IV. Chapitre 26 - Hypocrites

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Adam me tendit la main, puis je me relevai. Nous devînmes très proches l'un de l'autre, assez pour entendre notre souffle. Soudain, il s'attaqua à moi en m'embrassant passionnément.

Nous étions loin d'un baiser doux, mais j'adorais ça. Alors durant ces quelques secondes où nous nous embrassions, je ressentis des frissons et un intense plaisir.

Après cela, il s'arrêta de m'embrasser afin de me contempler. Avec tous les autres anciens compagnons, j'aurais pu être gênée par ça. Mais avec lui, j'arrivais à soutenir son regard. J'arrivais à profiter de nos moments qui étaient magiques.

J'avais l'impression de vivre un vrai film avec lui. C'était incroyable car c'était la première fois que ça m'arrivait... Et j'aimais vraiment ça. J'aimais le fait d'être à l'aise avec lui, et le fait qu'il me procurait du bonheur.

- On va se poser ? me proposa-t-il.

- Pourquoi pas, répondis-je avec un sourire.

Nous étions en automne, et il faisait froid. Le ciel était gris, le vent soufflait, et moi je commençais à trembler. C'est pourquoi nous remîmes nos vestes avant d'aller nous poser.

Sur le banc nous nous mîmes à côté, puis il m'amena jusqu'à lui de son bras musclé. Je mis alors ma tête sur son épaule, puis je me mis à fixer l'horizon. Soudain, je gloussai doucement. Il me demanda alors pourquoi, alors je lui répondis :

- C'est super cliché.

Il se mit à rire doucement à son tour.

- Carrément, mais c'est kiffant.

Sur ce nous nous mîmes à critiquer les clichés. Pendant au moins une heure, nous rîmes et nous parlâmes de choses sérieuses. C'était la première fois de ma vie que je ne m'ennuyais pas avec quelqu'un juste en parlant pendant une heure entière.

- T'es génial... dis-je à Adam.

- Et toi t'es exceptionnelle, me répondit-il.

À ce moment, nous nous embrassâmes à nouveau. Cette fois-ci, notre baiser était doux. Ainsi, je me retrouvais à vivre un moment génial où j'oubliais tous mes problèmes.

Quelques temps plus tard, nous étions encore en train de discuter. Le feeling passait vraiment entre lui et moi. Quand je reçus des messages de mon père me demandant où j'étais, je décidai qu'il était temps de s'en aller.

Mon frère était en sortie avec des amis, donc je devais rentrer à pieds. Adam avait insisté pour me raccompagner, mais par fierté je lui avais dit que je pouvais me débrouiller toute seule.

Je regrettai mes paroles lorsque le soleil commençait à se coucher. Il était dix-sept heure, mais en cette période le soir tombait assez tôt. Je marchai alors rapidement.

Sur la route, je sortis mon paquet de clopes afin de m'en fumer une. Malgré le fait que je voulais aller mieux et arrêter tout ce qui était mauvais, je ne pouvais pas m'en passer du jour au lendemain.

- Lana ? Tu fumes ? s'exclama la voix d'une pétasse derrière moi.

Oh. Mon. Dieu.

C'est ma grosse conne d'ancienne meilleure amie, pensai-je.

- Salut. Et ouais c'est juste une cigarette, lâchai-je.

- Je suis trop choquée ! T'as changée en plus. Mais t'es toujours aussi bizarre quand tu parles, affirma-t-elle.

À cet instant précis, je lui mis une grosse claque avant de m'en aller toujours la clope en main. Derrière moi, je pouvais entendre ses injures, mais je ne réagissais pas.

Ce qui venait de se passer était incroyable. En temps normal, je n'aurais jamais fait ça. Mais là, elle m'avait vraiment énervé. Suite à cela je me sentais à la fois mieux et dévastée.

Je commençais déjà à appréhender les rumeurs et les réactions. Quoi que je faisais dans cette petite ville, tous mes anciens « amis » étaient au courant et venaient me voir afin de se mêler de ma vie.

Je détestais cela, et je ne voulais parler a aucun d'entre eux. Mais j'étais déjà bien contente de ne pas être dans le même lycée qu'eux. Sinon, je m'en serais sûrement pas sortie.

- Lana ? fit mon père tant dis que j'étais en train de rentrer.

Mais alors que je m'avançais vers la cuisine tout en me déshabillant de mon manteau, je surpris mon père accompagné d'une jeune femme. C'était une jolie asiatique.

Elle était à peine plus petite que moi. Alors, je lui fis la bise avant de dévisager mon père. Il bégaya d'abord avant de me dire qu'il ne s'attendait pas à ce qu'il y ait quelqu'un à la maison.

- D'accord, et du coup tu ne me présentes pas ton amie ? lui demandai-je.

La jeune femme eut un petit rire « élégant ».

- Je ne suis pas son amie, je suis sa petite amie, lâcha-t-elle.

Je ris à mon tour tant dis que mon père se mordait le point.

- Si vous voulez, conclus-je sèchement avant de me retourner pour aller dans ma chambre.

Je m'assis sur mon lit, puis je me mis à rire. C'était la première fois que je voyais mon paternel avec une autre femme que ma mère. Je ne l'en croyais même pas capable, du moins pas avec une femme aussi classe et arrogante.

Après cette rencontre, mon géniteur ne vint pas me voir. Cela ne m'étonnai pas, mais ça ne me blessai pas non plus. Nous n'avions jamais communiqué lui et moi et je ne voulais vraiment pas commencer comme ça.

J'étendis alors la porte de l'entrée se refermer.

À ce moment, mon premier réflexe fut d'appeler ma mère pour lui raconter. Je savais qu'elle venait de passer un rendez-vous pour un nouveau travail mieux rémunéré, donc elle était sûrement rentrée.

Elle me répondit. Je lui racontai. Elle fut peu étonnée. Alors, elle critiqua mon père dans tous les sens et dit de lui qu'il était un homme irresponsable et qu'il n'avait aucune gêne devant son enfant.

Au lieu de prendre sa défense, je partageai l'opinion de ma mère. La plupart du temps, mon géniteur était un gros con et se comportait comme un gamin. Du côté de ma mère, ce n'était pas mieux.

- Tu dis bien à ton frère que si elle est là trop souvent vous venez vivre ici, lâcha-t-elle.

- T'inquiète pas, fis-je avant de raccrocher.

Soudain, j'entendis une porte s'ouvrir. Quand je m'avançai vers la pièce d'entrée pour vérifier si c'était bien mon frère, je vis une scène d'horreur.

Sacha était couvert de sang.

Numéro 16 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant