𝕌𝕟𝕖 𝕒𝕚𝕕𝕖 𝕚𝕟𝕒𝕥𝕥𝕖𝕟𝕕𝕦𝕖 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ³/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾

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Paola:

J'ouvre doucement les yeux, poussant un petit bruit de plainte, je constate qu'il est tôt : 7h03 du matin. Je ne suis pas habituée à me lever à une telle heure mais il faut croire que tout arrive.

Je ne me lève jamais à 7h mais plutôt aux alentours de 9h. Mon travail de serveuse commençait toujours dans les horaires de 11h30 à midi. Mon patron était plutôt gentil avec moi, il ne me faisait jamais travailler tard.

Il sait que j'ai du mal à suivre le rythme que nous impose le service du soir : un monde abondant, des hommes en repas d'affaires, des repas spéciaux pour des demandes en mariage...

Du moins, il le savait...

À cause de Heather Arban, mon patron m'a licenciée alors que quelques jours plus tôt celui-ci me disait qu'il ne pourrait pas se passer de moi.

« Tu es ma meilleure serveuse Paola, je ne sais pas comment tu fais mais je n'ai aucun commentaire négatif sur toi et ton travail. Jamais ! Et j'en suis fort surpris car mes clients sont très exigeants... Tu exerces cette profession d'une main de maître. Jamais je ne pourrai me passer de toi ! » M'avait-il dit avec entrain.

Heureusement qu'il m'a dit cela, hein ! Regardes où j'en suis maintenant ! Je me retrouve sans travail pour des raisons idiotes mais c'est vrai il ne peut pas se passer de moi !

Je souffle bruyamment avant de me lever nonchalante du lit. Je me dirige d'un pas lent en traînant des pieds vers ma valise que j'ouvre rapidement. Je fouille dans le peu d'affaires que j'ai emporté.

En ayant la faignantise de chercher, je sors les premiers habits qui me passent sous la main. Un pull bordeau et un jean gris feront ainsi l'affaire.

C'est encore en traînant des pieds que je me dirige vers la salle de bain. Je ferme les portes coulissantes à clé avant de me préparer...

Je range la brosse à dents dans un verre que j'ai trouvé dans le meuble vasque. Je mets soigneusement la serviette sur le sèche serviette et range la brosse à cheveux.

Je quitte la salle de bain avec mon pyjama que je range dans ma valise. J'enfile mes vans avant de fermer ma valise. Je la fais rouler jusqu'à la porte de la chambre.

Il ne faut pas que je m'attende à rester avec cet homme ce soir. Je ne pense pas que celui-ci accepterait de me loger une seconde nuit chez lui alors qu'il ne semblait pas très ravi de ma présence chez lui hier soir.

Il faut que je me débrouille pour me loger avec les économies qu'il me reste. Je sais aussi que je ne pourrai pas tenir indéniablement en Russie avec mon argent.

Il va me falloir un travail...

Cela s'annonce difficile pour moi, je ne connais pas la Russie, encore moins Saint-Pétersbourg. Je ne parle pas non plus le Russe et je ne comprends pas non plus un seul mot de cette langue froide.

Je vais m'en sortir, n'est-ce pas ?

Je ferme les yeux avant d'ouvrir la porte, j'ai énormément faim. Je n'ai pas mangé depuis 24h.

Je vais essayer de demander quelque chose à manger. Cet homme me fait froid dans le dos et n'est pas très accueillant. Je ne me vois pas lui demander de me donner à manger après plus de 24h sans rien avaler.

Il risque encore de m'envoyer bouler, de me dire que je suis culottée ou bien il me frapperait. J'ai peur de ce que Vlad Uvankof pourrait faire si je le lui demande.

Je m'avance dans ce couloir avant d'atteindre un salon aux couleurs masculines et très moderne. Ma mâchoire manque de se décrocher lorsque j'aperçois au loin un énorme piano à queue noire brillant.