- You're mine [Taekook]

I - Chapitre 4 🍻🔥

– Tu veux boire quoi ?

– Une bière pour commencer.

Taehyung attrape deux bouteilles dans son mini frigo, les décapsule et m'en tend une. Il s'installe face à moi à la petite table installée près de la fenêtre. Nous avons vue sur le jardin et les montagnes, les faibles lanternes extérieures et la lune éclairant le paysage.

– Je t'avais parlé de faire l'ascension du mont Fuji, ça te dit de le faire demain ?

– Après une soirée alcoolisée ? Genre avec une gueule de bois ?

Taehyung soupire en se moquant de moi.

– À force de rester dans un hôtel plein de retraités, t'en deviens un toi-même ! On fait l'ascension de nuit, on aura tout le temps de décuver demain.

Je retrousse mes lèvres, vêxé.

– D'ailleurs, faut un équipement spécial ? Je demande.

– Je sais pas trop, des bonnes chaussures, des vêtements chauds et confortables, de la bouffe et de l'eau. J'ai ramené une lampe frontale, on m'a dit que ça servait bien.

– On y va à l'arrache alors ?

– On y va à l'arrache, oui.

Un silence s'ensuit. C'est assez étrange. On a toujours quelque chose à se dire ou du moins, lui a toujours une connerie en tête. Un blanc aussi long me paraît anormal. Est-ce que lui aussi repense à ce qu'on a fait ? Va-t-il enfin lancer le sujet ? Est-ce que ça le travaille autant que moi ?

On sirotte notre bière tranquillement, toujours sans se parler. On se jette quelques œillades mais je finis toujours par baisser les yeux. Je suis gêné, c'est peu de le dire.

Un soupire venant du fond de ses entrailles fend l'air.

– Jungkook, tu vas faire le timide longtemps ?

Je lève timidement les yeux. Puis baisse la tête immédiatement. Décidément, je n'y arrive pas. Je hoche donc la tête doucement.

– Tu regrettes ?

Je secoue la tête. Si c'était à refaire, j'aurais exactement fait la même chose. Quoi que je l'aurais sûrement arrêté avant de succomber pour l'emmener dans ma chambre et le baiser violemment contre le mur. Ouais, si je devais rejouer cette scène, c'est ça que je changerai.

– Alors pourquoi tu ne peux pas me regarder ?

Je hoquete et vient finir ma bière. Je sens son regard sur moi, attendant patiemment ma réponse. Je l'ignore et prend une bouteille d'umeshu que je bois à même le goulot. De l'alcool, j'ai besoin de son ivresse.

– Kook, réponds-moi, m'implore-t-il. J'ai–... J'ai l'impression que j'ai fauté. Je commence... à culpabiliser.

Son ton implorant m'alerte. Il croit que c'est de sa faute. Qu'il n'aurait pas dû.

Oui, c'est de sa faute. Et c'est justement parce que c'est lui que je me suis jeté à corps perdu dans notre étreinte. Parce que c'est lui et qu'il me fait perdre tous mes moyens.

Je viens enfin planter mon regard dans le sien, difficilement. Il a une tête de chien battu, les sourcils froncés, la lèvre inférieure tremblottante. Bordel, qu'il est chou.

– J'arrive pas à te regarder parce que je veux te bouffer tout cru.

Mon dieu, j'ai dit ça ? Moi, je lui ai balancé ça ? Bordel, j'ai OSÉ dire un truc comme ça ?!