Chapitre 1

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- Nous n'avons pas le choix et tu le sais. Ça m'attriste tout autant que toi. Dis toi que ce n'est pas pour toujours, nous irons la voir je te le promets. Murmura une voix masculine.

- Je sais mais j'ai l'impression de l'abandonner. On l'envoie à l'autre bout du monde, elle ne connait personne là-bas. Se lamenta une petite femme brune aux yeux noisettes.

La conversation du couple durait depuis déjà vingt bonne minutes lorsque leur fille apparue valise en main. La femme et son mari arrêtèrent de parler. La jeune fille qui leur fît fasse était d'une beauté rare, naturelle et pure. Elle avait de longs cheveux noirs, sa peau mate faisait ressortir la couleur de ses yeux. Des yeux d'un bleu turquoise, son regarde en était envoutant, presque irréel. De se fait elle ressemblé a son père mais elle était petite et menue comme sa mère. Et malgré sa beauté elle n'avait jamais eu confiance en elle. On pourrait croire qu'elle était la fille populaire que tout le monde enviait mais il en était tout autre. D'une nature réservée, elle faisait tout pour ne pas attirer l'attention. Cette jeune fille était timide, maladroite et calme et elle était sur le point de partir loin de chez elle. Sans savoir que ce voyage au bout du monde allait changer sa vie.

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- Leelou, ma chérie, tu es prête ? Me demanda ma mère.

Ces yeux rougis témoignaient de sa tristesse de me voir partir. Je ne comprenais pas pourquoi. Après tout c'est eux qui voulaient que je parte. Moi je n'ai jamais souhaité quitter la maison. J'avais mes amis ici. Je venais de passer mon bac et sans même attendre les résultats me voilà expulser de chez moi. Mes parents étaient apparemment assez confiant pour être certains que je n'irais pas au rattrapage.

- Parce que j'ai le choix peut-être ?! murmurais-je.

- Leelou, s'il te plaît, on a déjà eu cette discussion et on s'était mis d'accord....

- Non ! VOUS vous êtes mis d'accord. Moi je ne veux pas partir là-bas. Je ne les connais pas, c'est n'importe quoi. Soufflais-je au bord des larmes.

Mes parents avaient décidé derrière mon dos que j'irais passer mes vacances d'été chez mes grands-parents paternels. Que, bien sûr, je n'ai jamais vu. Ils habitaient au Brésil... alors il n'était pas question de revenir avant que les vacances ne finissent. Les billets d'avion France-Brésil n'étaient pas donnés. Je sais ce que vous vous dites. Elle exagère, ses parents lui offre un voyage au Brésil et elle n'est pas contente, petite fille pourrie gâtée. Sauf que mes grands parents habitaient une ancienne réserve indienne à plus de trente kilomètres de la première ville, Porto Walter à Acre. Autant dire dans le coin le plus reculé du Brésil où il n'y a rien à voir. Et si ce n'était que ça, mais non, il fallait en plus qu'ils dirigent un camp de rééducation pour mineurs et jeunes adultes. Et bien sûr tous des mecs. Voilà où mes parents avaient décidé de m'envoyer. Je n'étais pas une délinquante loin de là, j'avais toujours eu de bonnes notes et un comportement irréprochable. Jusqu'au jour où j'ai mis une gifle monumentale à ma cousine. Mais de là à m'envoyer là-bas... Ok, j'ai giflé cette pimbêche et je lui ai sauté dessus pour la rouer de coup. Je ne me suis pas reconnue, je n'ai jamais été violente. Alors voilà, je suis punie... Même si mes parents m'ont répété que ce n'était pas une punition, je n'y croyais pas. J'ai bien vu la déception dans leur regard, ils ne me comprennent plus depuis quelques mois. Cela dit, moi non plus. Je suis souvent énervée et à fleur de peau. Je suppose que c'est une crise d'adolescence, qui vient un peu tard. Pas la peine d'en faire toute une histoire.

- C'est l'heure, ton avion part dans deux heures.

Mon père mit ainsi fin à la discussion. L'aéroport se trouvait à une bonne heure de la maison alors valait mieux partir en avance. Il prit ma valise pour la charger dans la voiture, ma mère s'installa à l'avant du véhicule quant à moi, je jetais un dernier regard à ma maison en priant pour que les vacances passent vite. Je finis par les rejoindre. J'enfonçais mes écouteurs dans les oreilles préférant de loin écouter ma musique plutôt que mes parents. Je leur en voulais de me séparer de mes amis alors que c'était peut-être les dernières vacances qu'on aurait pu passer ensemble. Nous allions tous dans des facs différentes et il allait être difficile de se réunir à l'avenir. J'avais l'impression de leur avoir dit adieu. Finalement je rangeais mon portable, même ma musique ne me détendait pas, j'avais besoin de calme. Le silence avait pris place dans la voiture, je n'avais rien à leur dire et eux n'osaient même pas m'adresser la parole de peur que ça dégénère en une énième dispute. L'ambiance était pesante et lourde. Quelque fois Elise, ma mère, tentait de détendre un peu l'atmosphère mais sans grand succès. Elle alluma alors la radio, se qui finit par me déprimer un peu plus. Le présentateur demandait à un jeune auditeur se qu'il comptait faire pendant ces vacances... Lui au moins il allait s'amuser. Au bout d'une heure et demie nous étions arrivés à l'aéroport. Le trajet avait été à la fois trop long et trop court. Le silence avait été plombant mais j'aurais quand même voulu ne pas arriver trop vite, sachant que maintenant aucun retour en arrière ne serait possible.

- Joshua, tu as pris son passeport ? je ne l'ai pas dans mon sac. Paniqua ma mère.

Finalement peut-être que le retour à la maison allait être beaucoup plus rapide que prévu. Je jouissais intérieurement. Se fut malheureusement de courte durée, puisque mon père brandit ce fichu carnet hors de sa poche arrière... à ce moment là, je détestais vraiment ma vie. Quelqu'un là haut se riait de moi. Le hall de l'aéroport était bondé. Il nous a fallu jouer des coudes pour arriver jusqu'au guichet. La caissière examina mon billet et tamponna mon passeport. Elle m'indiqua qu'il me restait encore vingt minutes avant le décollage de l'avion.

- Et voilà, nous y sommes. Tes grands-parents t'attendront dans le hall. Tu verras tu seras bien là-bas. Je suis même sûr que tu ne voudras plus rentrer.

Mon père me fît un clin d'œil et me pris dans ses bras. Ma mère en fît autant et versa quelques larmes. Je pris ma valise et me dirigeais vers l'embarquement. Avant de complètement disparaître de leur champ de vision, je me stoppais et me retournais afin de leur faire un dernier signe de la main. J'étais toujours en colère mais je ne pouvais pas me résoudre à partir comme ça, sans leur dire au revoir.

- Tu crois qu'elle s'en sortira ? demanda Elise à son mari

- Elle n'a pas le choix. Lui répondit Joshua d'un air grave.

-J'ai peur qu'elle nous en veuille. Il va falloir lui dire tôt ou tard qu'elle ne reviendra plus habiter ici. 

Elise s'effondra dansles bras de son mari.

La dernière Meute: RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant