Chapitre 11

3 0 0
                                    

Le même jour, en début d'après-midi.

Commissariat central, salle d'interrogatoire n°2, quartier de Melting Pot – Doha, Qatar.

Altaïr patientait tant bien que mal sur sa chaise inconfortable, les mains sur la table froide, comme l'était la petite pièce carrée d'ailleurs. Les peintres n'avaient pas fait preuve de beaucoup d'imagination, s'armant de plusieurs pots de peinture blancs, blancs et blancs. Sur l'un des murs, un gros miroir noir rectangulaire s'encastrait. Derrière, deux ou trois ripoux observaient Altaïr en même temps qu'Amberson, qui était installé dans la salle n°1.

Enfin, après une demi-heure d'attente, un flic entra et vint s'installer.

« Bonjour monsieur Arland.

— Bonjour, répondit Altaïr.Dites, vous pouvez me dire ce qui se passe, pourquoi j'ai attendu aussi longtemps ? Les mecs, sans vous presser, je devrais être en train de bosser.

Effectivement, l'après-midi était à peine entamée. Cette semaine, Altaïr bossait de jour, de huit heures à vingt.

— Nous avons mis monsieur Farletti au courant, ne vous en faites pas. »

Et merde, ça sent la rétrogradation à plein nez ça... Fumier de rital.

« Bien, vous êtes ici, car nous avons besoin de votre témoignage, de votre appui sur une enquête.

— Ah.

— À propos d'une disparition.

— Hum. Qui ?

Le flic ouvrit le dossier sur la table et fit glisser une photographie.

— Elle. Vous la connaissez ?

— Ouais, c'est Rylad. Altaïr courba son dos au-dessus de la table, faisant mine de devenir intéressé. Elle a disparu ?

— À vous de me dire. Marcus m'a dit qu'elle... vous aime bien.

Elle m'a quand même tiré dessus, mais admettons.

— Elle m'aime tout court, répondit Altaïr. Elle est amoureuse.

Il savait ce qu'il avait à dire, il espérait juste qu'Amberson ne fasse pas de conneries de son côté.

— Et vous ? demanda le flic.

— Si je l'aime ? Altaïr fit non de la tête. Pour être honnête, elle me libère un peu du stress, le boulot vous savez... Et elle a une histoire personnelle qui la rend attachante. J'aime bien discuter avec elle, comme Amberson. Ce sont deux personnes... attachantes, répéta-t-il.

— Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?

— Pas plus tard qu'hier soir, c'est pour ça que je trouve ça inquiétant. Putain, ça fait même froid dans le dos. Quand j'ai quitté sa chambre, elle était là. Je veux dire, on venait de... enfin vous voyez, j'imagine.

— Vous avez payé ?

Altaïr s'étonna que ce flic ne le réprimande pas sur ses fréquentations avec une prostituée illégale. Après tout, lui aussi devait être ripou, peut-être avait-il déjà consommé la même chair... Ce qui voudrait dire que l'ignoble verrue qu'il a sur le bord de la lèvre supérieure aurait touché celles de Rylad ? Je crois que je vais gerber...

— Non, elle refuse toujours.

— Vous souvenez-vous de l'heure à laquelle vous êtes redescendu ?

— L'heure exacte non, mais je ne sais pas... je suis arrivé vers 20h, alors disons vers 22h. Elle avait un client une heure après, elle devait se préparer. C'est peut-être à propos de ce type que vous devriez vous renseigner ! »

L'Ordre de JanusWhere stories live. Discover now