Fire Emblem Three Houses : Byleth Eisner

Chapitre 12 : Garreg Mach

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Cela fait quelques jours que j'ai intégrés l'académie de Garreg Mach et l'ensemble des activités imposées me force à avoir un rythme qui ne me laisse que peu de temps pour réfléchir. Je n'avais jamais connu ce genre de mode vie, avec un emploi du temps et donc toujours une activité à faire à un instant donné. J'aimerais pouvoir prendre un peu de temps pour me poser, mais il est impossible de s'isoler dans la journée. Il y a mes camarades de classes. Léonie, qui me déteste, s'est donné le devoir de me surveiller. Hilda au contraire cherche à tout prix à obtenir mon affection et me parle tout le temps. Raph qui est tactile et incapable de contrôler sa force, m'assène des tapes amicales dès qu'il en a l'occasion ce qui m'entachent de bleus. Heureusement, qu'Ignatz, Marianne, Lorenz et Lysithéa sont plus calmes ça permet de compenser un peu l'agitation générale. Surtout celle que crée Claude, toujours à embêter Lysi sur son âge, ou Lorenz sur n'importe quel autre sujet. Souvent accompagné d'Hilda à préparer des blagues qui finissent toujours par faire enrager Lorenz, soupirer Seteth, parfois crier un garde ou deux et souvent faire chuchoter beaucoup d'autres élèves sur son compte.

Je ne comprends pas forcément très bien ce que les étudiants des autres classes lui reprochent, après tout il ne me semble pas qu'ils soient les cibles de ces blagues, mais j'en ai vu quelques-uns l'éviter.

Comme presque tous les soirs je passe le dîner avec une partie des filles de notre classe. Depuis plusieurs jours Claude nous rejoint au moment où je termine mon assiette. Je sais que sa présence va accaparer l'attention de mes camarades et j'en profite pour filer afin d'avoir un peu de calme. La plupart des étudiants étant au réfectoire le reste de la section académie du monastère est calme et propice à la réflexion.

Je me dirige vers les jardins, j'aime m'y asseoir quelques instants avant que la nuit ne tombe et que les gardes ne nous demandent de rejoindre nos chambres. Je ferme les yeux et fait ce que j'essaie de faire chaque fois que je suis un peu seule. Je n'ai pas une bonne mémoire, celle-ci s'efface au fur et à mesure ne laissant que des concepts et les informations que je considère vital au détriment de tout ce qui ressemble à des souvenirs. Je sais que plus le temps va passer et plus j'aurais des difficultés à me rappeler de mon père, cela m'affecte. Je n'en étais pas certaine mais maintenant je peux l'affirmer, son absence m'est pénible, il me manque et savoir que je vais l'oublier m'est désagréable. Penser à lui fait naître en moi une douleur dans la poitrine qui grossit chaque fois que je m'assois dans cette pelouse et pourtant je refuse d'abandonner les images que je garde de lui et je m'accroche à ce sentiment.

- Hey, c'est quoi ton problème ?

J'ouvre les yeux, surprise d'avoir été interrompue dans mes pensées. Claude debout devant moi une main sur la hanche me regarde sans son sourire habituel. Je ne le connaissais pas aussi sérieux. J'attends en silence qu'il développe sa question.

- Que crois-tu, Byleth ? Que je n'allais pas remarquer que tu m'évitais quand tu le pouvais, ça fait trois jours que tu quittes la table au moment où je vous rejoins. En tant que délégué je veux des explications. Je suis de si mauvaise compagnie ?

Je trouve qu'il est arrivé bien vite à cette conclusion. Je ne suis pas très bavarde, mais je ne lui parle pas moins qu'à un autre. Nous sommes assis côte à côte en cours et cela ne me dérange pas. Ceci dit il est vrai que...

- Tu attires tellement l'attention de nos camarades que souvent je profite de ta présence pour m'éclipser. Ce n'est pas toi que je fuis, c'est toute la classe.

Il semble réfléchir quelques secondes avant de s'accroupir devant moi en me fixant droit dans les yeux.

- Vraiment ? Tu n'as aucun souci à t'afficher avec moi ? Car pour quelqu'un qui cherche à fuir les autres, tu passes beaucoup de temps avec les filles. Ne leur as-tu pas demandé qu'elles viennent te voir plus tôt en classe par exemple ?