Grâce à toi.

Encore.

Les deux jeune hommes furent réveillés par les rayons du soleil qui avaient réussi à se faufiler au travers des rideaux. Draco fut le premier à ouvrir le yeux et il grogna légèrement en s'étirant. Harry rit, de sa voix éraillée du matin face à l'attitude du blond. Après un tendre baiser déposé sur la joue pâle, Harry décida de se lever.

- Reste ici, je nous amène le petit-déjeuné.

Harry s'en alla sans un mot de plus en laissant un clin d'oeil complice à son blond. Ce dernier se mit alors à observer la chambre, chose qu'il n'avait pas vraiment pris le temps de faire la veille. Il laissa ses prunelles d'acier vagabonder sur les murs où des dizaines de photos sorcières et moldus étaient accrochées. Draco reconnut le décor de Poudlard sur certaines d'entre elles, alors que d'autres lui paraissaient totalement étrangères malgré qu'il connaissait la totalité des visages présents sur ce mur. Ses yeux continuèrent leur inspection et arrivèrent sur la commode où trônait fièrement un vif d'or. Draco devinait que ce devait être le premier attrapé par le brun. Autour de ce dernier se trouvaient quelques livres sur lesquels le blond ne s'attarda pas. Ses orbes finirent leur observation sur le bureau. Ce dernier étaient empli de crayons et d'autres choses que Draco ne saurait identifier, cependant il comprit vite que tout ce matériel servait à dessiner. Il se leva, poussé par la curiosité et s'approcha du bureau. Il vit le carnet de dessin fermé, reposant sur la surface de bois. Il l'ouvrit sans réfléchir et fut ébahi par ce qu'il y vit. Les dessins étaient magnifiques et représentaient différentes personnes, différents endroits ou objets. Il continua de feuilleter et arriva sur le dernier dessin qui le fit s'immobiliser.

- Tu sais que c'est impoli d'ouvrir le carnet de dessin de quelqu'un.

La voix de Harry se fit entendre et surprit le blond qui, trop occupé à fixer ce qu'il voyait, ne l'avait pas entendu revenir. Draco releva les yeux vers le bruns, perdu.

- C'est moi.

Fut la seule chose qu'il arriva à articuler. Harry s'avança rapidement et s'empara de son précieux trésor qu'il referma instantanément.

- Ouvrir un carnet de dessin est comme ouvrir un journal intime, ne le fais plus.

La voix de Harry avait été plus froide qu'il ne l'aurait voulu et c'est ce qui sortit Draco de sa torpeur.

- Je suis désolée, je ne savais pas.
- Ce n'est rien, je te pardonne, répondit Harry en souriant doucement.

Ils commencèrent à déjeuner en silence. Seuls les bruits de mastication et de déglutition pouvaient être entendus, parfois entrecoupés par le tintement des couverts. Draco fixait inlassablement Harry alors que ce dernier fuyait son regard sans relâche. N'y tenant finalement plus, Draco posa ce qu'il avait entre les mains et prit la parole.

- Pourquoi m'as-tu dessiné ?

Harry ne répondit pas tout de suite, essayant de calmer le rouge de ses joues sans succès. Il soupira de résignation et finit par trouver le regard de mercure qu'il aimait tant.

- Pour te sortir de mes pensées, chuchota le Griffondor.

Draco le dévisagea un instant en fronçant les sourcils. Il ne comprenait pas et visiblement Harry l'avait remarqué car il souffla.

- Ces derniers temps tu es constamment au centre de mes pensées, à tel point que tu apparais même dans mes rêves.

Le brun fit une pause, ses yeux d'émeraude fixaient un point imaginaire sur son mur car il se sentait incapable de regarder l'objet de ses désirs et de ses tourments face à lui.

- Le dessin est un exutoire qui permet d'exprimer mes émotions autrement que par la parole. Alors quand quelque chose me plaît ou m'inspire, je le dessine. Dans ton cas, j'espérais que te dessiner m'aiderai à calmer ces émotions mais je crois bien que rien y a fait. On dirait que tu es destiné à hanter mon esprit.

Draco sentit son cœur palpiter à cet aveux et fut pris d'un soudain besoin de proximité. Il recula le plateau déjeuné plus loin, le faisant pratiquement s'échouer au sol. Il agrippa ensuite rudement la nuque de Harry et vint poser ses lèvres sur les siennes pour un baiser fougueux et passionné. Harry gémit de surprise et s'accrocha aux épaules de son blond, sentant ses membres trembler sous le coup de l'émotion.
Draco lui ne saurait dire ce qu'il ressentait exactement mais il était sûr que cela lui plaisait. Il s'était sentit si bouleversé, touché et important quand Harry lui avait avoué penser à lui jours après jours. Il sentait le besoin irrépressible de montrer à Harry qu'il n'était pas le seul.
Le baiser dura plusieurs minutes et ils finirent par se séparer pour reprendre leur souffle. Les joues de Harry étaient cramoisies alors que Draco souriait malicieusement.

- Toi aussi.

Le blond n'avait pas besoin d'en dire plus, il savait que Harry avait compris. D'ailleurs ce dernier rougit encore plus, ce qu'il pensait impossible. Il caressa doucement la joue du Serpentard en ne le lâchant pas des yeux. Ces derniers se posèrent sur les lèvres rougies et son cœur rata un battement.

- Embrasse-moi encore, exigea le brun.

Draco ne se fit pas prier et embrassa Harry de nouveau, avec autant de passion et d'ardeur que la première fois. Le brun laissa glisser ses mains jusque dans la nuque de Draco alors que ce dernier serrait possessivement la taille de son partenaire. Le blond mordit la lèvre inférieure de Harry qui ne put retenir un gémissement qui fit tourner la tête du Serpentard.
Ils se séparèrent, haletant.

- Tu es si beau, chuchota Draco en retraçant la mâchoire du brun du bout des doigts. Tu me rends complètement fou Harry.