Chapitre 12 : La mort de Jeralt

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Image source : https://jeureza.tumblr.com/image/189531824300

Assise au comptoir de l'auberge de Remire j'attends en regardant les gens qui passe devant la fenêtre. Cela fait quatre jours que je suis rentrée de je ne sais plus quelle mission basique. Mon père devrait revenir dans les jours prochains de sa propre mission, au plus tard la semaine prochaine, à moins d'un incident. Il est parti seul, un petit seigneur s'est enrichi et monte sa propre milice afin de protéger ses terres, mais il n'a aucune expertise dans ce domaine.

Je n'ai rien à faire et je ne m'entends pas avec les quelques mercenaires qui m'ont accompagné, ils sont nouveaux, les plus anciens sont partis faire une mission tout au sud-ouest de l'Empire et n'apprécient pas plus que ça de travailler avec moi quand mon père est absent. Il m'a confié les nouvelles têtes de notre groupe pour une petite mission de routine. Ils ne m'ont pas pris au sérieux un seul instant. Étant plus jeune, petite et donc d'apparence plus frêle ils se sont montré insultants et par mépris ont refusé d'obéir à chacun de mes commandements nous conduisant dans une situation désastreuse.

J'attends donc le retour de mon père pour lui faire un rapport. Je passe mon temps à m'entraîner quand je ne suis pas ici à attendre qu'on me serve mon repas. Du coin de l'œil je vois Cervantès revenir en courant à l'auberge. Je préfère l'ignorer, il est certainement la personne la plus désagréable avec laquelle j'ai travaillé. Il discute avec ses collègues à table. Je n'entends pas clairement ce qu'ils se disent à cette distance, seulement Majorie qui s'exclame qu'elle n'y croit pas ! Que cela ne peut pas être possible. Le serveur pose devant moi une assiette remplie de viande hachée mélangée à du riz et de petits légumes. Je me concentre sur mon déjeuné et fait complètement abstraction de ce qu'ils se passe au fond de l'auberge, machouillant la viande un peu trop cuite de ce plat qui avec du sel et des épices peut être délicieux. Jusqu'à ce que je voie la main de Cervantès claquer des doigts devant mon visage.

- Hey Ho! Le démon ! Tu m'entends ?

Je relève la tête vers lui, contrarié par son intervention.

- Ho ! C'est toi qui à fait ça ?

Je fronce les sourcils. De quoi m'accuse-t-il encore ? Je viens de passer dix jours à lui sauver la vie et lui n'a fait que me rendre responsable de l'ensemble de ses problèmes. Lorsque Jeralt reviendra je discuterais de son cas avec mon père. Mais s'il ne le vire pas, c'est moi qui le ferait et ce sera certainement violent. Je ne réponds pas à ses interjections et me replonge dans mon assiette.

- Hey, tu m'écoutes la lunatique ? Ton père est mort !

J'ai un sursaut et le fixe dans les yeux.

- Ils ont retrouvé son corps à l'entrée de la ville. Et devine quoi ?... Il a été brûlé. Tu n'aurais pas un truc à nous raconter le monstre ? Hummm ... Pourquoi tu l'as cramé ton vieux ?

J'attrape sa main qui pendouille toujours dans mon champ vision et la serre du plus fort que je peux. Comment ose-il faire de telle insinuations ?

- Qu'est-ce que tu racontes ?

J'entends un petit claquement, je lui ai démis le pouce en serrant trop fort. Je relâche sa main qu'il ne sait pas comment tenir et sa réponse et à peine perceptible entre ses gémissements.

- raaaah...Va voir... hummm ... Ils doivent emmener son corps... Salo*e...

Je me lève sans attendre et me dirige vers l'entrée principale du village. Une petite foule discute et des hommes de la milice locale sont présent. Je me faufile entre les gens. À l'épicentre de la foule se trouve un corps carbonisé. L'homme ou la femme était immense avec un large gabarit. Il a était entièrement brûlé, des morceaux de son crane noirci sont apparent sous les chairs calcinées de son visage. Des personnes autour de moi ont des exclamations d'horreur et un enfant trop curieux est allé vomir dans les fourrées. Moi je me tiens droite et tente de raisonner du mieux que je peux. Il n'y a pas sur lui trace de besace ou d'arme qui pourrait confirmer son identité. Mais je ne connais personne d'aussi grand et fort que mon père et le corps au sol semble lui correspondre. Il est arrivé du côté où avait lieu sa mission. C'est à peu près en ce moment qu'il aurait dû revenir. Et si c'était lui ? Impossible ! Personne ne peut le battre ! Il est surnommé le briseur de lames à juste titre. Je n'ai moi-même jamais réussi à le vaincre en duel. Personne n'est plus fort ou rapide que lui. Je regarde autour de son corps. Mais la foule a détruit toutes les traces au sol qui aurait pu indiquer un combat. Je m'écarte du groupe. Les seules personnes qui peuvent identifier le corps sont les tueurs. J'ai mes deux lames à ma ceinture, il ne me faut rien d'autres. Ils paieront pour leurs crimes qui que soit l'homme mort. Je regarde aux abords du chemin afin de trouver une piste. Des miliciens viennent me voir. Ils m'ont repéré à inspecter le corps et maintenant le chemin.

Fire Emblem Three Houses : Byleth EisnerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant