- Ne t'en mêle pas, Édouard. Dis-je tout bas.
Georges se redresse et fixe l'homme en face de lui comme s'il prend le temps de le détailler de la
tête aux pieds. Edouard face à lui, c'est comme une souris face à un cobra. Tellement inoffensif!- Mais est-ce que j'entends bien là? Il ose me défier de prendre ma femme?...Non. Mes oreilles me font défaut sans doute. Ironise Georges, les mains sur les côtés, son regard
partant de moi vers Édouard.- Tu as très bien entendu. Réplique Edouard. Elle vient avec moi. Votre mariage a été une erreur. Je ne te laisserai plus la traiter telle une moins que rien. Elle mérite mieux que ça.
Mieux que toi...Georges fait mine de me regarder avant de se retourner vers Edouard, son poing atteignant déjà la mâchoire de ce dernier.
- Georges! Crié-je.
- C'est toi qu'elle mérite? Un homme incapable de se défendre? Hurle-t-il.
Édouard se relève brusquement sans prêter attention à sa lèvre inférieure fendue et fonce sur Georges en le coinçant au mur.- Ne me sous-estime pas. Dit-il en grinçant des dents, prenant le temps de s'accentuer sur chaque mot.
Georges essaie bien de se défendre mais il le tient encore sur son emprise. Si bien qu'il ne puisse bouger. Jamais je n'aurais cru que ces bébés muscles puissent être si redoutables et dégager autant
d'énergie. Je n'ai jamais vu Mon ami comme ça. Avec Un regard aussi haineux transperçant celui de mon mari. Il a toujours été tendre, calme, réservé et rarement se mêlait-il aux problèmes des autres. Du moins, si ce n'était pas les miens.Ils se regardent encore sans échanger un seul mot et moi, sur mon lit, je continue à les observer ne sachant comment trop réagir face à la situation.
- Lâche-le, Édouard. Ordonné-je enfin, d'un ton froid.
Il obéit comme s'il n'attendait que moi pour le lui demander.
- Je vais demander au médecin quand tu pourras sortir de l'hôpital afin que je vienne te chercher. Dit-il en ouvrant la porte comme si ma volonté lui est égale.
- Non, Édouard. Je n'irai nulle part avec toi. Crié-je presque.
Il referme la porte.
- Com...Comment? Balbutie-t-il.
- Regarde-moi, j’ai grandi. Je n'ai plus besoin que tu me protèges. Je peux prendre soin de moi, je suis bien consciente de mes choix et je saurai les assumer quoi qu'il arrive. J'ai des
responsabilités. Je ne peux pas tout fuir juste pour te suivre. Je suis mariée et que ça te plaise ou non, avec cet homme-là.Je pointe Georges du doigt avant d'ajouter:
- Ma place est à ses côtés. Alors, si tu veux bien...
Le geste de ma main suffit pour lui faire comprendre le reste de ma phrase non prononcé. Ce serait trop difficile.
- Si jamais tu me laisses franchir cette porte sans un mot de toi me disant de revenir te chercher, je te promets et je te jure que tu ne me reverras plus jamais...
Il se tait un moment pour attendre ma réponse. Je fuis son regard le posant sur Georges qui, lui, a préféré rester sans rien dire, les bras croisés sur son torse.
- Ouais. J'ai compris. Tu as fait ton choix. Tu ne sais vraiment pas choisir. Dit-il avec dédain en essuyant nerveusement une goutte de sang sur ses lèvres.
Il ouvre la porte et ajoute avant de la claquer derrière lui:
- La prochaine fois, songe à ne pas venir pleurer devant ma porte. Les épaules de ton chevalier sont déjà assez mouillées et je ne voudrais surtout pas qu'elles s'épuisent définitivement à cause de toi.
Le claquement brusque de la porte me fait sursauter. Elle se ferme avec tout mon regret de ne pas avoir su ou pu montrer à Édouard combien je tenais à lui. Je ne pourrais plus lui parler, m'exprimer librement sans me faire juger. C'était mon ami, celui sur qui je pouvais compter. Mais maintenant,
il est parti. Je l'ai laissé filer.
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Mon bien, mon mal [TERMINÉ]
Romance« A chaque baffe, je t'aime encore plus. A chaque gifle, je te désire encore plus. Qu'est-ce qu'une esclave sans son maître? Que suis-je sans toi ? » Emma aime son homme Georges et adore être menée à sa guise. Elle a dit:" oui, jusqu'à ce que la...