Putain.

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PDV Wawad

Putain. Voilà le seul mot qui me vient à l'esprit quand je pense à cette putain de situation. Et merde. Merde. Putein. Merde. Putain.Merde. J'ai passé la nuit à me répéter ces deux mots. J'ai des cernes sous les yeux, et, à voir la tête d'Oli, je pense que je ne suis pas le seul à avoir passé une nuit blanche. Je lui en veut encore, mais je ne pense pas que ce soit le bon moment pour la ramener avec cette histoire. On en parlera quand Maïa ira mieux. Mais d'ailleurs, est-ce qu'elle ira mieux? Elle fumait beaucoup trop ces derniers temps. Tait-toi conscience! Elle sortira, c'est obligé. C'est une battante cette fille. Elle pourrait partir faire la guerre avec un cure-dent, qu'il lui arriverait rien. Hier, on a mit au point une playlist pour elle. J'espère qu'elle aimera. Ça donnait à peu près ça:

-Bienvenu dans la secte (la secte phonétik)

-le marchand de sable (hippocampe fou)

-On fout le dawa (diam's)

-Resteavec (milk, coffee and sugar)

-Caroline (Mc Solaar)

-Enfant seul (Oxmo Puccino)

-... 

(on a incrusté atlantis de Flo et Oli, même si je pense qu'elle remarquera)

Là, Yannis vient d'arriver, j'était premier, ensuite il y a eu les autres. Putain, j'espère qu'on pourra la voir! On entre et on demande sa chambre à l'accueil. C'est la 183. On y court presque et on toque avant d'ouvrir. Mata est là, sur un lit d'hôpital tout blanc. Elle a l'air super différente maintenant. Ce décor ne lui ressemble pas. Elle n'a plus son bonnet jaune ni son débardeur   hip-hop. Son visage est pâle et ses cheveux verts retombent sur ses épaules. Elle éteint son téléphone et tourne la tête vers nous d'un air ennuyé, puis remarque que ce n'est pas un docteur, et sourit. On se jette littéralement dessus pour lui faire des câlins et dire bonjour. Moi, je suis le dernier. Je m'approche d'elle en hésitant. La dernière fois qu'on s'est quittés, c'était pas en bons termes. Finalement, je sais pas trop quoi faire, du coup, je m'assois sur la chaise à côté de son lit et fait juste:

Moi: Salut. 

Elle sourit. Je l'ai rarement vu sourit si sincèrement. D'habitude, elle rigole plus parce qu'on vient de raconter une blague ou parce qu'elle a rabaissé quelqu'un. Là, c'est juste du pure bonheur qu'on lit dans son visage. Elle se rapproche et me fait un câlin qui me semble durer une éternité. Je voudrais rester dans cette position pour toujours. Malheureusement, on se sépare. Personne ne dit rien, c'est gênant. Puis, Luc brise le silence.

Luc: Du coup, t'as quoi?

Maïa baisse la tête et son sourire s'efface. 

Maïa: Cancer. Les médecins ont confiance, mais il faut que j'arrête de fumer. J'y arriverai jamais! J'en ai déjà pris une cette nuit. Une infirmière l'a remarqué et me l'a enlevé, mais je sais que je pourrais pas m'en empêcher. 

Elle fond en larmes et je la reprend dans mes bras. Je lui caresse le dos de haut en bas. 

Flo: T'inquiète, on est là pour t'aider!

Oli: Ouais! Si il y a quelque chose, tu sais, tu peux nous appeler hein! Même au milieu de la nuit on décrochera!

Maïa sèche ses larmes et passe ses mains son visage. 

Maïa: Merci les gars. Vous êtes vraiment sympas, j'ai jamais eu d'aussi bons potes!

Quelqu'un toque à la porte, et celle-ci s'ouvre, après que Maya ai gueulé "entrez". Putain. C'est son père. Il a l'air plus inquiet qu'en colère ou quoi que ce soit, mais c'était pas la fête la dernière fois qu'ils se sont parlés. 

Père de Maïa: Je... On peut se parler en seul à seul?

Sympa. Bonjour, oui, je vais bien, merci de vous être renseigné, franchement vous êtes vraiment quelqu'un de gentil! On sort tous pour les laisser parler.

PDV Maïa

Non. Non. non. NON! Tout ce que vous voulez mai pas lui! Un mouton visionnaire si vous voulez, mais pas mon père! Il m'a tellement cassé les couilles, je veux pas le voir. 

P: Je... Pour commencer, je suis désolé. Pour tout. J'aurai jamais du te frapper, je me suis conduit comme un con. J'espère que tu saura me pardonner.

Descend sur terre. Rêve toujours. Jamais. Voilà à quoi je pense. Mon père est gêné, ça se voit, il se frotte le crâne et réfléchit à ce qu'il pourrait dire. 

P: J'espère que tu ira mieux bientôt. J'ai parlé avec un médecin. Je suis vraiment désolé. Si j'avais pris mon rôle de père, jamais t'aurai commencé à fumer. Et je voulais aussi te demander... je me doute que tu veut pas trop de moi et que tu préfèrerai être avec tes amis mais... Tu viendra manger à la maison à ton anniversaire? La maison est vide sans toi. J'ai pas touché à ta chambre. Elle a pas changé.

Moi, je ne sais pas quoi dire. Ça me touche, ce qu'il a dit. Mais il a jamais été là pour moi, et je m'y suis habituée. Je vois pas pourquoi ça changerai maintenant, mais d'un autre côté, je peux pas non plus dire non. C'est mon père. 

Moi: D'accord. 

Il se lève et s'en va sans rien dire. J'aurai quand même aimé un "guérit vite" ou au moin un "au revoir", mais non. Rien. Il a toujours été comme ça. Il dit le plus important. Une fois, et puis c'est tout. Je regarde par la fenêtre. Je vois que du noir. Pourtant, il y a du soleil. Mais je ne le voit pas. Plus. La porte s'ouvre et Wawad entre seul. Qu'est ce qu'ils mijotés eux?! 

Wawad: Ça va? 

Moi: Ouais, ouais.   

Wawad: Je suis désolé d'être partit la dernière fois. J'aurais du t'écouter. Oli m'a parlé, et puis les gars m'ont dit que tu t'étais battue et que t'avais finit au commissariat.

Moi: Haha, je lui ai niqué le nez à cette fille! 

Wawad: Je me doutais un peu! XD

Moi: Dans une Samedi prochain c'est mon anniversaire. J'irai manger chez mon père le soir, mais je préfère passer la journée avec vous. On sortira?

Wawad: ensemble?

Moi: Mais quel noob! Mais quel noob! XD

Wawad: Mais calme toi!

Je rigole et l'embrasse. Je compte plus les secondes maintenant. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on a pas entendu la porte s'ouvrir. Quand on se retourne, on voit Yannis qui devait être en train de prendre une photo. Putain...

Moi: C'est marrant, la dernière personne qui a fait ça je lui ai cassé le nez et je me suis retrouvée au commissariat. C'est pas que ça me dérange de te casser le nez, mais j'ai juste tellement la flemme de me lever qu'il va falloir que tu vienne toi-même. 

Yannis: Dans tes rêves!

Mon téléphone vibre, je regarde. XD XD XD XD. Il vient de  m'envoyer la photo. C'est vrai qu'elle est belle en vrai! Je rigole, la montre à Wawad et la met en fond d'écran. C'est quand même con tout ça. Je suis heureuse comme jamais, et pourtant, tout ça ne serait pas arrivé si j'avais pas ce putain de cancer. 

Action ou vérité?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant