Elle fuit, fuit le plus loin possible : son mariage forcé.
Paola se retrouve en Russie, en plein centre ville de Saint-Pétersbourg. Un pays dont elle ne connait pas la langue et une ville qu'elle n'avait aperçu qu'à travers les médias.
Contrainte d...
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P
aola :
Il est actuellement 17h34 et cela doit faire une bonne dizaine de minutes que je fixe ce paquet que j'ai ouvert tantôt. Comme annoncé plus tôt dans la journée, Vlad Uvankof m'a fait parvenir une robe pour le dîner de ce soir. Je me sens fortement mal à l'aise de porter un tel vêtement.
Une robe Fendi se trouve actuellement dans ce paquet joliment fait. De couleur noir brute, cet habit, hors de prix, me met dans une position délicate. Bien que cette robe semble très belle, une peur de la porter se manifeste en moi.
Si je l'abimais, tâchais ou déchirais ?
Je ne peux pas me permettre de porter un tel vêtement pour ce soir, rien que le fait de me restaurer dans un palace aussi luxueux de Russie me met mal en point. J'ai du mal à supporter ces lieux, je ne me sens pas dans mon monde et pour la plupart du temps, mal à l'aise.
J'aime bien ma vie modeste, mes vêtements de Zara ou encore Louis Vuitton, quand l'argent me le permet. Il m'arrive de porter des marques tel que Nike, Adidas, Buffalo ou encore Bonobo. Mes vêtements sont loin du luxe de cette accoutrement qui est en ce moment même devant moi.
J'ai donc décidé de ne pas porter cette robe, j'ai bien trop peur de lui faire quelque chose. Je ne me pense pas capable de pourvoir rembourser le prix de cette robe hors budget. À moins que je ne lui donne mon salaire intégral de ces prochains mois.
Ma décision prise, je quitte ma chambre et me dirige d'un pas hésitant dans le couloir. Un long silence règne dans l'appartement, accentuant mon angoisse. Je préfère largement les lieux bruyants, cela m'apaise beaucoup plus.
Toute mon enfance je l'ai passée dans dans ma chambre, en silence, entourée de livres. Cela pouvait durer plusieurs jours sans que je ne quitte mon dortoir. Quand j'ai enfin quitté le Val, le bruit m'a fait un bien fou. Cela peut paraître bizarre mais moi cela m'apaise...
Arrivée à la cuisine, je constate rapidement que l'homme ne s'y trouve pas. Je retourne alors sur mes pas en le recherchant. C'est lorsque je me trouve devant une porte entrouverte que je l'aperçois vaguement, sur un bureau, la tête plongée dans ce qui me semble, au loin, être un dossier.
À petits pas, après avoir pris le plus de courage possible, je toque à la porte de cette pièce. Je ferme brièvement les yeux lorsque sa voix dure du viking parvint à arriver à mes oreilles.
-"Entrez miss Lapierre." Fit-il sans relever les yeux dans ma direction.
Timidement, j'ouvre doucement la porte de son bureau. Il ne daigne pas relever le regard dans ma direction, concentré sur ce qu'il fait en ce moment même. Je profite qu'il ne fasse pas attention à moi pour observer un petit peu la pièce.
