𝕌𝕟𝕖 𝕒𝕚𝕕𝕖 𝕚𝕟𝕒𝕥𝕥𝕖𝕟𝕕𝕦𝕖 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ³/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾

Prologue

Voilà 19 heures que mon avion a atterri à Saint-Pétersbourg, une ville que je ne connais pas et dans laquelle je n'ai jamais mis un pied.
Pourquoi être partie dans un pays que je ne connais pas ?

Il y a quelques jours, Heather Arban est venu chez moi un grand sourire aux lèvres. Il m'a encore fait la même proposition : « Épouse-moi ». Je l'ai donc refusée une énième fois.

Heather a demandé ma main à six reprises, je les ai toutes refusées. Heather Arban est un milliardaire français de quarante-cinq ans qui ne cesse de me tourner autour depuis que je suis majeure. Je n'ai que vingt-trois ans et lui en a quarante-cinq...

Je ne vais pas me marier avec un homme aussi vieux, sans sentiment et si jeune. Quand j'ai refusé une nouvelle fois sa demande, Heather a totalement pété les plombs.

Il m'a alors menacée de me congédier de mon travail puis de me mettre à la rue si je refusais à nouveau sa demande. Je ne l'ai pas écouté. Le milliardaire est parti en colère. À peine les deux jours qui ont suivi sa visite, j'ai eu la merveilleuse surprise de me faire virer de mon travail pour n'être qu'une mauvaise serveuse.

Hier, des huissiers de justice ont débarqué chez moi et ont saisi mon appartement. En 2 heures, je devais avoir " foutu le camp ". J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps avant de prendre le peu d'affaires que je pouvais dans ma valise.

En sortant de mon appartement, un homme d'Heather m'attendait pour me conduire à lui. Je lui ai donné un coup de pied dans ses parties intimes avant de partir en courant de mon immeuble. Je me suis ensuite précipitée vers l'aéroport en taxi pour partir loin de ce mec aliéné. J'ai payé un vol au hasard pour m'éloigner le plus possible de ce dingue.

Il fallait à tout prix que je mette le plus de distance entre lui et moi. Le vol de Saint-Pétersbourg était le premier vol disponible alors je me suis précipitée pour réserver une place et me voilà donc ici. Je cherche un endroit où dormir depuis un bon moment, mais en vain.

J'ai fait du porte-à-porte, mais sans succès, les Russes ne veulent pas accueillir une inconnue chez eux. J'ai aussi fait les hôtels, mais ils sont tous complets à cette heure-ci. En ce moment même, je suis en bas d'un immeuble très luxueux, sous le hall.

Pour accéder à ce lieu, j'ai profité qu'un petit garçon entre dans la bâtisse pour me faufiler derrière lui et me voilà ici dans cet immeuble de bourgeois. Je vais tenter de me faire loger cette nuit ici. Je marche alors vers la première porte et toque dans l'espoir que l'on accepte ma demande... La femme me ferme la porte au nez.

Super, encore un refus.

Je peste dans ma barbe avant de faire traîner ma valise sur le sol pour aller vers la dernière porte au fond du couloir. Le dernier appartement de cet immeuble, certainement mon dernier espoir de dormir au chaud ce soir.

Je stoppe mon avancée et souffle un coup avant de toquer à la porte. J'attends quelques secondes avant d'entendre de lourds pas contre le sol. Je retiens mon souffle en voyant la personne ouvrir et je manque de vaciller.

Devant moi, se trouve un homme en costume tout de noir. Ses cheveux noirs corbeaux sont plaqués contre sa nuque, une légère barbe habille son visage ciselé, ses yeux aussi noirs que ses cheveux renforcent l'obscurité de cet homme.

-"Bo... Bonjour je..."

-"Que faites-vous ici ?" Demande-t-il froidement, me coupant la parole sans scrupule.

Surprise de l'entendre me parler en français, je me recule de quelques pas.

-"Je..."

Je stoppe mes mots, l'homme pencha sa tête sur le côté en plissant des yeux. Je soupire longuement avant de me reprendre.

-"J'ai atterri dans cette ville par accident. Mon avion devait aller à Brest, mais suite à un problème technique, il a été obligé de se poser dans cette ville en urgence. Je manque d'argent pour me payer un autre vol donc je me retrouve bloquée ici... Tous les hôtels sont complets et je cherche un endroit où dormir cette nuit. Je sais..."

-"Entrez." Me coupe-t-il.

Je le fixe abasourdie.

-"Vous vous..."

-"Vous attendez que je change d'avis ou quoi ? Entrez, je ne le dirais pas une troisième fois."

Je baisse la tête et fais glisser ma valise dans l'appartement. La porte claque.

Me voilà chez un inconnu...