La dernière Meute: Renaissance

Chapitre 17

Nous avions marché un petit moment dans la jungle avant de trouver une piste fraîche. Les garçons en avaient déduit qu'il s'agissait d'un tapir et de son petit. N'ayant jamais senti l'odeur d'un tel animal, je ne pouvais pas le confirmait. Heureusement qu'il n'était pas prévu de les abattre, je n'aurais jamais pu faire une chose pareille. J'avais toujours eu en horreur la chasse et les abattoirs. Je mangeais de la viande mais franchement, si je pouvais m'en passer je le ferais. Le problème c'était que lors de mes tentatives de végétalisme, j'avais fini sous perfusion à cause de carences assez importantes. Je savais pourquoi maintenant. Ma condition de lycanthrope ne me permettait pas de faire l'impasse sur la viande. C'est le comble tout de même, un loup anti-chasse ! Je me concentrais sur l'odeur des insectivores afin de les retrouver et de les admirer. Il était compliqué de faire abstractions des autres effluves présents autour de nous. Il y en avait des milliers, les parfums des arbres, des fleurs, des fruits, des petits animaux mais aussi les nôtres. Il fallait trier, éliminer et enfin sélectionner la bonne émanation pour ne pas la perdre. Un exercice complexe qui demandait une grande concentration. Il ne fallait pas non plus être parasité par les bruits environnant mais, en même rester en alerte pour ne pas se laisser surprendre par un éventuel danger. Nous étions dans la jungle et les prédateurs étaient nombreux. Le terrain pouvait aussi être fatal étant accidenté par endroit.

Nous nous enfoncions de plus en plus dans les bois, truffe à terre et parfois en l'air. Nous étions en parfaite symbiose. Nous n'avions pas besoin de communiquer par télépathie, un simple regard suffisait pour se comprendre. Nous nous déplacions avec discrétion et en demi-cercle, le plus souvent tapis dans les fougères. Mon flaire commençait à s'habituer à l'odeur de mes proies. J'avançais prudemment m'apercevant que l'on se rapprochait inexorablement de notre butin. A défaut d'une vue perçante, notre odorat nous confirmait que les tapirs étaient juste devant nous, à quelques mètres. Effectivement en me redressant je constatais qu'une ombre se déplaçait lentement. Chacun de nous se positionnait afin d'encercler les deux animaux, une sorte d'embuscade. Je leur rappelais que le but n'était pas de les tuer juste de les surprendre. Ils acquiesçaient puis dans un même élan nous nous élancions avant de bondir hors de nos cachettes. Parfaitement synchronisés nous atterrissions tout prés.... D'un jaguar ?!

La bête se retournait face à moi et feulait son mécontentement. Malgré sa taille, inférieur à la nôtre, le félin restait impressionnant. Il agitait ses pattes pourvus de griffes énormes devant nous, créant une barrière protectrices autour de lui. Ses crocs découverts pouvaient aisément arracher la chaire de n'importe quel individu qui aurait le malheur de croiser sa route.

« Des tapirs hein ? », criais-je à l'attention du groupe.

« On s'est peut-être un peu planté », couinait Seth les yeux rivaient sur le jaguar.

« Un peu ? C'est un carnivore et il est seul....rien à voir avec deux insectivores inoffensifs ! » Le rabrouais-je.

Aucun de nous n'osait faire le moindre mouvement. Nous savions qu'au moment où nous allions battre en retraite nous nous ferions pourchasser. Je leur avais interdit d'attaquer, ne voulant toujours pas tuer un animal qui n'avait rien demandé. Mais je ne savais pas comment nous sortir de là.

« Quelqu'un à une idée ? Est-ce qu'on est plus rapide qu'un jaguar ? » Demandais-je à moitié paniquée.

« On le zigouille ! » me sifflait Darren.

« Il en est hors de question ! Ce n'est pas de sa faute à ce pauvre petit. Bon sang ! Pourquoi ne fuit-il pas ? Et je croyais que les jaguars ne chassaient que la nuit. »

Mon cœur s'affolait, l'adrénaline montait et mon instinct de survie me criait d'attaquer. Manger ou être manger, tel était la dur loi de la jungle mais, je m'y refusais. Avec un peu de chance nous étions plus rapides que lui.