I. Chapitre 2 - Addict

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Quand Adam me demanda si ça allait, j'acquiescai légèrement avant de faire un petit sourire triste à mon interlocuteur. J'en ai marre de cette situation, murmurai-je.

Il me serra contre lui puis me fit un petit bisou sur la tempe, ce qui me redonna immédiatement le sourire. À ce moment, je fondis totalement sur place. Ce qui venait de se passer me fit me poser un milliards de questions sur ses intentions envers moi.

C'est juste ton ami, me dis-je.

Brusquement, Eva me tapa sur l'épaule avant de me demander dans l'oreille si c'était mes parents. Je fis un hochement de tête pour affirmer que c'était ça. Elle mit alors sa tête sur mon épaule puis me caressa le dos.

C'est alors que l'après-midi passa d'une lenteur incroyable. Je comptais les minutes de cours tellement je n'en pouvais plus. J'avais l'impression que ma tête allait exploser...

Quand je sortis du lycée et que je descendis au parking du lycée, je vis la Volkswagen blanche avec Sacha à l'intérieur. Je me précipitai donc à la rencontre de mon frère.

- Alors ? demandai-je.

- Le salon est en désordre, papa a tout cassé tellement il était énervé... m'expliqua-t-il. Il en a marre que maman ne travaille pas et il dit qu'on gaspille trop.

Je baissai la tête. Je savais qu'il faisait référence à la sortie au restaurant qu'on avait fait avec maman pendant qu'il travaillait. C'était moi qui avait forcé pour y aller, car j'en avais besoin...

Sacha me serra contre lui, ce qui lui arrivait rarement. Disons que nous nous disputions souvent à cause de nos deux caractères, mais quand il s'agissait des parents, tout était différent.

- J'en ai marre de cette situation, soufflai-je alors que ma tête était contre son torse.

Il soupira, avant de me répondre en me demandant :

- Ça te dit qu'on aille au café ?

- Mais papa a dit qu'on dépensait déjà trop d'argent... répliquai-je.

- Il me reste de l'argent que j'ai gagné pendant que je travaillais, fit mon frère.

Je lui souris tristement avant qu'il ne me donne une petite tape sur l'épaule. Tous les deux, nous allâmes donc dans la voiture afin d'aller dans la zone commerciale de la ville où se trouvait le café.

Une fois arrivés, Sacha commanda un mojito avec alcool (il savait qu'il n'y avait pas de policiers par le chemin où nous allions passer pour le retour), tant dis que je pris un milkshake à la fraise.

- Tu sais j'te le dis peut-être pas souvent mais t'es quand même un bon frère, sorti-je.

Sacha leva la tête de son téléphone, puis me fit un petit sourire.

- Tu sais très bien depuis quand j'ai commencé à m'inquiéter pour toi, lâcha-t-il.

Je fis tournoyer ma paille dans ma boisson, avant d'en boire une gorgée. Le doux parfum de la fraise était un délice. Après ce petit remontant, j'eus enfin le courage de répondre à mon frère :

- Mais c'est fini tout ça.

Il soupira.

- Je l'espère.

Soudainement, je repensai à toutes les conneries que j'avais fait pendant l'année où je n'étais pas bien. Si mon frère ne m'avait pas retrouvé dans ma chambre avec cette bouteille à la main, j'aurais peut-être été morte aujourd'hui.

- Je sais que tu as fumé hier, me dit-il avec un ton déçu.

Je le regardai avec surprise.

- Qui te l'as dit ?

- Ton déodorant qui pue et qui ne cache pas assez bien l'odeur du tabac.

Je baissai le regard. Il me donna une petite tape contre la tête avant que je ne sorte un petit « aïe ». Alors, Sacha me fixa, mais je fuis son regard insistant.

- Je ne peux pas m'arrêter du jour au lendemain, affirmai-je.

- Sauf que ça fait trois mois maintenant, répondit mon frère toujours en me regardant de ses yeux bleus perçants.

Je ne répondis rien. Sacha et moi terminions donc nos boissons dans le silence. Lui était en train de pianoter sur les touches de son téléphone, et moi j'étais en train de regarder dans le vide.

Quand l'addition fut payée, nous nous dirigeâmes immédiatement vers l'intérieur de la voiture. Il commençait à pleuvoir ; il faisait frais et nous pouvions sentir une odeur d'humidité.

Quand nous fûmes dans la voiture, j'allumai rapidement l'écran de mon téléphone pour vérifier mes notifications. Je vis alors que j'avais reçu trois messages photos d'Adam pendant que j'étais au café.

Mais alors que Sacha était en train de mettre du NF dans la voiture, je me mis à sourire bêtement quand j'ouvris les photos que m'avait envoyé Adam avec sa tête en gros plan.

« Tme manques »
« Sale folle jaime pas te voir triste jveux revoir ton sourire »
« Vsy raconte tout à moi, ton psy »

Je lui répondis par un message photo avec la moitié de ma tête et un petit sourire sur mon visage.

« C'est compliqué chez mes parents mais trkl tkt ça va mieux »

Mes cheveux blonds vénitiens remplissaient la moitié de l'image. J'avais d'ailleurs hérités de ceux de ma mère, et mon frère avait pris du brun de mon père.

- Samedi il y a soirée chez Nono, tu veux venir ? me demanda tout d'un coup Sacha.

Je réfléchis à sa demande.

- Pourquoi pas, mais tu me laissera boire ? lui demandai-je à mon tour.

- Pas au point d'être bourrée, mais quelques verres si tu veux, me répondit-il tout en passant de la troisième à la seconde.

J'étais à la fois contente de ma victoire, et à la fois déçue de voir que nous étions rentrés. Je me précipitai alors dans ma chambre pour ne pas à avoir à supporter les tensions entre mes deux parents.

Le soir même, alors que je venais de terminer de faire mes devoir, j'entendis mes deux parents se crier l'un sur l'autre. Alors je pris mon ballon de basket, puis j'allai m'entraîner dehors.

En pleine concentration dans le sport que j'étais en train de pratiquer, je n'étendais même plus les cris de mon père et de ma mère.

J'entendais quelques gouttes s'éparpiller au choc entre le ballon et le sol, ce qui me montrait que mon ballon allait être sale à la fin de cet entraînement.

Mais alors que j'avais mis mon septième panier d'affilé, j'entendis un vase se briser contre le mur. Puis encore des cris, des larmes, et enfin le silence.

Je fis le tour de ma maison afin de rentrer et d'aller voir ce qu'il se passait, mais au même moment, ma mère sortit avec une valise à la main, et une vague de larmes sur les joues.

- Je m'en vais Lana...

Numéro 16 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant