Chapitre 27

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Je plongeais mon regard dans celui de mon bien aimé. Ses yeux avaient pris une couleur ambrée, ils étaient brillants reflétant tout le désir que je lui inspirais. Sa lèvre inférieure était encore légèrement enflée par notre échange enflammé et notre respiration avait du mal à retrouver un rythme normal. Je le fixais toujours lorsqu'un élément était venu me perturber. Quelque chose clochait mais, je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Nous restions là, nous nous contemplions quand....... une plainte déchirante transperçait mes oreilles, brisait mon cœur et déchirait mon âme. Je m'écroulais contre Caleb à bout de souffle.

- Remet ta montre imbécile !

Cette voix, je la connaissais mais je souffrais tellement que je n'arrivais pas à me concentrer. Puis plus rien, la douleur était parti aussi brutalement qu'elle était venu. Le hurlement strident qui avait empli mon crâne avait cessé. Je me redressais et évaluais mon environnement. J'avais mis un moment avant de comprendre où j'étais. Dans un champ, en route pour le Mexique. On s'était arrêté parce-que Darren était blessé et que mon grand-père devait venir le chercher. Pourquoi était-il blessé déjà ? Caleb ! C'était de sa faute ! Caleb.... J'étais à cheval sur les genoux de.... Caleb ! Je me relevais précipitamment et reculais tout en resserrant la couverture autour de mon corps nu. Tout me revenait, je revoyais la scène mais, c'était étrange. C'était comme de voir sa propre vie à travers les yeux de quelqu'un d'autre. Je n'avais pas été maître de moi.

- Qu'est-ce que tu m'as fait ? m'adressais-je avec colère à Caleb.

- Rien du tout, petite Louve. Du moins rien que tu n'ais pas aimé, rajoutait-il en souriant à pleine dent, dévoilant ses crocs.

Je passais ma langue sur les miens et je constatais qu'ils étaient sortis eux aussi, tout comme mes griffes. Je me retournais en me rappelant la présence des autres. Mon grand-père était là ! Seth aidait Aaron à se relever. Je courais vers lui, ne sachant pas ce qui lui était arrivé.

- Aaron ! pourquoi... Je ne comprends pas....

- Calme-toi ma chérie, m'intimait papi. Aaron a malencontreusement fait tomber sa montre et ça vous a atteint. Apparemment Aaron n'est pas juste le reflet de son frère pour toi. Il semblerait que tu sois réellement lié aux deux. Donc, pour répondre à ta question, moi non plus je ne saisis pas tout. Votre âme est connectée au bijou offert, alors le poser revient à rejeter l'autre, d'où cette douleur que vous avez ressenti, vous avez pu entendre vos esprits crier de détresse. Je....je ne sais plus....c'est impossible normalement mais... Il faut que vous vous rendiez au plus vite au Mexique. Les réponses sont forcément là-bas.... Leelou ?

J'avais arrêté d'écouter depuis un moment. Mon regard dans le vide, j'étais ailleurs. Caleb était venu nous rejoindre, Seth s'occupait de Darren tout en restant attentif à ce qui se disait. Aaron se remettait doucement de sa mésaventure et moi...

- Leelou, tout va bien ? s'inquiétait mon grand-père.

- Oui, pourquoi ça n'irait pas ? Il y a quelques semaines mon seul intérêt était de passer des super vacances avec mes amis, en France. On aurait fait les boutiques, mangé au restaurant, allé au cinéma. Puis j'aurais intégré l'université, je serais devenue une grande restauratrice d'art. Je voulais avoir deux enfants et une grande maison comme celle de mes parents. Oh et un petit chien aussi. Je me suis toujours senti proche de ces animaux. Ah ben oui, suis-je bête... Je suis moi-même à moitié canidé. C'est fou non ? Un jour on est une adolescente avec des problèmes d'adolescent, des rêves plein la tête, un avenir à réaliser... puis, pof ! On se retrouve au milieu de nulle part à se demander si on ne va pas mourir demain. Je n'avais jamais vu de cadavre... je ne mettais jamais battu non plus... je ne sais même pas si j'ai encore un avenir. Mais ça va. Tout va bien. N'oublions pas que je vais devoir vivre avec un psychopathe et son frère jumeau lunatique pendant les prochains siècles, à cause d'un foutu lien que je ne contrôle pas. Alors, je le répète : TOUT VA PARFAITEMENT BIEN ? hurlais-je à bout de nerf en levant un bras en l'air étant donné que l'autre tenait toujours la couverture.

La dernière Meute: RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant