Grâce à toi.

Discussion.

Harry tournait aléatoirement sa cuillère dans sa tasse de thé alors que Hermione était assise face à lui, scrutant chacune de ses réactions. Ils avaient parlé de tout et de rien mais surtout du mariage qui arrivait à grand pas, soit dans un peu plus d'un mois maintenant, et on pouvait facilement voir toute l'excitation et l'impatience de la jeune fille. Et c'est après plus d'une bonne heure que Hermione se décida enfin à aborder le sujet qui l'intriguait depuis qu'elle était arrivée ici, Draco Malfoy.

Harry avait immédiatement baissé la tête et s'était depuis amusé avec sa tasse, ne prononçant pas un mot.

- Qu'est-ce qui te rend aussi silencieux ? Demanda finalement Hermione.

- Je ne sais pas, je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe entre nous, je n'arrive pas à comprendre ce qu'il ressent ou ce qu'il pense alors qu'à Poudlard cela semblait si simple.

- Mais du temps de Poudlard, les seules émotions que nous pouvions lire sur son visage étaient la colère, le dédain ou la jalousie, et ce sont les plus faciles à déceler.

- Tu as raison, mais tout de même ...

Harry hésita quelques instants mais décida de raconter tout ce qui s'était passé quelques jours plus tôt à Hermione, après tout elle était sa meilleure amie et elle saurait sûrement mieux que lui comprendre ce qui pouvait bien se passer.

- Nous nous sommes presque embrassés lors de notre dernière rencontre, lâcha alors Harry, et le simple fait de l'avouer à voix haute lui allégeait déjà le cœur.

- Presque ? Demanda alors la brune en haussant un sourcil.

- Et bien, nous avons été interrompus par ta chouette, avoua-t-il en rougissant un peu.

Hermione se contenta de ricaner légèrement en roulant des yeux, décidément, sa chouette était douée pour interrompre ce genre de moment intime. Elle reprit rapidement son sérieux pour se concentrer sur son meilleur ami.

- Et qu'est-ce que tu as ressenti ?

- Et bien, je ne sais pas vraiment, cela s'est fait si naturellement, aucun de nous ne se rendait vraiment compte de ce qui arrivait, et puis la chouette a cogné à la fenêtre et c'est comme s'il s'était réveillé d'un seul coup, il s'est reculé comme si je l'avais brûlé et dès que j'ai eu le dos tourné, il est parti.

- Et comment as-tu vécu son départ ? Demanda Hermione en fronçant un peu les sourcils.

- J'ai été déçu je crois, je pense que je me suis beaucoup attaché au nouveau Draco, enfin à celui que j'ai découvert. Harry marqua un temps d'arrêt durant lequel il sembla en pleine réflexion. Je pense que ça m'a blessé de voir à quel point il semblait effrayé et dégoûté à la simple idée de m'embrasser.

- Mais peut-être qu'il n'est juste pas attiré par les garçons ? Proposa Hermione.

Cependant elle semblait peu convaincue par ce qu'elle avançait et la réaction de Harry ne se fit pas attendre, il la regarda en levant un sourcil vers elle, comme si ce qu'elle disait était infiniment stupide.

- Je te rappelle qu'on parle de Draco Malfoy, celui qu'on a trouvé pratiquement nu dans la salle sur demande en compagnie de Théodore Nott, qui si je ne m'abuse, n'étais pas à genoux pour refaire ses lacets.

Ils se regardèrent et finirent par rire tous les deux en se remémorant ce moment qui à l'époque avait sûrement été le plus gênant de toute leur scolarité.

- Je suis pratiquement sûr qu'il ne reviendra pas, du moins pas de si tôt.

- Tu ne peux pas en être certain Harry, mais dans ce cas là, tu n'as qu'à te rendre chez lui. Là-bas il ne pourra pas te fuir, ni fuir la conversation que vous avez besoin d'avoir.

- Je ne sais même pas où il vit Hermione, soupira Harry.

- Tu es bien le seul, je te rappelle que c'est un Malfoy, leurs vies entières sont accaparés en long, en large et en travers par les journaux, et surtout par la gazette du sorcier.

- Je ne suis même pas étonné, répondit Harry en levant les yeux au ciel.

Les deux amis finirent l'après-midi en discutant de ce qui leur venait à l'esprit, notamment des choses que Hermione avait déjà planifié pour son mariage et Harry l'écoutait d'une oreille attentive, ne pouvant empêcher le sourire qui naissait sur ses lèvres en voyant sa meilleure amie aussi épanouie.