Chapitre 10 : part 2

457 16 129
                                    

Source : image https://twitter.com/venezian2/status/1246480792554893313

Je lui secoue l'épaule vigoureusement. Le soleil se lève et ce matin je travaille pour Rhéa. Si je ne suis pas rapidement au monastère ils vont commencer à s'inquiéter et on risque d'avoir des problèmes. La surveillance des dortoirs est de moins en moins rigoureuse, voir inexistante. En cette période de crise allouer des gardes de nuit au dortoir étudiant est devenu un acte superficiel que ne peut plus se permettre le monastère. Mais il n'est pas impossible que notre absence se soit déjà faite remarquer. Si en plus ils se rendent compte qu'on a emprunté une wyvern les conséquences pourraient être assez pénibles.

Claude se retourne face au ventre de l'animal pour éviter que les rayons du soleil ne cognent contre ses paupières. Je replie l'aile en continuant de le secouer et le garçon et la bête grogne d'une seule voix. Je soupire, obligée d'insister.

- Claude, s'il te plaît. Lève-toi. Mon...

J'hésite, j'y ai réfléchis en m'endormant près de lui. J'ai envie d'essayer quelque chose. J'inspire profondément afin de récupérer tout le courage contenu dans l'air autour de moi. Je ne comprends même pas que je puisse avoir besoin de faire ça et me penche sur lui, rapprochant mon visage du sien enfoui contre les écailles de l'animal.

- ...Mon cœur, il faut que tu me ramènes au monastère.

- Mon quoi ?

Il s'est redressé, immédiatement. Je passe une main dans mes cheveux et détourne le regard des yeux amusés de Claude. Il me saute au cou et m'embrasse.

- By, mon soleil ! Répète, s'il te plait et après promis on rentre.

Je ne sais pas pourquoi il a autant besoin d'être rassuré. Je le prends dans mes bras et chuchote à son oreille que n'ayant pas de cœur mais que lui oui, je m'étais dit qu'il pourrait, peut-être, être le mien.

---

Arrivée à la volière, je saute au sol avant même que l'animal ait fini de poser ses griffes à terre. J'ai fait une caresse dans le dos de Claude en descendant pour qu'il comprenne que je file avant de lui adresser un signe de la main sans attendre de réponse. De toute façon on se reverra un peu plus tard. J'ai couru aux vestiaires, évitant Seteth de justesse qui sortait par la porte de derrière et l'ait vaguement entendu me dire de faire plus attention.

La matinée s'est écoulée normalement, Rhéa m'a demandé son aide pour préparer la prochaine cérémonie religieuse. Elle veut répéter avec moi les gestes de bénédiction qui diffèrent en fonction des rangs des personnes qui s'adresseront à elle. C'est affreusement pénible mais très important, selon elle. Les porteurs d'emblèmes possèdent en eux le sang des enfants de la déesse par héritage et donc ils méritent des égards particuliers. Elle veut que je l'accompagne un peu comme les sœurs du monastère. Je ne comprends pas pourquoi, ce travail ne ressemble en rien à celui d'un garde de l'ordre de Seiros.

---

J'ai déjeuné avec Pétra et Dorothéa, notre classe mange tôt et mon travail avec Rhéa s'est éternisé. Elles étaient restées à table discuter et m'ont gentiment invitée à les rejoindre. Edelgard est encore absente ce week-end et Dorothéa la trouve de plus en plus distante. Pétra me propose d'aller m'entraîner avec elle après le repas. Je m'excuse de lui faire faux-bond mais j'ai déjà promis à Félix quelques duels aujourd'hui.

Je les quitte aussi vite que je les ai rejoint et prend la direction des terrains, j'ai hâte de m'entraîner contre mon camarade. Un groupe de nouvelles recrues de l'ordre est agglutiné près d'un mur, ils discutent, rient, appuyés sur leur lance et forment un petit cercle dos à moi. Je vais pour les dépasser mais m'immobilise pour mieux observer la scène. J'ai reconnu la voix de Dimitri. Je me déplace pour voir qu'il est pris à parti par le groupe de soldat et que dissimulé derrière lui se tient Cyril.

Fire Emblem Three Houses : Byleth EisnerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant