et je les entends débattre de comment mieux profiter des bains, pendant que je me sépare d'eux accompagnée de la garde de Seiros afin de remettre la lance à l'archevêque. Je vois Lorenz regarder dans ma direction. Je soutiens son regard et il se dirige vers moi.

- Mademoiselle Eisner, souhaitez-vous que je vous accompagne jusqu'à la salle d'audience ?

- Oui Lorenz, je préférerais t'avoir à mes côtés. Je suis fatiguée, j'ai peur de ne pas respecter l'étiquette.

- Et ce serait fort regrettable après avoir si bien mené cette mission. Allons-y.

Je suis satisfaite, je n'aime pas rencontrer seule Rhéa, ses manières un peu tactiles à mon égard me gênent et j'espère que la présence de Lorenz va écourter l'entretien. Maintenant que Claude n'est plus avec nous, je suis chargée des échanges avec l'Église et ça comprend les rapports de missions. Impliquer Lorenz va me permettre de me décharger légèrement d'une responsabilité et de lui faire plaisir. Je retiens tout de même qu'il m'a fait un compliment, ce qui est très agréable après les échanges houleux que lui et moi avons eu.

Rhéa et Seteth ont été informés de notre retour. Lorsque nous passons les portes de la salle d'audience ils sont tous les deux là, debout. Rhéa a un visage avenant à mon égard. Je m'incline, comme me l'a conseillé Lorenz qui m'imite et vais à sa rencontre. Je lui tends la lance de mes deux mains.

- Byleth, mon enfant. Vous voilà déjà de retour avec la lance de la ruine. Nous ne vous attendions pas avant demain. Vous dépassez nos expectations n'est-il pas, Seteth ?

- En effet.

Notre enseignant est moins enclin à nous faire des éloges. Rhéa se saisit de la lance et la remet à Seteth, qui après s'être légèrement incliné sort de la salle avec.

- Byleth, Lorenz, j'écoute votre rapport.

J'explique à Rhéa la situation à la tour de Conrad. J'estime le nombre d'ennemis et je lui fais part de mes suppositions sur le fait que ça soit des mercenaires. Elle demande à Lorenz son opinion sur la question. Il confirme mes propos.

- Si cela est vrai il va falloir enquêter sur les ressources de Miklan, un homme seul, déshérité, n'a normalement pas les moyens de recruter autant d'hommes.

Fire Emblem Three Houses : Byleth EisnerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant