- You're mine [Taekook]

II - Chapitre 6 🌆🍷🧨

Jin a caché ses cernes sous l'énorme couche de correcteur que Taehyung lui a appliqué.

Taehyung m'ignore royalement en tentant de dissimuler sa démarche suspecte à nos nouveaux collaborateurs.

Et moi, je n'ai jamais été aussi euphorique !

Hier soir, j'ai puni mon chaton comme jamais il n'a été puni. Je n'ai pas mesuré ma force, j'ai déversé toute ma colère sur son appétissant derrière. Mais ce n'est pas pour ça qu'il me fait la gueule. Non. Il m'en veut car je l'ai laissé avec une érection sûrement très douloureuse hier soir, me couchant simplement après lui avoir donné une correction qui l'a rendu fou d'excitation. Il m'a supplié, supprimant ainsi mon interdiction de le pénétrer pour que je le soulage, il a pleuré quand je l'ai empêché de se toucher lui-même, il s'est mis en colère quand j'ai tout bonnement détourné mon regard de son anus, qu'il m'offrait généreusement en écartant ses fesses. Là était la vraie punition : la frustration.

Et comme ce matin, je n'étais toujours pas satisfait et qu'un arrière-goût de jalousie me restait encore en travers de la gorge, j'ai introduit le chapelet anal dans son antre, lui ordonnant de le garder jusqu'à ce que je décide de lui enlever. J'avais même remercié chaleureusement Jin pour ce cadeau tandis qu'à côté, Taehyung bouillonnait en se tortillant, gêné et furieux d'être ainsi rempli pendant que je me moquais de lui.

Je suis donc d'excellente humeur !

Et ça s'est ressenti dans mon travail, nos collaborateurs ont été charmés par mes dessins et mes idées, je suspecte même la femme qui me fait face d'être charmée par moi tout court. Jin qui, de base, m'en voulait de lui avoir arraché ce qui lui restait d'innocence –innocence, mon cul, il a bien comprit ce qu'il se passait dans notre chambre hier soir– me regardait vendre mes talents et notre boîte avec une fierté paternelle.

Taehyung, lui, tente tant bien que mal de garder le sourire en notant les demandes de nos clients, gigotant nerveusement sur sa chaise, sursautant parfois quand, je suppose, une boule frôle sa prostate mesquinement.

Jin me donne un discret coup de pied, me rappelant une énième fois que mon regard s'attarde un peu trop longuement sur lui, encore une fois. Mais j'y peux rien : il est magnifique avec son costard bleu nuit, sa broche argentée qui repose sur son cœur, une chevalière ornée d'un saphir embellissant sa fine main, un maquillage léger soulignant élégament ses grands yeux en amande. J'ai juste envie de le bouffer. Car même si je l'ai cruellement frustré hier soir, j'ai moi-même eu du mal à résister à ses yeux brillants de luxure.

La journée se passe bien, nous avons tous bien travaillé, Jin nous a laissé nous débrouiller l'après-midi, il n'avait plus rien à faire dans les locaux de nos clients et en a donc profité pour visiter Séoul seul. Nos clients sont enchantés, nous remerciant de notre professionnalisme avant de nous laisser nous en aller. C'est en leur rendant poliment leurs sourires et leurs courbettes, que Taehyung et moi traversons le hall de la boîte.

Mon amant tente d'appeler un taxi qui passe quand une des colaboteurs, celle qui me jettait de torrides coups d'œil toute la journée, m'interpelle.

– Monsieur Jeon !

– Madame Ahn ?

– Désolée de vous retenir et je m'excuse encore plus de mon manque de professionnalisme mais... J'aimerais vous revoir.

– Pour les illustrations ? Je demande naïvement.

– Non, n-non. Je... Dans le cadre privé.

Je m'y attendais. Et j'espérais qu'elle ne viendrait pas me demander une telle chose. Je pensais avoir été clair en restant neutre, en ne répondant pas à ses regards sans forcément être froid avec elle. Mais elle est revenue à la charge. Qui ne tente rien n'a rien, certes. Mais c'est assez gênant comme situation. Surtout quand mon amant m'attend près du taxi dont le chauffeur n'a pas l'air patient.