II. Chapitre 16 - Famille

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Je pris un malin plaisir à jouer la comédie lorsque la meilleure amie d'Adam lui posa toutes ces questions.

- Mince je t'avais pas vu ! m'exclamai-je à l'égard de la blonde. Désolé.

Elle me regarda un peu de travers, puis ajouta à son ami qu'ils allaient devoir parler tous les deux. Je ris intérieurement. Mais quel est ce genre de personne ? me demandai-je.

Lorsqu'elle partit, je soufflai puis m'excusai auprès d'Adam.

- C'est pas grave, dit-il simplement.

Je me rendis compte de ce que je venais de faire. Adam m'avait sauvé, et moi je le remerciais en lui attirant des problèmes avec sa meilleure amie... C'était vraiment trop nul de ma part. En faisant ça, je me rabaissait à son niveau. Alors, je soufflai.

- Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda le jouer de basket.

- Je me sens vraiment nulle là. Tu m'as sauvé, et moi je t'attire des ennuis...

- Fallait bien qu'elle le sache tôt ou tard, répondit-il avec un air insouciant.

Je lui souris timidement, puis il reprit :

- Et du coup, ça va mieux par rapport à ce qu'il s'est passé hier ?

À ces mots, les images de Kévin me revinrent en tête. Je sentis le mal-être prendre possession de moi, alors je me ressaisis rapidement en lui disant que je ne voulais pas en parler.

- Du coup j'aimerais plutôt qu'on parle de ce qui s'est passé  à la soirée...

Soudain, je sentis qu'Adam fut gêné.

- C'était une erreur, c'est ça ? demanda le basketteur tout en se passant la main dans les cheveux.

Je fronçai les sourcil.

- Non, non ! Enfin pas pour moi. Mais si pour toi s'en était une, bah t'inquiète pas c'est pas grave on oublie ! balbutiai-je.

- Pas du tout ! s'exclama-t-il.

- Alors qu'est-ce que ça signifiait à tes yeux ?

Le jeune homme au bandeau blanc me regarda en se tenant les deux mains et avec un sourire. Il avança légèrement vers moi puis vint me chuchoter quelque chose dans l'oreille :

- Ça voulait dire que tu me plais beaucoup.

Mon cœur battu de plus en plus vite, et j'eus des papillons dans le ventre. Une magnifique sensation vint envahir mon corps tout entier. Je me sentis bien à ce moment.

- À moi aussi tu me plais beaucoup, ajoutai-je avec un sourire que je n'arrivais pas à arrêter.

Sur ce, je lui fis remarquer que c'était l'heure d'aller en cours, puis je m'en allai. La journée passa, et je ne pus m'empêcher de penser à notre échange du matin. J'étais tellement contente que je n'arrivais même pas à me concentrer sur les cours.

Mais lorsque je rentrai chez moi, tout redescendit. Mon père était dans la cuisine en train de boire du vin tant dis que mon frère essayait de l'engueuler, mais malheureusement mon paternel n'écoutait pas.

Quelle famille, pensai-je.

Ils ne remarquèrent pas ma présence, alors j'en profitai pour aller m'entraîner au basket dehors. J'avais déjà loupé un entraînement hier, alors il fallait que je me rattrape.

Mais lorsque je commençai à jouer, ce n'était pas comme avant. Ce n'était plus la même joie, et ça ne m'aidait plus à oublier tout le reste. Les images de mes deux parents, de Mila, et de Kévin me revinrent en tête à chaque choc du ballon contre le sol.

Alors brusquement je m'arrêtai. J'écoutai le ballon qui rebondissait jusqu'à ce qu'il finisse par rouler dans l'herbe. C'est à ce moment que je fondis en larmes. J'étais en train de replonger, et je le savais.

Mais alors, je pris mon ballon pour aller le ranger chez moi. Après ça, je pris mon paquet de cigarettes puis je montai sur le toit de ma maison. Une fois au dessus je mis mon enceinte avec de la musique assez forte pour que je l'entende, puis j'allumai ma clope.

C'était ce genre de moment que j'appréciais. Cette solitude, cette fumée, et cette tristesse. Lorsque je ne me sentais pas bien, j'aimais être seule afin de réfléchir à ce qui me faisait mal.

La plupart du temps, j'essayais de rester entourée pour oublier ma peine et ne pas avoir le temps d'y penser, mais quand venait mes moments de craquage je savais que je devais me retrouver seule avec moi-même.

Soudain, j'entendis la porte s'ouvrir. Rapidement, j'éteignis mon enceinte puis écrasai la fin de ma cigarette sur le toit. Mon père et mon frère étaient en train de parler du divorce.

- Mais t'es vraiment un connard de faire ça, lâcha Sacha.

- Bah non, il n'y a tout simplement pas d'autre choix. Ta sœur est obligée de vivre avec moi jusqu'à ce que ta mère trouve un logement, et en ce qui te concerne, tu peux faire ce que tu veux, répliqua mon paternel.

À ces mots, je n'eus aucune réaction. Cela ne me surprenait pas, c'était inévitable et puis j'en étais sûre. En ce moment j'avais tellement mal qu'en fait ça ne me fit plus rien. Mes larmes ne sortaient même plus.

Quand mon père s'en alla dans sa voiture et que mon frère rentra à la maison, je rallumai mon enceinte puis fumai une autre clope. Regarder la fumée partir dans le ciel m'apaisait.

Après avoir mangé la moitié d'un sandwich puis avoir fait mes devoirs, j'allai dormir. Malheureusement comme chaque soir en ce moment, je ne trouvai pas le sommeil avant au moins minuit...

Le lendemain, je me préparai puis montai dans la voiture avec Sacha. Quand il me déposa, je commençai à marcher vers ma salle de cours. Je croisai quelques connaissances sur le chemin, mais pas mes amis, ni Adam.

Soudain, quelqu'un m'attrapa par le bras.

- Salut, fit le basketteur avec un sourire.

- Salut comment tu vas ? dis-je avec enthousiasme.

- Je vais bien et toi ?

Je fis un petit sourire triste, puis je décidai de lui dire la vérité.

- J'avoue que je repense encore à Kévin et que comme c'est tendu chez moi, je déprime un peu. Mais sinon j'essaye d'aller bien malgré tout, avouai-je.

Il me serra dans ses bras, puis ajouta :

- Je sais que t'as déjà bien des problèmes, mais j'aimerais te demander... Qu'est-ce que tu attends de nous ? Parce-que moi je t'avoues que j'aimerais vraiment sortir avec toi.

Numéro 16 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant