"Il faut que tu sache que je t'aime."

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Moi: Vas-y, on prend le tram, mais on va jusqu'au terminus.

Wawad: Et après?

Moi: J'sais pas, on fait les cons.

Wawad: ok!

On se met à courir sous la pluie et à rigoler comme des dingues. J'ose pas dir à quel point mes poumons me font mal et à quel point j'ai envie de tousser. Si Wawad me raccompagne à l'hôpital, il découvrira forcément que j'avais pas le droit de sortir. Il est naïf quand j'y pense... On m'aurait jamais laissé sortir alors que j'ai un cancer et que j'ai encore toutes mes chances, du moment que je fous pas le bordel. Mais bon, tant mieux, non? On rentre dans le tram e l'air chaud me fait du bien. Il est super tard et je ne m'étonne pas du fait qu'on soit pratiquement les seuls dans le wagon. Je m'accroche à une barre pour se tenir et commence à faire des tractions. Bon, si on peut appeler ça des tractions. Wawad se met à rire et fait comme moi. 

Moi: Ptn, tu y arrives beaucoup mieux que moi.

Wawad: Bah ouais, tu savais pas que je vais à la salle tous les samedis?

Moi: Mdr, quand t'iras à la salle je serais une tortue à trois pattes.

Wawad: D'où sort ce proverbe merdeux? XD

Moi: De ma bouche, pourquoi?

Wawad: Non, rien. 

Wawad: Mais je l'aime bien ta bouche.

Sur ce, on rigole et on s'embrasse. On continue à se taquiner pendant tout le trajet, et on oublie pratiquement de sortir au moment su terminus. Wahhh... C'est le cul du monde ici! Il y a un champ en face de nous, des maisons, et zéro immeuble. Je me met à courir sans raisons et vais dans le champ. Wawad me suit, mais au moment où il arrive à mon niveau, il trébuche et tombe par terre. Il essaie de se raccrocher à moi, mais on se pète tous les deux la gueule. On reste couchés par terre et on rigole tous seuls. Comme des cons. L'odeur de la terre, la main chaude de Wawad dans la mienne, ce sentiment de liberté,... Il faudrait que ça dur toujours. Je tourne la tête vers Wawad et vois qu'il me regarde.

Moi: Tu penses à quoi?

Wawad: Je me dis que t'es la plus belle fille du monde. Et toi? Tu penses à quoi?

Moi: Je pense qu'il faudrait que ça dur toujours. 

Je roule sur le côté et l'embrasse longuement. Nos langues dansent une valse déchaînée, et je n'entends pas le bruit des feuilles mortes sur lesquelles on marche. Wawad, par contre, lève la tête, et je regarde vers la direction où se dirige son regard. Devant nous se trouve.... une vache. Une putain de vache. On est morts de rire, et on se relève.  Je m'approche un peu dans le but de la caresser mais elle s'en va.

Wawad: xD, visiblement elle t'aime pas beaucoup! XD

Moi: Oh, je m'en fous, tant que je t'ai toi.

Wawad: Tient, mais c'est que t'as décidé d'être sympa aujourd'hui!

Moi: Je suis TOUJOURS sympa. Mais pas avec tout le monde.

Wawad: Et t'es méchante avec qui?

Moi: Avec les pimbêches. Je leur casse le nez. 

Wawad: C'est pas drôle. Tu lui vraiment cassé le nez?

Moi: Mais non, ducon! C'est une façon de parler! Mais je lui ai vraiment explosé les narines...

Wawad: T'es un général de guerre en fait.

Moi: Ouaip. C'est pour ça que je suis si canon.

Wawad: xD xD, t'es pas sérieuse! xD

Moi: Si, si, je suis très sérieuse. 

Il se rallonge par terre et je fais la même chose. On voit beaucoup mieux les étoiles ici! C'est beau... On rest comme ça 20 bonnes minutes, jusqu'à ce que Wawad brise le silence. 

Wawad: Maïa?

Moi: Mhh?

Wawad: On se mentira jamais d'accord? 

Moi: Mhh.

Wawad: ça va? T'es bizarre.

Moi: Non, non, tout va bien.

Wawad: Vraiment. Il se passe un truc, ça se voit. 

Moi: Je... non, c'est ri..

J'en peux plus. Je me met à tousser, tousser, sans limites. Tellement que j'en ai les larmes aux yeux.

Wawad: ça va?! On ferait mieux de rentrer.

Il me tapote le dos et ça va un peu mieux. On retourne au Tram et on refait le trajet dans le sens inverse. Je ne peux pas m'empêcher de m'en vouloir. Je lui ai promis de ne jamais lui mentir, alors que, rien qu'à être là, je lui ment. Quelle conne je fais... Je mérite même pas sa confiance. 

PDV Wawad

On arrive devant l'hôpital et elle insiste pour que je e la raccompagne pas à l'intérieur. On s'embrasse et on se fait un dernier câlin avant de se quitter. Mais au moment de se retourner, elle font en larmes et se jette à nouveau dans mes bras.

Moi: Qu'est ce qui se passe? Ça va pas?

Elle me glisse un truc dans la main et me dit:

Maïa: Fais en ce que tu veux mais emmène les loin de moi je t'en supplie!

Je regarde. C'est deux paquets de cigarettes, dont l'un est encore plein à craquer. Soudain, je me rend compte de tout ce qu'elle doit endurer. Son père ne s'est jamais occupé d'elle, elle a du quitter sa maison à cause de lui, elle a eu une bagarre avec deux filles, elle a un cancer du poumon, elle dit se forcer à arrêter de fumer, et elle ne sera probablement pas rétablie pour son anniversaire, ce qui la forcera sûrement à rester à l'hôpital si son état s'aggrave d'ici là. 

Moi: Je... Promis. Je veux que tu sache une chose...

Je la regarde, ses beaux yeux sont baignés de larmes. Je lui tient le menton du bout des doigts. Ça fait assez cliché quand j'y pense...

Moi: Je veux que tu sache que je t'aime de tout mon coeur. T'es une battante, ce cancer, tu lui nique le nez comme la fille la dernière fois d'accord? Je serais toujours là pour toi.

Elle m'enlace à nouveau de ses bras et m'embrasse une dernière fois avant de se retourner, et de disparaître dans l'hôpital.

Action ou vérité?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant