II. Chapitre 18 - Solitude

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- Désolé j'ai pas pu m'en empêcher, fit le basketteur après m'avoir embrassé.

Mon sourire s'agrandit.

- J'avoue que c'était plutôt agréable, répondis-je en soutenant son regard.

- Avant que tu ne t'en ailles, j'aimerais t'inviter à une soirée chez mon pote Gabriel. Partante ?

- Pourquoi pas, mais est-ce qu'il y aura de gens que je connais ?

- Non. Mais tu peux ramener Eva si tu veux.

J'acquiescai, puis nous nous séparâmes. Ainsi, toute contente, je rejoignis mon frère qui m'attendait sur le parking. Lui en revanche n'avait pas l'être très heureux.

Après avoir rassemblé mon courage, je lui demandai donc ce qui n'allait pas. Il me mentit en disant qu'il n'y avait rien, puis il commença à démarrer la voiture. Alors, je m'empressai d'immédiatement couper le contact et d'enlever la clé.

- Putain mais qu'est-ce que tu fous là ! Rends-moi la clé, s'énerva-t-il.

- Dis-moi ce que t'as... soufflai-je.

Sacha soupira, puis il finit par lâcher :

- Ça va pas fort avec Noémie en ce moment et je crois que la fin est proche.

Je baissai les yeux.

- Pourquoi ?

- On n'arrête pas de s'embrouiller et puis il y a son nouveau « pote » que j'aime pas là...

Je posai une main sur son épaule, sans rien ajouter. Je savais qu'il ne voulait pas recevoir de conseils d'une gamine plus jeune que lui, c'est pourquoi je me contentai d'être présente pour lui.

Je lui tendis la clé, puis il la prit avant de l'insérer. Il démarra la voiture, baissa le frein à main, puis la Volkswagen avança. Je décidai donc de mettre un peu de musique sur le petit chemin du retour.

Une fois lavée et changée, je m'enfermai dans ma chambre pour appeler Eva. Je lui fis part de mon invitation à la soirée d'Adam, puis je l'incitai fortement à m'accompagner. Je ne voulais clairement pas y aller si j'étais seule.

Elle me répondit donc qu'il fallait qu'elle y réfléchisse. Lorsque nous raccrochâmes, je me retrouvai seule à nouveau. Instantanément, mes pensées se bousculèrent l'une après l'autre dans ma tête.

Mes parents, mon frère, Mila, Kévin, Loris... Tout était en train de s'écrouler petit à petit sous mes pieds. Et moi je ne pouvais être que le spectateur de ma propre chute. C'était vraiment frustrant de ne pas pouvoir changer les choses.

- Lana on mange ! cria mon père à mon égard.

- J'ai pas faim ! répondis-je.

À ce moment, j'avais une forte envie de fumer. Malheureusement mon père et mon frère pouvaient sortir à tout moment soit pour aller au boulot, soit pour voir quelqu'un. J'abstins donc de faire ma bêtise.

Je fis donc rapidement mon sac de cours avant de complètement m'étaler sur mon lit avec de la musique. L'odeur de friture qui régnait sur ma maison me dégoûtait. Ma gorge était serrée, et je ne pouvais rien avaler.

De ce fait, pour éviter d'avoir une forte envie de vomir je décidai de m'occuper en lisant un livre. Il se nommait « Eldorado », et l'histoire qui se tramait là dedans était très touchante.

D'habitude je n'étais pas du genre calme, ni du genre à lire un livre. D'habitude je faisais toujours quelque chose de mes mains. D'habitude il m'en fallait plus pour me toucher. D'habitude je n'étais pas si triste et si fatiguée.

Le lendemain, la journée passa lentement. En plus de cela, j'avais peu vu Adam. Quand arriva le soir et la solitude, je ms plongeai à ce livre à nouveau. Sauf que cette fois-ci je n'arrivais même plus à me concentrer.

Une fois de plus, je n'avais pas faim. L'odeur de nourriture qui s'était introduite dans ma pièce me dégoûtait profondément, et ma seule envie actuelle était d'aller régurgiter mon déjeuner dans les toilettes.

J'avais des cernes horribles, et j'étais très fatiguée. Pourtant je n'arrivais même pas à m'endormir. Tout ce que je trouvais à faire pendant mon temps libre était de me poser des questions existentielles.

En ce moment mon frère était trop occupé à ses examens pour s'occuper de moi, c'est pourquoi je ne voulais pas le déranger. Tout ce que je souhaitais, c'était qu'il puisse réussir ses études.

Eva, elle, avait déjà bien des problèmes avec ses engueulades avec sa mère. Je ne voulais pas non plus l'embêter avec mes problèmes en ce moment. Et puis il me semblait évident que je n'allais pas me confier aux gars du groupe.

Et puis Adam... C'était évident que je n'allais pas tout lui raconter. Je m'étais déjà bien assez confiée à lui comme ça. En plus ma règle numéro un était qu'il ne fallait jamais faire confiance aux garçons envers qui j'avais des sentiments.

Pourquoi ? Tout simplement parce-qu'ils m'avaient tous abandonné. Et c'est bientôt son tour, pensai-je. Après tout nous allions sûrement nous disputer, puis il en aurait marre et finirait par partir.

- Lanaaaaa, fit Enzo en agitant sa main devant mes yeux.

Nous étions tous en train d'attendre notre bus.

- Ça va ? T'es ailleurs, poursuivit le brun.

- Oui ça va, mentis-je comme à mon habitude.

La même routine. Je rentrai, je me lavai, puis je pleurai. Le vide se faisait ressentir en moi. Mais alors que mon frère et mon père venaient de s'en aller, je pris immédiatement mes cigarettes et un briquet.

J'enfilai un pull, une veste, puis avant de partir je vérifiai s'il ne restait pas un peu d'alcool dans le placard ou le frigo. Heureusement pour moi, il y avait la bouteille de vin de mon père.

Comme elle était déjà entamée, je savais qu'il ne remarquerait rien. Alors je sortis sur le palier, puis je m'assis. Il faisait froid, et en plus de cela j'avais les cheveux mouillés.

Mais lorsque j'allumai ma clope et que j'en inhalai les premières bouchées, je me réchauffai immédiatement. Heureusement pour moi, j'avais pensée à prendre un bouchon en guise de cendrier.

Après ça, je me fis un plaisir de boire la moitié de la bouteille de la boisson alcoolisée. Ma tête tournait légèrement, et léger un sentiment de satisfaction m'envahit. Je voulais continuer, mais je ne pouvais boire rien d'autre.

Mon estomac était creux. Mon corps tout entier réclamait de la nourriture, mais il était impossible pour mon cerveau d'avaler quoi. Ainsi en titubant légèrement, je rentrai jeter mes déchets.

Soudain, je reçus un appel auquel je dû immédiatement décrocher.

- Maman ? dis-je tout en ayant une très forte envie de vomir.

- Comment ça va ma chérie ? me demanda-t-elle.

Je dois lui mentir ou dire la vérité là ? me fis-je à moi même.

- Ça va et toi ?

- Je vais bien. Dis, est-ce que tu pourrais dire à ton frère que samedi j'aimerais que vous veniez manger chez votre tante ?

- Pourquoi faire et en quelle occasion ?

- Juste comme ça, après tout ça fait longtemps que je ne vous ai pas vu...

J'eus brusquement une soudaine envie. Alors très rapidement avant de raccrocher, j'articulai à ma mère :

- D'accord, il faut que je te laisse à plus tard.

Numéro 16 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant