𝕌𝕟𝕖 𝕒𝕚𝕕𝕖 𝕚𝕟𝕒𝕥𝕥𝕖𝕟𝕕𝕦𝕖 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ³/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾

• 8 •

Paola :

Je me presse de ranger mon assiette dans le lave vaisselle de la cuisine. Je jette un bref regard à mon hôte, il est en train de manger en silence tout en fixant mes moindres faits et gestes.

Je soupire silencieusement pour ne pas que l’homme m’entende mais peine perdue pour moi, il fronce les sourcils ce qui est un signe, il a dû entendre mon soupire.

Je me force de lui sourire, il resta impassible en me toisant du regard. Sa froideur commence à me mettre mal à l’aise. Je ne comprends plus ses agissements.

Parfois, il peut se montrer calme et il me parle d’une voix douce et rassurante. Juste après, il retrouve une froideur et un répondant sec qui me rend nerveuse.

Je ne comprends décidément pas les hommes…

Je décide de partir de la cuisine pour rejoindre la chambre que j’occupe pour le moment. J’entre dans la pièce et ferme les yeux en refermant la porte. Mon regard se pose ensuite sur ma valise que j’ai préparée ce matin. Je m’avance d’un pas résigné vers ma valise et l’ouvre pour en ressortir ma doudoune simple noire.

J’enfile mon blouson avant de prendre mon écharpe en laine blanche que je mets autour de mon cou. Je referme ensuite ma valise, le cœur battant à tout rompre sans que je n’en comprenne la raison.

Je regarde ensuite dans la chambre et vérifie que je n’ai rien laissé. Quand je suis sûre qu’aucun de mes biens ne soient dans la pièce, je me retourne pour ouvrir la porte et quitter la chambre avec ma valise dans les mains.

Je longe le couloir, au bout de celui-ci, je pose ma valise contre le mur couleur crème. Je souffle un coup avant de me diriger vers la cuisine afin d’annoncer mon départ à Vlad Uvankof. Je le retrouve, encore, à mon plus grand bonheur, dans la cuisine.

-"Je viens vous dire au-revoir monsieur. " Commencé-je doucement.

Le russe, qui se tenait encore sur la chaise haute, se retourna brutalement. Je manque de vaciller sous son regard de braise, quelque peu assombrit à mon annonce.

-"Quoi ?"Pose-t-il bien trop vite, sans quitter sa voix sèche.

-"Je…je m’en vais monsieur…Je vous remercie pour…"

-"Il en est hors de question miss Lapierre." Claque-t-il en me coupant la parole.

-"Mais je…"

-"N’avez-vous pas compris ce que je vous ai dit hier ? Faut-il que je vous le répète à nouveau ?" Me coupe le russe sèchement, encore une fois.

-"Arrêtez de me couper la parole monsieur !" Râlé-je à bout.

Je regrette aussitôt mes paroles quand les yeux du russe se montrent encore plus noirs. Le bruit sourd des couverts claquant contre l’assiette résonne avant que l’homme ne se lève avec grâce.

Je baisse immédiatement le regard quand je le vois qui approche dangereusement de moi. Je me mets à reculer, le cœur battant la chamade. Comme je m’y attendais, un mur m’empêcha de reculer comme je le voulais.

Un sourire en coin arriva sur le visage de l’homme qui se tenait désormais au plus proche de moi. Je coupe ma respiration quand celui-ci pose ses mains de part et d’autre de mon visage.