chapitre 11

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Le loup qui avait pris la place de Caleb se ruait sur moi. Nous avions roulé sur le sol sous l'impacte de nos deux corps. J'entendais sa mâchoire claquer prés de mon visage. Trop prés. Je tentais de le repousser mais en vain. Il était fort et lourd mais je sentais que je pouvais lui résister. Au lieu de me servir de mes poings je me surpris à le mordre au garrot et le griffer au niveau du flan. Fou de rage il me chargeait une novelle fois, il m'envoyait m'écraser contre le tronc d'un arbre. La douleur dans mon dos était vive, ma vision s'étai troublée pendant un instant. J'étais allongé à terre et essayais de reprendre mon souffle. Caleb s'arrêtait et se redressait. On entendait au loin des bruits de courses et des aboiements. Un hurlement retentissait quand je me relevais. Je regardais dans la même direction que le loup noir et ce que je voyais me pétrifiait. Neuf grands loups aux pelages marron nous entouraient. Sur deux d'entres eux étaient installés mes grands-parents. Neuf loups pour neuf garçons... Alors eux aussi ! Ils étaient légèrement courbés, les oreilles baissées et la queue entre les pattes arrières alors que Caleb leur faisait front de toute sa hauteur, le poile hérissé, les oreilles dressées, et le regard meurtrier.

« Leelou vient derrière nous. »

Je reconnaissais la voix de Seth. Il avait l'air apeuré et semblait s'être beaucoup inquiété pour moi. Mais je refusais qu'ils se battent et se mettent en danger pour me protéger. Ce n'était pas leur rôle mais le mien.

« NON, NE BOUGEZ PAS ! » leur ordonnais-je.

A mon grand étonnement ils avaient tous obéi. Les neuf canidés s'étaient assis. Ils trépignaient et couinaient malgré tout.

« Vous êtes pitoyables, obéir à une femme qui n'en est même pas encore une », grognait Caleb.

- Elle n'est pas n'importe qui et tu le sais. Regarde la, Caleb ! Tu ne peux rien contre Leelou...

« FOUTAISE ! Je te conseille de la boucler le vieux.»

Je sautais immédiatement entre papi et Caleb. Je grondais de plus bel pour le faire reculer ais, il ne bougeait pas d'un millimètre. Au contraire il avançait, si bien, que son museau me touchais la joue. Je ne cillais pas, déterminer à protéger ceux que j'aimais. Je ne comprenais certes pas grand-chose à ce qui se passait mais, il était hors de question que je laisse Caleb gagner cette bataille. Nous nous toisions du regard, chacun voulant asservir l'autre sans qu'aucun des deux ne cède.

- Caleb ! appelait Isha. Ouvre les yeux, tu ne peux pas l'atteindre. Regarde ton pelage ! lui intimait-il

Le loup, qui me faisait face, baissait alors sa tête pour admirer son poil sur ses pattes pourvu de griffes acérées. Il avait eu un mouvement de recul avant de se ressaisir. Il retroussait ses babines et hurlait de rage.

« NON, non non non non non NOOONNN ! »

Mes amis commençaient à s'agiter. Leurs pattes martelaient le sol, certains jappaient de frustration. Caleb devenait fou, puis il s'était figé avant de me sauter à la gorge. C'était reparti pour une nouvelle slave de morsures et de coups de griffes. J'entais ma grand-mère crier, supplier Caleb de me laisser. Il me renversait sur le dos et au moment où il allait me porter le coup fatal il s'était ravisé. Il me jaugeait de toute sa hauteur, j'étais coincée entre ses pattes. Il pouvait me tuer si facilement et pourtant...

Alors que je pensais mon heure venue, il s'était tout bonnement enfui. En l'espace de quelques secondes, le loup noir avait disparu dans l'obscurité de la jungle. On était en vie et je n'en connaissais pas la raison mais, je la bénissais. L'adrénaline retombait peu à peu. Je prenais conscience de l'apparence qu'avaient mes amis. Ces garçons que je côtoyais depuis plus d'une semaine, étaient des loups, d'énormes loups bruns. Isha et Nokomis s'approchaient de moi avec les mains en avant comme lorsque l'on essaie de rassurer un animal effrayé.

La dernière Meute: RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant