Chapitre 22

21 2 12
                                    

Je ne ressentais plus rien, aucune douleur, pas de fatigue, rien. Au contraire je me trouvais bien, reposée, légère et sereine. Je ne savais plus trop où j'étais, ce que je faisais ou même qui j'étais. Cela ne me dérangeait pas, j'étais tellement bien. Il faisait noir mais, mes autres sens étaient en éveil. Par exemple j'avais l'impression d'être enroulée dans du coton, c'était doux au toucher, comme des plumes d'oie dans les oreillers. Et il y avait une délicieuse odeur de chocolat qui narguait gentiment mon estomac. La faim me tenaillait, je venais juste de m'en rendre compte. La soif aussi commençait à se faire sentir. Ma gorge était sèche, réveillant une légère irritation quelque peu désagréable. Ma tête... une douleur à l'arrière... Je ne me sentais plus si bien que ça finalement. J'étais affamée, assoiffée, souffrant de violents maux de tête et de ventre... Je n'arrivais plus à bouger ni même à ouvrir les yeux. J'en avais assez ! Je voulais me souvenir, me réveiller. Alors après un effort considérable, je réussissais à ouvrir la bouche. J'essayais d'articuler un mot mais, ce n'était qu'un râle rauque qui s'échappait d'entre mes lèvres. Pourtant un vacarme de tous les diables s'en suivait. J'entendais des brides de conversation. Il me fallait beaucoup me concentrer pour déchiffrer quelques mots, puis des phrases et enfin la discussion entière.

- Elle se réveille je te dis, je l'ai écouté.

- Hmmm, peut-être mais, en attendant elle est toujours inconsciente.

- Tu crois qu'elle va s'en sortir sans séquelle ?

- C'est un loup-garou abruti, à part des cicatrices, elle ne peut pas avoir de séquelles.

- Ouai mais, ça fait deux jours...elle aurait déjà du s'être remise, non ?

- Elle a été traumatisée, je pense que son inconscient la maintient dans cet état de sommeil pour la préserver.

- Nokomis va bientôt appeler, ils sont inquiets au chalet.

- Je sais...

Nokomis ? Je connaissais ce prénom et ses voix....elles ne m'étaient pas inconnues. Ma grand-mère, c'était ma mamie qui allait appeler. Je devais me réveiller, je voulais lui parler, la rassurer. Et les garçons... Aaron....Aaron, il fallait que je le vois.

- Aaron...murmurais-je avec difficulté.

- Leelou !

Oui c'était mon nom. Tout me revenait comme un film en accéléré. Cette fois-ci je restais calme face à l'horreur de certains souvenirs. C'était du passé, il fallait que je me réveille, que je sois forte pour affronter la réalité. Je devais me remettre debout et accomplir la prophétie. J'ouvrais enfin les yeux, laissant la lumière agresser mes pupilles. Je grognais contre cette attaque lumineuse mais, je tenais bon et je réussissais à distinguer une silhouette assez vague prés de moi. Qui était-ce ?

- Aaron...appelais-je encore.

- Ça y est, elle se réveille vraiment cette fois.

Bon sang ! Que c'était difficile. Ma légèreté c'était envolée, j'avais l'impression de peser une tonne. Le moindre mouvement me causait d'atroces douleurs. Mes membres étaient complètement endormis et des fourmis parcouraient chaque parcelle de mon corps essayant de le stimuler.

- Aaron...réclamais-je plus clairement.

Ma vue s'améliorait de plus en plus et je finissais par reconnaître la personne assise à mes côtés. Une joie immense m'envahissait mais, de la peine l'accompagnait également. Décidemment j'étais douée pour ressentir plusieurs émotions contradictoires en même temps. Pourquoi n'était-il pas là ? J'avais besoin de lui, de savoir qu'il s'était inquiété pour moi. Je savais que mon attitude était purement égoïste mais je voulais voir Aaron. Le visage de Seth penchait au-dessus de moi m'emplissait de bonheur mais, un manque subsistait en moi. Seth me prouvait une nouvelle fois qu'il était bien plus qu'un ami, il était un frère car il avait demandé à Darren d'aller chercher celui qui me manquait tant.

La dernière Meute: RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant