II. Chapitre 10 - Baiser

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Je me retrouvai donc dehors avec l'élu de mon cœur, en train de fumer. Je savais que c'était mal, je savais que je me détruisais la santé, je savais que mon frère allait être déçu...

Malheureusement, même en sachant tout ça, je ne pouvais pas de céder à la tentation. C'était plus fort que moi, j'avais besoin d'inspirer cette fumée pour sentir autre chose que le désespoir.

Ma tête tournait fortement, je titubais, et la cigarette n'y arrangeait rien. Quand je jetai le filtre à la poubelle, j'eus une idée. Alors, dans un élan, je fis un énorme câlin à Adam.

Je pensais qu'il allait me repousser, mais au lieu de ça il m'entoura de ses bras et me serra fort contre lui. Il enfouit sa tête dans mon cou, puis je sentis son corps s'alléger en soufflant.

Je sentis alors le fort rythme de son cœur. Je ne savais pas si c'était son rythme cardiaque normal ou s'il était accéléré, mais je n'y prêtai pas attention. La seule chose qui m'importait sur le moment, c'était d'être dans ses bras.

Lorsque je commençai à reculer afin de mettre fin à notre contact physique, il me retint par la taille, me regarda droit dans les yeux pendant quelques secondes.

À travers le noir, je pouvais voir que ses pupilles étaient dilatées. Mais alors que nous nous rapprochions petit à petit l'un de l'autre, il s'avança brusquement puis il eut un premier contact entre nos lèvres.

Après ça, nous nous regardâmes pendant un court instant avant d'avoir cette fois-ci un contact plus profond. J'entrouvris ma bouche puis il y vint chercher ma langue.

Ainsi, nous nous retrouvâmes tous les deux saouls, en train de nous embrasser. Cet instant me donna des frissons, ainsi qu'une sensation de chaleur dans le ventre.

Après ça, nous nous éloignâmes l'un de l'autre. L'effet chaleur de la clope se dissipa peu à peu, puis je me mis à avoir froid. Alors, Adam le vit puis retira son sweat avant de me le tendre.

Je lui fis un petit sourire gêné avant de mettre son habit. Immédiatement, je fus réchauffée. Ensuite, le basketteur s'assit sur la petite balancelle.

Je m'assis près de lui, tout en posant ma tête sur son épaule avant qu'il ne passe son bras par dessus mes épaules. Soudain, je pensai à quelque chose.

- T'as l'air heureux tous les jours, j'ai l'impression que rien de t'atteint... Comment tu fais ? lui demandai-je.

- J'arrive peut-être à être heureux aujourd'hui, mais c'est loin d'avoir toujours été le cas, fit-il.

Je réfléchis à ses paroles, avant de poursuivre :

- Dis-moi, qu'est-ce qu'il y a ?

Il souffla.

- Je ne vis plus qu'avec ma mère et ma sœur. Mon père nous a abandonné il y a deux ans, et ça a été très difficile pour nous, enfin surtout pour moi... C'était mon modèle, tu vois ?

- Je comprends... Mais maintenant ça va mieux ?

- Un peu. Tu sais c'est d'ailleurs pour ça que je me suis mis à faire toutes ces bêtises. Et aujourd'hui même si c'est mieux qu'avant, on a toujours des problèmes avec les gars multiples de ma mère....

Je baissai les yeux. Je pensais que tout allait bien dans sa vie, mais en fait non. Pourtant il avait l'air si heureux... Mais je me rendis compte qu'en fait c'était un masque qu'il portait tous les jours.

Je le regardai avant de lui faire un bisou sur la joue. Alors, il tourna sa tête vers moi puis m'en fit un sur la bouche. Ce moment que je partageais avec lui me procurait une sensation de bien être infini...

Soudainement, la porte s'ouvrît. Je fis un petit sursaut, avant qu'Adam ne ressert son étreinte et qu'il ne me mette la main sur la bouche afin que je ne fasse pas de bruit.

Comme nous étions dans le noir mais non loin de la porte, un simple bruit suffirait à nous trahir. Lorsque je vis deux gars bourrés sortir afin que l'un aille vomir, je mis ma tête contre le torse de bandeau afin de ne pas voir cet horrible spectacle.

Lorsqu'ils retournèrent à l'intérieur afin de rejoindre les autres, je m'écartai d'Adam avant de le regarder puis d'exploser de rire avec lui.

- C'était un spectacle super drôle ! m'exclamai-je.

Il acquiesça, puis se calma juste après. Alors, je me défis de son emprise pour aller me resservir un verre de l'alcool qu'il avait apporté avec nous. Mais soudainement, sa main se posa sur la mienne.

- À mon avis je pense que c'est bon pour ce soir, ou alors on finira tous les deux aux chiottes si on continue, lâcha-t-il.

Le son de sa voix était comme lointain quand il parlait.

- Ouais, t'as raison. Tu veux pas qu'on rentre ? Même avec ton pull j'arrive encore à avoir froid, dis-je avec un sourire.

Il me sourit, puis répondit avec un petit clin d'œil :

- Ouais, on va rentrer. Et tu peux le garder, tu me le rendras lundi t'inquiète.

Je rougis légèrement, avant de m'avancer jusqu'à la porte d'entrée. Voyant que je titubais, Adam décida alors de passer son bras autour de ma taille afin de m'aider à marcher normalement.

Je savais que mon frère était sûrement déjà bourré et que donc il ne remarquerait pas que je l'étais aussi. Ou du moins, il ne s'en souviendrait pas.

Quand nous entrâmes dans la pièce, une partie des gens étaient en train de d'essayer de danser d'après une vidéo qui passait à la télé (ce qui par ailleurs était très drôle), et d'autres étaient en train de parler et de grignoter.

Quant à eux, Sacha et sa copine avaient disparus. Ils étaient sûrement en haut, dans la chambre d'amis. Cela ne m'étonne pas de mon frère... pensai-je à voix haute.

Le basketteur et moi, nous allâmes nous installer en bout de tabler, tout en piquant un paquet de chips abandonné mais à moitié rempli.

Tous les deux, nous regardâmes les gens autour, avant de commencer à nous moquer de tous. J'ajoutai alors que j'étais capable de faire comme eux, même sans être bourrée.

Brusquement, une main se posa sur mon épaule, et ce n'étais pas Adam.

Numéro 16 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant