La dernière Meute: Renaissance

Chapitre 56

Nous marchions dans ce couloir funeste depuis déjà dix minutes, il n'y avait strictement rien à part de la terre, des roches et l'obscurité. Je m'accrochai fermement au bras d'Aaron en scrutant la moindre zone suspecte, c'est-à-dire tout le tunnel. Depuis le rugissement la plus petite des ombres devenaient un monstre hideux prêt à dévorer n'importe quel intrus venant perturbe son repos. Je devenais paranoïaque et je développai une sorte de claustrophobie aigue à force de me retourner sans arrête craignant qu'on ne m'attaque par derrière. Mes mains étaient moites, mes jambes menaçaient à tout instant de me lâcher et ma respiration se faisait hacher. Aaron dû sentir ma détresse puisqu'il mit son bras autour de ma taille, m'enroulant dans un cocon sécurisant. Pourtant, mon angoisse ne s'en allait pas, elle était toujours là, bien présente, à nourrir mon imagination de toutes les horreurs qui puisse exister.

- S'il te plaît Leelou, tu es en train de me broyer le bras, se plaignit Aaron.

- Oh, excuse-moi, lui dis-je en relâchant un peu ma prise. A ton avis qu'est-ce que c'était, tout à l'heure ?

- J'en ai aucune idée, mais je dois t'avouer que je n'ai très envie de rencontrer l'auteur de se crie.

Ça ne me rassurait aucunement. Aaron n'était pas du genre trouillard, alors qu'il appréhende tout autant que moi la confrontation avec la chose qui avait hurlée, me tétanisait un peu plus. Inconsciemment, je ralentissais le pas, entraînant avec moi Aaron.

- Leelou, je sais que tu as peur, mais il faut avancer là, m'encouragea-t-il.

- Oh, oui bine sûr, ricanais-je me donnant un semblant de contenance.

Nous avançâmes donc dans les ténèbres, éclairé par deux petites lampes troches, nous attendant à tout instant à tomber nez à nez avec un monstre, une bête ou qui sait, un fantôme. Le couloir se resserrait en un petit chemin étroit qui nous empêchait de passer en même temps. Tout naturellement je me plaçais derrière Aaron, courageuse, certes, mais pas téméraire. Nous devions nous pencher en avant pour ne pas nous cogner au plafond, quand un bruit sourd retentit de nouveau à l'arrière, ou bien peut-être à l'avant. Nous ne savions pas vraiment, mais un nouveau tremblement s'empara du tunnel et nous dûmes courir le plus vite possible, étant donné le peu d'espace qu'il y avait. Une lumière apparut au bout du couloir et nous nous dirigeâmes droit sur elle, espérant que se soit une sortie. Aaron me prit la main et lorsque le plafond s'effondra derrière moi, il sauta à l'avant vers la lumière et m'entraîna à sa suite. Je tombai sur lui dans un nuage de poussière et un vacarme assourdissant. J'essayai de me relever tant bien que mal, je toussai et ne voyais rien à plus d'un mètre. J'entendis des voix, ce qui me fis me redressai instantanément, prête à me battre.

- Oups ! entendais-je devant moi. Et bien, dans quel merdier vous vous êtes encore fourrés ? Vous avez vu vos gueules, c'est pitoyable, on dirait que vous avez vu un fantôme ! continua la voix qui m'était que trop familière.

- Caleb ? Comment ça se fait que tu sois là ? demandais-je.

La poussière étant retombée, je constatais que nous étions à l'extérieur, plus exactement entre les deux temples. Ava et Seth étaient eux aussi là. Ils toussaient et étaient sûrement dans le même état que nous. Nous étions tous les quatre sortis de la même ouverture dans le sol, mais pas du même tunnel.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? Il est où le zombie mangeur de cervelle ? demanda Ava, presque attristée.

- Pour être franc, je ne suis pas mécontent que ce monstre n'existe pas, avoua Seth.

- Vous avez entendu vous aussi ? le s'interrogea Aaron.

Ava et Seth nous relatèrent leur aventure dans le temple des masques et nous leur racontâmes la notre après. Caleb partit dans un fou rire incontrôlable et nous insulta de tous les noms.