Ses yeux bleus me font rêver

39 2 0
                                    

PDV Susanne

Je suis assise au bureau, je dessine Suga, des BTS. Il est si beau <3! Mais je repense à Maïa. Elle est à l'hôpital... Bon, on va pas se le mentir, je m'en fou un peu. Mais d'un autre côté, je sais c'est pas ma faute, mais je m'en veut comme si c'était la mienne. Je m'en veut à moitié. Je m'inquiète un peu pour elle. Elle faisait genre que non, mais je sais qu'elle fumait des clopes chaque fois qu'on était pas là. Pourquoi je parle au passé? Plus j'y pense, plus je me déprime toute seule... Inès est en train de se préparer pour aller la voir à l'hôpital. Mata lui a envoyé un message et lui a demandé de lui ramener des affaires. Quand Inès quitte la pièce, j'hésite. Je ne pense pas que ma présence la réjouira particulièrement, mais il faut qu'elle se sente soutenue, sinon elle se battra pas. Attention, je ne dit pas que je l'apprécie, justement, je la haï, mais un cancer, c'est grave. Je rattrape Inès.

Moi: Inès! Attend!

Inès: Qu'est ce tu veux?

Moi: Je viens avec toi.

Elle dit rien. Je croit qu'elle a comprit. On marche silencieusement. On était jamais super potes, mais on s'entendait bien au début. Mais il fallait que Maïa débarque. On se parle moins, elle me trouve chiante je crois. Ça me blesse un peu, elle le sais pas, mais je l'admire énormément. Elle a un corps de rêve, une coiffure de fou et un caractère super. Elle a jamais su que je la mettait sur un tel piédestal. On arrive devant l'hôpital et son dirige vers sa chambre. Quand Inès entre dans la chambre, j'entend la voix de Maïa.

Maïa: Ma petite coquillette!

Elles ont l'air de bien s'entendre. Maïa ne sait pas à quel point je la jalouse. Quand j'entre à mon tour, elle fait une drôle de tête.

Maïa: Je peux savoir ce que tu fous là?! Tu viens en rajouter une couche?! Ça t'as pas suffit?!

Moi: Non, attend! Je suis désolé. Je t'aime peut-être pas, mais n'empêche que t'as un putain de cancer et que j'aurai été une sale connasse si j'étais pas au moins venue prendre de tes nouvelles! Ensuite, merci de m'avoir accueilli si chaleureusement, je m'en vais!

Je tourne les talons et claque pratiquement la porte. Elle aurait pu au moins demander gentiment! Puis je m'en fout en fait. Je suis surtout jalouse de leur amitié. Pourquoi?! Pourquoi elle et pas moi?! Rentre à la maison. Je comptait continuer mon dessin, mais j'y arrive pas. Je sors alors un cahier à spirales et j'écrit. Assez maladroitement, mais j'écrit.

C'est dans le souvenir

D'une amitié perdue,

Dans l'espoir de la faire revenir,

Que j'écrit dans le bus, j'écrit dans la rue,

J'écrit dans le vent, j'écrit sous la pluie,

J'écrit partout pour l'avoir à nouveau,

Que cette fille m'emmène derrière elle sur sa moto,

Que je puisse lui souffler je t'aime,

Que ses pensées soient miennes.

Mais qu'est ce que je raconte?! C'est du n'importe quoi! Je suis pas lesbienne! Je suis pas amoureuse d'elle! Je froisse la feuille et la jette dans la corbeille à papier. Je recommence.

Dans le vent de l'été,

Ses yeux bleus me font rêver,

Ses cheveux volent dans le vent,

Un "je t'aime", c'est tout ce que j'attend.

Non! Non! Non! Ça va pas! C'est nul, nul, archi-nul! En plus ça raconte rien! Que des trucs faux, du n'importe quoi! Naomi entre en trombe dans la chambre et brandit son téléphone devant moi.

Naomie: iiiiiiiiiiiiiiiiiii! Regarde comme Junkook il est beau avec son tatouage!

Je regarde la photo, légèrement agacée. Il n'est rien à côté d'Inès. Mais qu'est ce que je dit moi, bien sûr qu'il est beau! C'est un beau gosse ce mec! Sort de ma tête Inès!

Naomie: ça va Susanne? Tu dis rien.

Moi: Nan rien, je... je suis crevée, c'est tout.

Naomie va vers son lit et marche sur une boulette de papier qui trainait par terre. 

Naomie: Tient? C'est quoi ça? C'est ton écriture!

Moi: NON C'EST RIEN!

Je prend la boulette de papier le plus vite possible pour pas qu'elle voit ce que j'ai écrit. Mais elle rigole, pense que c'est drôle et me prend le bout de papier pour partir en courant avec. je la poursuit en gueulant.

Moi: NAN! NAOMIE, LAISSE ÇA, C'EST PAS TES OIGNONS!!!

Naomie: C'est quoi? Un poème?

Elle ouvre la boulette de papier et lit. Merde. Elle s'arrête. C'est la première des deux poésies. 

Naomie:  Tu... tu m'aime?

Moi: NON! Je ne t'aime pas! Je n'aime personne! J'ai écrit ce qui me passait par la tête, c'est tout! Fous moi la paix merde!

Naomie: D'ACCORD, MADAME! PREND LE PAPIER DE MERDE!

Putain... Comment je fous moi, pour perdre toutes mes copines? Pfff. Comme avant, je suis énervée. Comme avant j'écrit.

Elle marche dans les rues noires

Pour prendre un peu d'air,

Elle sort tous les soirs, 

Ses pensées ne sont pas très claires. 

Cachée par sa capuche elle réfléchit,

Après tout, elle n'a pas beaucoup d'amis,

Personne ne la regrettera,

Quand elle sera dans l'haut-delà.

Personne ne la retiendra,

Personne ne sais que ça ne va pas.

Personne n'y pensera,

Elle ne sera déjà plus là. 

Waow! Cette fois-ci c'est plutôt pas mal je dois dire! Je suis fière de moi! Je met la feuille dans une pochette bleue, que je suis la seule à connaître. J'ai trop honte pour montrer mes poésies. Pourtant, c'est ce que j'aie envie de faire plus tard...



Action ou vérité?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant