Avec vue sur le jardin

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On arrive enfin au commissariat et P'tit pois me réveille. Merde, j'ai pas prévenue Lucie, mais, la connaissant, elle doit être complêtement bourrée, dans les bras d'un inconnu. On entre et je dois m'assoir sur une chaise. Je ne réagis à rien, je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe autour de moi. La nausée reprend et je préviens un  policier.

Moi: Monsieur s'il vous plaît, j'ai besoin de vomir! 

Policier: les toilettes sont au fond de ce couloir. 

J'y cours tout de suite et vomis dans les toilettes. Je me rince la bouche te retourne m'assoir à côté de petit pois, peu à peu, je me dessaoule. J'ai maintenant super mal à la tête et c'est pas mieux. J'essaye de me reposer sur l'épaule du petit pois qui préviens par message ses copains. Un policière vient vers moi et me pose quelques questions.

Police: C'était la première fois qu'il vous frappait? 

Moi: Euh... Nan. Pas du tout.

Derrière, j'aperçois mon père qui me lance des regards suppliants. Bien fait pour lui. 

Police: depuis quand vous maltraite-t-il?

Moi: Deux ans, 4 mois et une semaine.

Police: Quoi?!

Moi: Mais nan! Je sais pas moi, je dirais... Depuis mes 12 ans, à peu près...

Police: Ça fait beaucoup, vous ne l'avez jamais dénoncé à personne? Pourquoi?

Moi: Aucune idée, il tapait pas fort. 

Police: Est-il alcoolique?

Moi: non, du tout. 

Police: Pourquoi vous a t il frappé aujourd'hui?

Moi: euh... je sais pas, je m'en souviens plus, j'ai bu.

Je regarde P'tit pois, qui répond à ma place.

Petit pois: euh... On s'est embrassés.

Moi: ah ok.

Moi: attends un peu... QUOI?!

Je me fous deux baffes pour vérifier que je ne sois pas en train de cauchemarder. Malheureusement non. Je suis crevée, j'ai eu la pire journée de ma vie et j'ai envie de dormir. 

Policière: bon, je vais pouvoir vous libérer mais il va falloir qu'on reste en contact. Je m'appelle Danielle Charneau, je m'occupe des affaires comme ça, si un père bat son enfant, tu sais ce qui peut se passer?

Moi: Non.

Police: On va peut-être devoir lui retirer la garde. Ce que je veux dire, c'est que tu devra peut-être aller à la DDASS. 

Moi: Quoi?!

Elle hoche la tête comme pour dire pardon. On doit échanger nos numéros et elle m'apprend que mon père restera ici pour la nuit. Tant mieux! Je m'aprêtait à partir mais elle me retient.

Police: Je t'appellerai demain, tu sais, si tu est triste, tu dois en parler à quelqu'un, c'est toujours mieux. Je te conseille d'aller dormir chez une amie ou un voisin, je ne sais pas, mais ne reste pas seule. 

Je hoche la tête et me retourne pour rentrer chez moi. Encore une fois, quelqu'un m'arrête, mais cette fois-ci, c'est petit pois. 

Petit pois: Attends Maïa, si tu veux, tu peux dormir chez moi hein, ma mère est sur le chemin et je suis sûre qu'elle est d'accord.

???: Je suis même plus que d'accord, tu ne vas pas rester toute seule quand même! 

Je me retourne, derrière nous, il y a une dame, d'un quarantaine d'années, qui doit être sa mère. Moi, je ne parle pas. Je veux tout, sauf finir à la DDASS. Finalement, j'était bien obligée en parler, pour dire oui. J'ai appris qu'elle s'appelait Patricia et qu'elle était venue en voiture, mais sinon, rien. Elle me raccompagne chez moi pour prendre mes affaires et ensuite, on part vers la maison des Ordonnez. Petit pois éssaye de faire la conversation mais je ne répond à rien. Tout sauf la DDASS, tout sauf la DDASS...

Dans leure maison, tout le monde dort, Patricia me montre la chambre d'amis, pù je dormirais, il y a une salle de bain avec, encore heureux parce que sinon, j'aurais du croiser petit pois en allant me brosser les dents. Là, je suis dans mon lit, il doit être 3 heures du mat' et je n'arrive pas à dormir. Ne regarde la chambre, elle n'est pas bien grande; un lit deux places, une armoire, une fenêtre, un bureau et une étagère à livres. Mon téléphone n'a plus de batterie, et comme par hasard, j'ai oublié mon chargeur chez moi. Super. Je m'assois à la table et regarde par la fenêtre, il y a une vue sur le jardin, ce qui n'est pas si mal. J'enfile un pull en laine par dessus ma chemise de nuit et descends au rez de chaussée. Sur la table du salon, dans la pénombre, j'aperçois un paquet de cigarette. C'est trop tentant. J'en prends une et vais dans le jardin. Il est assez spacieux mais il n'y a pas grand chose dedans. Il y a juste d l'herbe et un tout petit bouleau. Je l'adossement contre le mur et fume ma clope. Je repens eà toute cette journée, j'ai eu le temps de tomber amoureuse de quelqu'un, de sortir avec lui, de me prendre un râteau, de me faire battre par mon père,... Et si ça se trouve, demain, je suis à la DDASS. Merde. Les larmes coulent contre mes joues. 

???: Maïa? Qu'est ce que tu fous là?

Je me retourne et vois mister casquette dans l'embrasure d la porte-fenêtre. Il me regarde en s demandant ce que je fous là, et pourquoi je pleure. Je lui raconte tout et éclate en sanglots dans ses bras. Il ne sit rien. En même temps, qu'est ce qu'il aurait pu dire? Il me caresse juste le dos et je finis par me calmer. Je termine ma clope et on finis par rentrer. Je vais me coucher, et cette fois-ci, je me rendors facilement.

Action ou vérité?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant