Chapitre 25

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Nous roulions depuis dix minutes et mes larmes redoublaient, je me sentais de plus en plus malade. J'avais le cœur au bord des lèvres, ma tête était prise dans un étau invisible et je commençais même à frissonner malgré les trente degrés affichés au le tableau de bord. Je me sentais fiévreuse et déprimée. J'avais l'impression qu'un trou béant se creusait dans mon cœur laissant à un vide abyssal. Ma conduite s'en ressentait, les écarts se multipliaient, il était temps que l'on s'arrête. C'est avec soulagement que je me garais enfin dans un champ à l'abandon, loin de toute civilisation. Isha n'aurait pas de mal à nous trouver, c'était le seul champ en friche des alentours. Seth devait lui envoyer un message pour le prévenir de notre position exacte. J'ouvrais ma portière avec beaucoup de difficulté, je m'affaiblissais à vu d'œil. Ce n'était vraiment pas le moment de tomber malade. Je me risquais à descendre et bien évidemment je tombais à genoux. Seth se précipitait alors sur moi.

- Leelou ! qu'est-ce que tu as ?

- Je ne ... je ne sais pas mais... ça va, c'est... rien....emmène....emmène-moi.... Darren, essayais-je d'articuler.

Le jeune loup m'aidait à me remettre debout et à m'asseoir au bord de la caisse du pick-up. Darren était allongé sur une bâche et sa tête reposait sur un oreiller improvisé avec des plaids. Mes grands-parents avaient pris l'habitude de toujours laisser des couvertures dans les véhicules. Avec des apprentis lycanthropes, il fallait s'attendre à en retrouver nus n'importe où. Darren avait l'aire de souffrir le martyr mais, n'émettais aucune plainte au contraire quand il m'avait aperçu, il avait souri.

- T'as... vrai...vraiment... une sa... sale tête, plaisantait-il avant qu'une quinte de toux ne l'arrête.

- Hmmm, parle-pour toi, lui souriais-je à mon tour.

Darren avait tellement de balles dans le corps que son métabolisme ne savait pas quelle partie soigner en priorité. Un projectile était déjà ressorti au niveau de son cœur, ce qui me soulageait. Mon angoisse ne s'en allait pas pour autant. J'aurais voulu faire quelque chose pour atténuer sa douleur mais, je ne savais pas quoi. Aaron avait parfaitement bandé les blessures importantes, stoppant ainsi les hémorragies. J'avais de plus en plus de mal à me maintenir éveillée, Seth était obligé de me soutenir pour m'éviter de basculer en avant. Il fallait que je tienne bon, que je continue de veiller sur Darren, c'était mon devoir. Je tremblais sous l'effet de la fièvre, qui me terrassait un peu plus à chaque minute. Seth posait sa main sur mon front comme pour prendre ma température.

- Merde Leelou ! T'es brulante de fièvre !

- C'est rien... je ... je vais bien.

Bon sang ! Combien de temps nous allions attendre avant que Caleb et Aaron n'arrivent ? Ils en mettaient du temps ! J'étais énervée et je ne savais même pas pourquoi. La fièvre y'était sûrement pour quelque-chose. Il allait bientôt être midi, le soleil était à son zénith et la chaleur continuait à augmenter. Nous étions dans une zone tropicale et la température variée entre vingt et quarante degrés toute l'année. Cette moiteur n'arrangeait rien à mon état, j'allais mourir d'une simple fièvre, dans un champ à l'abandon après avoir survécue à une pluie de munitions. Si ça, ce n'était pas un manque de chance ! Au bout d'un certain temps, qui m'avait paru très long, des bruits de moteur nous parvenaient aux oreilles. Deux motos rutilantes arrivaient droit sur nous. Ce n'était pas trop tôt ! Caleb était devant et fonçait littéralement sur notre véhicule. Qu'est-ce qu'il lui prenait d'aller si vite ? Il dérapait et ne prenant même pas la peine de retenir l'engin qui tombait au sol, il avançait d'un pas rapide vers moi. En sueur, le teint pâle et les yeux rougis, on aurait dit qu'il était tout aussi malade que moi. Tout en avançant, il déboutonnait sa chemise, l'enlevait et la jetait sauvagement à terre. Ne se préoccupant de personne, Caleb poussait Seth pour me prendre dans ses bras. L'Alpha me soulevait et m'emmenait sous un arbre mort qui se trouvait à quelque pas du pick-up. Je n'avais pas la force de le repousser, je ne savais pas ce qu'il lui prenait mais, bizarrement je me sentais un peu mieux. Caleb s'adossait au tronc avant de se laisser glisser. Il avait ôté la couverture qui me recouvrait pour l'enrouler autour de nous, créant une sorte de bulle intime. Sans même savoir pourquoi j'agissais ainsi, j'enroulais mes jambes autour de sa taille et me plaquais tout contre lui. Ses bras musclés venaient épouser ma taille de sorte que nos deux corps étaient collés l'un à l'autre sans laisser un millimètre d'espace entre nous. J'enfouissais mon visage dans le creux de son cou, m'imprégnant de son odeur, de sa chaleur, de lui tout simplement. Il faisait de même et déjà j'avais l'impression que le vide dans ma poitrine se remplissait et que la fièvre baissait. Plus rien n'existait à part notre étreinte passionnée. Je ne le détestais plus, je l'aimais.... Non je l'adorais. Il m'en fallait plus, je voulais me fondre en lui, ne faire qu'un avec cet être exceptionnel. Comme s'il avait lu dans mon esprit, Caleb resserrait son étreinte. Ce n'était toujours pas assez ! Alors il relevait sa tête et m'embrassait fougueusement. Je goûtais ses lèvres avec appétit. Lorsque sa langue tentait un passage je l'accueillais avec ferveur. Mon corps était en proie à des spasmes d'une intensité incroyablement plaisante. Mes mains avaient agrippées ses cheveux et les siennes étaient descendues bas dans mon dos, très bas. Je ne voulais pas rompre ce baiser si sauvage et pourtant si doux à la fois. J'aurais voulu qu'il dur pour toujours. J'oubliais tout, absolument rien n'avait d'importance. La seule chose qui comptait réellement, était ce que je vivais avec mon Alpha à cet instant. C'était si fort, si bon.... Une main, qui n'était pas celle de mon aimé venait se poser sur mon épaule. Qui osait venir nous déranger ? Un grognement puissant sortait alors de ma gorge signifiant mon mécontentement. Celui de Caleb était encore plus terrifiant et manifestait toute la rage qu'il éprouvait contre cette intrusion. Heureusement, elle n'avait pas durée, nous laissant profiter à nouveau l'un de l'autre. A mon plus grand désarrois nous avions du nous séparer afin de reprendre notre souffle. Je plongeais mon regard dans celui de mon bien aimé. Ses yeux avaient pris une couleur ambrée, ils étaient brillants reflétant tout le désir que je lui inspirais. Sa lèvre inférieure était encore légèrement enflée par notre échange enflammé et notre respiration avait du mal à retrouver un rythme normal. Je le fixais toujours lorsqu'un élément était venu me perturber. Quelque chose clochait mais, je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Nous restions là, nous nous contemplions quand.......


La dernière Meute: RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant