IV. Chapitre 27 - Colère

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- Sacha putain mais qu'est-ce qu'il t'es arrivé !? m'exclamai-je en le conduisant vers la cuisine.

Il était perdu. Il avait vraiment l'air d'un somnambule. C'était comme si mon frère était inconscient. Il s'assit alors sur la chaise, tout tremblant. Je le regardai avec insistance.

- J-Je me suis battu, j'ai envoyé quelqu'un à l'hôpital, balbutia-t-il.

Je mis ma main devant ma bouche. J'étais choquée par ce que venait de m'apprendre mon frère. Comment ça avait pu arriver ? Pourquoi ? Avec qui ? Trop de questions se mélangeaient dans ma tête.

La première chose à laquelle je pensai c'était que je ne devais surtout pas lui parler de ce que j'avais découvert par rapport à notre père. Il avait déjà l'air bien assez détruit comme ça.

Ainsi, je le serrai contre moi. Il avait l'air d'un enfant qui sanglotait après une bêtise qu'il avait fait. C'était horrible de le voir comme ça. Tout ce que je voulais savoir à cet instant, c'était comment il en était arrivé là.

- Qu'est-ce qui s'est passé Sacha ?

D'habitude je savais qu'il se battait quand ça n'allait pas avec quelqu'un, mais ça n'allait pas plus loin que quelques bleus. Aujourd'hui, la personne qu'il a envoyé à l'hôpital devait être dans un état critique.

Lorsque mon frère eut retrouvé son calme, il me répondit :

- J'étais avec mes potes, puis il y avait ce connard que je déteste avec sa bande. Il nous attendait, ajouta-t-il.

Il marqua une petite pause.

- C'était pas le moment. J'étais un peu saoul, et puis je m'étais déjà énervé par rapport à d'autres choses. Alors tous les deux on s'est battus jusqu'à ce qu'il finisse à terre, noyé dans du sang.

J'étais choquée. Je ne pensais pas que mon frère pouvait être aussi violent. Je savais qu'il y avait une bonne raison à tout cela, mais je ne lui demandai pas. Il était déjà assez mal comme ça.

- Mais t'es pas resté avec lui ? Et le police, ils vont sûrement ouvrir une enquête ! m'exclamai-je.

- Non. C'est un type louche, il va sûrement aller en taule, assura mon frère.

Après cette découverte, j'allai me poser dans ma chambre afin de réfléchir à tout ça pendant que Sacha prenait sa douche. Je reçus un message à ce moment ; c'était Adam.

J'adorais recevoir des messages venant de sa part, et d'habitude ça me faisait sourire, sauf que là j'étais comme anesthésiée par le choque. Je n'arrêtais pas de repenser à mon frère entrant dans la maison et couvert de sang.

J'eus alors une discussion banale avec mon basketteur préféré. Je décidai de ne pas lui dire pour ce que je venais d'apprendre, parce que je savais qu'il fallait que ça reste secret.

« Au fait ya une soirée chez mon pote vendredi soir 😆 tu viens ? »

« Pourquoi pas oe, mais pk vendredi et pas samedi soir ? »

« Parce qu'on se détend plus tôt mdr »

« Dacc, je verrai 😂 »

Ainsi, j'éteignis mon téléphone. C'était donc la tête vide que j'allai faire mes devoirs ainsi que me reposer. La nuit, je dormis cinq heures environ. Malheureusement, je n'arrivais pas à penser à autre chose qu'à mon frère.

Le lendemain, j'arrivai sur la passerelle. Je ne savais pas si je devais faire la bise ou pas à Adam. Je paniquai, puis je maudis notre pays pour ses traditions inutiles.

- Salut, fit mon basketteur.

Je lui fis un grand sourire, puis je le saluai. Soudainement, une blonde à la veste rouge arriva derrière lui. Elle lui parlait comme si rien ne s'était passé.

Je crus que j'allais commettre un meurtre. Cette Mila commençait lourdement à me taper sur le système. Sa voix était agaçante, et ses manières de pétasse m'énervaient fortement.

Je la déteste, pensai-je. Mais lorsqu'elle s'en alla, je fis d'un ton faussement enjoué :

- Ah elle te reparle du coup ?

Il sourit.

- Oui. Tu ne l'aimes pas vraiment, pas vrai ?

Je voulus mentir, mais je savais qu'il ne fallait pas que je garde ça pour moi.

- C'est vrai.

- T'inquiète pas, ce n'est qu'une amie. C'est pas elle qui m'intéresse, dit-il en me faisant un clin d'œil.

Je lui souris faiblement. La jalousie et la possessivité étaient plus fortes que mon affection envers Adam. Je n'aimais pas cette sensation, c'était horrible à supporter. Mais je savais que je ne pouvais malheureusement pas changer la situation.

Lorsque le basketteur vit mon visage, il me serra contre lui. Il chuchota quelque chose comme « Ma princesse ». Alors, les battements de mon cœur s'accélèrent et j'eus quelques papillons dans le ventre.

Après quelques secondes, nous nous séparâmes afin d'aller en cours. J'étais distraite, et je n'arrêtais pas de penser à Mila. Je voulais qu'elle n'existe plus. Je voulais qu'elle disparaisse.

- Lanaaaa, fit Eva tant dis que le cours venait de se terminer. Il faut ranger tes affaires, c'est l'heure de mangeeeer.

Je me levai, puis je la suivis jusqu'au réfectoire. Je vis Adam attendre. Bien évidemment, l'autre conne était là. Ainsi, malgré ma forte envie d'aller le voir, je n'y allais pas et restai près d'Eva et des garçons.

Au bout d'un moment, il me remarqua puis vint vers moi.

- Alors, c'était comment ta matinée ? me demanda le basketteur en passant son bras autour de mon cou.

- Bah c'était bien. Et la tienne ? répondis-je avec un ton neutre.

- Ça va c'était bien. On mange ensemble ? poursuivit-il.

Je pouvais sentir le regard haineux de Loris posé sur Adam de là où je me trouvais. C'était comme s'il était sur le point de lui sauter dessus et de le tabasser à mort.

Aujourd'hui, je voulais infiniment rester avec Adam, mais il y avait toujours sa pote. En plus, je mangeais déjà avec mon groupe. C'est pourquoi je décidai de décliner son offre.

- Désolé je mange déjà avec le groupe, lâchai-je avec un petit sourire triste.

- Mais vous pouvez pas venir avec nous ? insista Adam.

- Demain, au pire.

Le basketteur acquiesça avant de s'en aller tristement. Ça me brisait le cœur de faire ça. Tout ce que je voulais à cet instant, c'était le rattraper puis de rester avec lui pour le reste de la journée.

Une fois dans la cantine, Loris n'arrêtait pas de critiquer Adam et de faire des remarques sur lui. Je prenais sur moi pour ne pas m'énerver et lui expliquer calmement qu'il devait s'arrêter, mais il continuait.

- En plus t'as vu il traine avec une grosse pute, lâcha-t-il.

Dans un moment de colère, je pris mon verre d'eau puis je le déversai complètement sur lui. Tout le groupe fut sous le choque.

Numéro 16 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant