IV. Chapitre 29 - Arrivés

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Je m'avançai énergiquement vers Loris qui discutait avec Mila. Je leur dis bonjour à tous les deux, avant de prendre Loris à part. Il m'avait bien énervé le jour précédent, mais il était hors de question qu'il parle avec cette grosse conne.

- Je voulais te dire que je me suis emportée trop vite hier, du coup je suis désolée, m'excusai-je.

- Non je l'avais bien mérité je crois. C'est vrai que je devais être un peu lourd, avoua le grand brun.

J'haussai les épaules.

- Et puis c'était bien joué pour le verre d'eau, ajouta-t-il, je m'y attendais vraiment pas.

Tous les deux, nous nous mîmes à rire. Il me serra rapidement contre lui puis nous allâmes en cours. La matinée passa, puis je cherchai Adam à midi. Je le vis alors adossé contre le mur, sur son telephone.

- Salut, ça va ? fis-je avec un sourire.

Il leva à peine la tête.

- Ouais, et toi ? dit le basketteur d'un ton plat.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je.

- Rien.

D'un coup de main je pris son téléphone puis je me mis à le fixer avec insistance, avant de poursuivre :

- Dis-moi la vérité.

Le brun au bandeau blanc soupira avant de reprendre son téléphone et de le ranger dans sa poche.

- Il y a que Mila m'a raconté que vous aviez l'air d'être proches avec Loris et j'aime pas ça, finit-il par me dire.

Je soufflai en baissant la tête.

- Tu vois ce que ça me fait pour Mila ?

- Ouais, je comprends mieux.

Nous nous regardâmes en silence. Tous les deux, nous ne savions pas quoi dire. Alors, je décidai de lui proposer un accord. J'espérai donc vraiment qu'il allait accepter.

- Je te propose que tous les deux nous soyons moins proches de Mila et de Loris, après c'est comme tu veux. On leur parlera toujours, mais moins et en étant moins proche.

- Je suis d'accord.

Il me sourit, puis il me prit dans ses bras. Il me fit un bisou sur la tempe, puis me mis à inhaler son parfum pour homme. J'adorais cette odeur, mais je savais que je ne lui avouerai jamais.

Le soir même, je rentrai chez moi puis je me reposai un peu. Lorsque mon frère rentra à son tour, j'hésitai à sortir. D'habitude, on se croisait seulement à l'heure de manger.

Je pris donc mon courage à deux mains puis je fis mine d'aller chercher un truc dans la cuisine. Quand je fus là bas, je le vis assis sur la chaise du bar. Alors, je le saluai.

Il me saluai à son tour, puis se concentra sur son téléphone à nouveau. Il y avait donc cette question que j'avais si envie de poser, cette question à propos de Noémie. Mais j'avais peur.

Mon cœur battait, et j'étais en train de fixer le frigo qui était ouvert devant moi. Bientôt, Sacha remarqua mon absence mentale, puis me dit :

- Tu cherches quoi ?

- Euh rien, m'empressai-je de répondre avant de fermer le frigo.

Il fronça les sourcils puis haussa les épaules. Je fis alors semblant de me servir de l'eau, puis soudain je pris mon courage à deux mains. Je me tournai vers lui, puis je posai le verre d'eau.

- Alors avec Noémie ?

Il se mit à regarder ailleurs.

- C'est fini, fit Sacha.

- Oh non, qu'est-ce qui s'est passé ? demandai-je.

- C'est compliqué, lâcha-t-il.

À cet instant, je ne dis rien puis je m'en allai. Tout se confirma. C'était fini entre eux, et ça lui faisait du mal. Je ne savais pas comment aider mon frère, mais je voulais vraiment qu'il aille mieux. Et je voulais aller mieux aussi.

Les paroles que m'avait adressé Adam la dernière fois sur le fait que j'allais mal et qu'il fallait que je me relève avaient eu l'arrêt d'une claque sur moi. Je voulais vraiment me sortir du fond, et je faisais semblant d'aller mieux, mais en vérité je luttais pour ne pas rechuter.

Arriva alors vendredi.

Je devais prendre le même bus qu'Adam, et j'avais très hâte de terminer la journée afin de me retrouver à côté de lui. C'était superficiel de dire ça ; mais j'avais même mis mon meilleur parfum pour lui.

Après les cours, seule Eva fut au courant que j'allais à la soirée avec Adam. Finalement, j'avais accepté d'y aller sans elle car je ne voulais pas déprimer toute seule chez moi.

- Et du coup ton frère croit qu'il viendra te chercher chez Émilie ? me demanda ma meilleure amie tant dis qu'on se trouvait à l'arrêt de bus.

- Carrément. De toute façon, il est trop ailleurs pour comprendre... lâchai-je en baissant les yeux.

- À cause de sa rupture ? enchaîna-t-elle.

- Ouais.

Soudain, une main se posa sur mon épaule. C'était mon basketteur préféré. Je pouvais savoir qu'il avait eu sport juste avant car il avait mis son déodorant qui sentait super bon.

- Alors, prête pour ce soir ? Où sont tes affaires de rechange ? me fit-il tout en faisant la bise à Eva.

- Là dedans, répondis-je en tapotant mon sac de cours.

J'avais pris seulement le stricte minimum, car ça n'aurait pas été pratique si j'avais pris un deuxième sac pendant tout le long de la journée de cours. Et puis, c'était mieux comme ça.

Brusquement, un bus de la ligne « A » arriva à l'arrêt. Adam mit alors une main sur mon épaule tout en me guidant vers celui-ci. Il m'informa alors que c'était celui là qu'il prenait pour rentrer chez lui. Mais je le savais déjà.

Une fois dedans, nous nous mîmes à côté. Comme il y avait beaucoup d'élèves qui venaient de monter, nous devions nous serrer. Cela voulait dire que j'étais complètement collée à la personne dont j'étais sous le charme ; c'était le paradis.

Pendant le trajet, je mis ma tête sur son épaule puis il passa son bras autour de mon cou. Dehors il faisait déjà un peu sombre, et au fur et à mesure que le décor défilait, il faisait de plus en plus noir.

Soudain, nous arrivâmes à un arrêt puis Adam retira délicatement son bras avant de me tendre la main. Il dit alors :

- Ça y est, on est arrivés.

Numéro 16 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant