Le terrier.

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Harry se tenait à quelques mètres du terrier, il avait comme convenue envoyé sa lettre dès le lendemain matin et il ne fut pas surpris quand à peine deux heures plus tard, une réponse lui était déjà parvenue lui assurant qu'il pouvait d'ores et déjà se présenter à leur porte. 

Il s'approcha de la porte sur laquelle il n'eut même pas le temps de frapper qu'il était déjà étouffé dans une étreinte depuis laquelle tout ce qu'il pouvait apercevoir était des cheveux roux. Il reconnut sans mal Mme Weasley, sa mère de substitution, et il se fit la remarque que cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas était pris dans cette chaleur maternelle. 

- Molly enfin recule-toi, il vient à peine d'arriver que tu vas déjà le faire fuir. 

Arthur Weasley, le père de famille, était juste derrière eux et observait la scène en souriant. Il attendit que sa femme lui laisse le champs libre et il étreignit à son tour celui qu'il considérait comme son fils. 

- Harry chéri, comme nous sommes heureux de te revoir, entre, tout le monde est à l'intérieur, dit Molly d'une voix aiguë. 

Ils entrèrent tous les trois dans la maison et Harry sourit sincèrement en retrouvant ce décor qui lui était si familier. Même le bruit incessant qui semblait habiter la maison ne le dérangea pas. Ron, Hermione, Ginny, Fred et Georges étaient tous assis dans le salon, devant la cheminée. Quand ils virent Harry, ils furent plus calmes que le couple de parents et se contentèrent de salutations tout de même chaleureuse. 

La discussion commença bon train autour du thé, Harry prenait le temps d'écouter ce que chaque personne avait faite depuis qu'il s'était isolé, il rattrapait le temps qu'il avait perdu même si Hermione le tenait informé au travers de ses lettres. Mr Weasley avait été promu et occupait donc maintenant un poste plus important, cependant il avait insisté pour demeurer dans le département des affaires moldues. Les jumeaux avaient leur propre appartement et leur magasin de farce et attrapes fonctionnait toujours aussi bien, à tel point qu'ils songeait de plus en plus à l'idée d'en ouvrir un deuxième dans une autre région. Mme Weasley restait principalement à la maison avec Ginny, car cette dernière était toujours à Poudlard mais il lui arrivait souvent de se rendre dans les centres d'aides de reconstructions pour aider les personnes qui en avaient besoin. 

Harry avait été surpris d'apprendre que ce genre de centre avaient été mis en place après la guerre. Le gouvernement magique n'avait pas pour habitude de venir en aide aux plus démunis, en témoignaient le nombres de sans-abris, d'orphelins ou de défavorisés que l'on pouvaient trouver dans les rues avant la guerre. Cette dernière avait peut-être éveillées les esprits sur ce point et cela n'en était pas plus mal. Ces centres accueillaient principalement les personnes dont les biens ou demeure avaient été détruits par la guerre, mais elle recueillait aussi les enfants dont les parents étaient morts et plus largement avaient commencés à s'occuper de toutes personnes dans le besoin. Harry eut un élan de fierté envers ce gouvernement qui avait l'air de s'ouvrir et de se solidariser un peu plus. 

Après des heures de discussions autour du thé, chacun vaqua à ses occupations et Harry décida de sortir un peu pour se dégourdir les jambes. Il s'installa en tailleur dans l'herbe fraîche et observa les fées virevolter autour des fleurs. Il entendit quelqu'un arriver et il reconnut sans mal le pas lourd de celui qu'il considérait comme son frère. Ils restèrent quelques minutes sans parler, écoutant seulement le bruit de la nature environnante, profitant de ce moment de sérénité.

- Alors comme ça tu vas mieux ? demanda Ron maladroitement, ce qui fit sourire Harry.

- Oui, c'est difficile à expliquer mais je me sens plus calme qu'avant. 

- Alors raconte moi, qu'est-ce que j'ai raté ? 

- Honnêtement très peu de choses, énormément de crises d'angoisse et de colère, des après-midi en forêt, des heures de dessin. 

Le silence reprit sa place, la discussion entre eux n'avait jamais été facile. Il faut dire qu'ils se comprenaient sans avoir besoin de parler, et qu'ils communiquaient plus facilement à travers des regards ou des gestes. Pourtant Harry savait que ce qu'il s'apprêtait à dire à Ron allait demander plus de mots que ce qu'ils avaient l'habitude d'échanger. 

- Je dois te parler de quelque chose, commença le brun avec hésitation. 

Ron le regarda en fronçant les sourcils et il continua tout en arrachant distraitement quelques brins d'herbes devant lui. 

- Qu'est-ce qu'il y a ? C'est pas ton genre de faire le timide d'habitude. 

- J'ai rencontré quelqu'un, dit précipitamment Harry. 

Le roux le regarda un instant avant de lever un peu les sourcils, signe qu'il était surpris, mais pas décontenancé. 

- D'accord, c'est super, pourquoi tu as l'air d'avoir peur de m'en parler ? demanda suspicieusement Ron. 

- Parce que tu risques peut-être de ne pas apprécier la personne dont il s'agit ? 

- C'est grâce à elle non ? 

- Quoi ? questionna Harry, confus. 

- Si tu vas mieux, je suis sûr que c'est grâce à cette personne. Alors peu importe de qui il peut bien s'agir. 

- Tu es certain ? 

Ron le regarda avec insistence, comme pour le défier de remettre encore une fois sa parole en question. 

- C'est Draco Malfoy, avoua doucement Harry.

Il y eut de longues secondes de silence durant lesquelles Harry ne fit que se tendre, et finalement il entendit Ron rire. 

- Décidément, tu ne choisis jamais la facilité mon frère. 

Harry laissa un rire lui échapper aussi, son meilleur ami n'avait pas tort. 

- Il est venu frapper à ma porte un jour et je ne sais pas vraiment pourquoi mais on a continué à se voir et, ouais, je l'aime bien, je crois que lui aussi. 

- Je t'ai connu plus éloquent, le taquina le roux. 

- La ferme, répondit aussi vite Harry en lui frappant amicalement le bras. 

- Aussi longtemps que tu te sens bien, et que c'est ce que tu désires, alors ça va pour moi, pour nous tous. Tu mérites d'être heureux Harry, et si tu l'es, alors nous aussi. 

Un silence prit place entre les deux hommes, un silence emplit de gratitude pour l'un et de bienveillance pour l'autre. 

- Il faudra que tu nous le présente tu sais, en tant que Draco Malfoy et pas en tant que la fouine insupportable que j'ai connu. 

- Bien sûr, je lui en parlerais.

Et ce fut sur cette discussion sincère et nécessaire que les deux acolytes retournèrent dans le salon où l'ambiance était toujours aussi festive. 

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Je n'ai pas pu me résoudre à laisser Fred mort, alors pour le plus grand plaisir de tout le monde, le voici bien vivant, en chair et en os dans cette petite histoire. 

Grâce à toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant