• 5 •

26K 1.6K 88
                                    

Paola :

Je manque de vaciller de ma chaise à l'entente de ses paroles. Vlad Uvankof me fixe le regard impassible, la tête penchée sur le côté.

Comment a-t-il pu savoir que mon histoire n'était pas vraie ?

Je suis pourtant certaine d'avoir sorti une histoire crédible. Peut-être que l'intonation de ma voix n'était pas assez claire et assurée.

Je ne sais pas où j'ai pu fauter...

Je suis pourtant sûre que mon histoire tient la route ! Elle me paraît crédible pourtant !

Qu'est-ce que j'ai fait de travers ?

-"Miss Lapierre, allez-vous répondre à ma question ou allez-vous continuer de vous terrer dans le silence ?" Intervient Vlad d'une voix morne.

Je remonte mon regard dans les yeux noirs du mafieux, ma peau se mit à frissonner sous ce regard sombre.

Je n'ose prononcer une phrase par peur de perdre mes moyens. Je sais qu'au fond de moi, si je tente de prononcer une phrase, je vais avoir une voix tremblotante et très peu assurée.

Si je suis incapable de prononcer une phrase correctement, les doutes du russe seront confirmés et je serais donc obligée de lui raconter les raisons miséreuses de ma venue précipitée à Saint-Pétersbourg.

Or, je ne le veux pas !

Je ne veux pas que cet homme, que je ne connais pas, sache cela. Je ne veux pas non plus qu'il me prenne par pitié ou pire encore, il pourrait donner ma position à Heather et me rendre à lui.

Je serais donc obligée de me marier avec ce français...

-"Quand allez-vous me répondre Paola !?" S'énerve le russe d'une voix morne."Je commence à en avoir marre de vos moments muets ! Répondez-moi avant que ma patience ne soit à bout !"

Inconsciemment, je commence à trembler de tout mon corps. J'ai du mal à supporter que l'on hausse le ton avec moi...

Durant toute mon enfance, dans mon pensionnat, tous les adultes ne cessaient de me mépriser et de me hurler dessus. Je me souviens encore de la pire de ces personnes, Ramata Douroux qui était la directrice du centre...

Mangeant tranquillement mon assiette de pâtes que nous a préparés Max, l'un des seuls adultes à se montrer gentil avec moi, je profite de ce moment de calme pour m'apaiser.

Je me retrouve à manger seule sur une table, les autres enfants ne semblent pas apprécier ma compagnie. Depuis que je suis toute petite, la solitude dans cet endroit est ma plus grande amie.

Aucun enfant ne reste avec moi, aucun d'entre eux ne joue avec moi, aucun ne me parle, aucun ne me regarde... Rien, nada.

J'ai plus l'impression qu'ils m'évitent, qu'ils fuient mon contact. Je ne sais pas pourquoi ils agissent ainsi avec moi.

Je suis pourtant comme les autres !

J'ai pourtant essayé de me rapprocher des autres enfants mais ceux-ci me rejettent immédiatement en me traitant de tous les noms possibles.

C'est pesant de vivre en permanence comme cela, même si je n'ai connu que ça, je rêve de pouvoir être aimée par une personne et que je puisse enfin avoir des amis.

Ma vie n'est pas simple ici puisque je n'ai aucun ami, les adultes me détestent, madame Douroux me fait passer des mauvaises journées...

𝕌𝕟𝕖 𝕒𝕚𝕕𝕖 𝕚𝕟𝕒𝕥𝕥𝕖𝕟𝕕𝕦𝕖 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ³/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant