4| Au pays du Père-Noël

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"Someone in the crowd could be the one you need to know." — La la land

Une valise et un coup d'avion plus tard, Elsa se retrouva dans une voiture commandée par le palais. Le blason du royaume était dessiné sur le capot et des petits drapeaux voletaient avec la vitesse.

À la fenêtre, de gros flocons de neige venaient s'écraser lentement contre les branches des sapins. Ceux ci bordaient le long de la route. La vue était merveilleuse. On percevait du blanc à perte de vue et des montagnes vertigineuses terminaient le décor. Il y aurait pu y avoir la maison du Père-Noël à quelques mètres. Elsa ne s'en serait qu'à peine étonnée. Snoflinca était un monde incroyable.

Encore quelques virages et elle découvrit un palais grandiose. La voiture passa tout d'abord sur un petit pont qui semblait fait de glace, avant de s'arrêter devant l'immense porte. En levant la tête, Elsa pu profiter entièrement du tableau hivernal, qui se dévoilait devant ses yeux. Toutes les tours du palais étaient recouvertes de neige. Des décorations dorées semblaient flotter sur les murs de manière irréaliste. En y regardant de plus près, il y avait quelques branches de houx et de gui accrochées aux fenêtres. Celles-ci avaient des rebords dorés. Il ne fallait pas oublier le splendide sapin de Noël tout enguirlandé. La jeune femme ne savait plus où donner de la tête.

- N'oubliez pas mademoiselle, on ne tourne pas le dos aux membres de la famille royale et on applique la révérence et le protocole, l'avertit alors le chauffeur en la sortant de sa contemplation.

- Je... oui. Oui bien sûr Monsieur. Je vais faire de mon mieux.

Ils rentrèrent à l'intérieur. Tout était aussi merveilleux que dehors. Le nombre de dorures était si grand qu'il semblait impossible de les compter. Tout comme à l'extérieur, on se sentait transporté au pays de Noël.

Elsa avait le sourire, elle se sentait bien ici malgré la grandeur et le luxe des lieux. Elle entendit alors des petits pas arriver, et le petit garçon grâce à qui elle était là débarqua devant elle.

- Mademoiselle l'infirmière ! Je suis si content de vous revoir.

Il eut le droit à un grand sourire chaleureux et Elsa ne s'embarrassa pas d'une révérence. Elle le prit directement dans ses bras.

- Ange, comment est-ce que tu vas mon grand ? Maman va mieux ?

Il secoua négativement la tête pour toute réponse. La jeune femme lui caressa alors les cheveux avec tendresse.

- Je vais tout faire pour l'aider, je te le promets, prononça-t-elle d'une voix qu'elle espérait rassurante.

Quelqu'un s'éclairci alors la gorge derrière elle.

- Si vous voulez bien m'excuser mademoiselle, mon cher petit frère et moi avons un rendez-vous important. Ange suis moi.

Elle se retourna et fronça légèrement les sourcils. Elle connaissait cette voix.

Elle aperçut alors des cheveux blonds, plaqués avec minutie. Son regard se posa ensuite vers une veste bleue et une chemise parfaitement repassée. En levant les yeux, le visage du prince se dévoila devant elle.

- Votre Altesse... esquissa Elsa en tentant une révérence.

Elle se sentit immédiatement jugée par son regard froid. Il avait un air hautain et détaché.

- Veuillez m'excuser, je ne suis pas une experte en termes de protocole.

- Cela ne m'étonne guère d'une fille comme vous. Lança-t-il d'un ton dédaigneux.

- Edmund ! Tu n'es pas gentil ! Renchérit immédiatement son petit frère. Mademoiselle l'infirmière elle est gentille elle. Tu lui fais peur.

- On se calme, lâcha le nouvel arrivant. Je n'ai rien fait de mal. Allez viens avec moi. Ton infirmière est assez grande pour aller poser ses affaires toute seule.

Ange se dégagea alors des bras d'Elsa l'air bougon.

- Ce n'est pas juste. Et ce n'est pas grave si elle ne connaît pas le protocole.

Le prince poussa un soupir en dévisageant Elsa.

- Vous devriez aller dans votre chambre. Elle est au deuxième étage. Si vous ne trouvez pas demandez à un domestique.

Avant qu'elle n'ait pu lui répondre, il tira son petit frère par la main pour aller dehors avec lui, laissant la jeune femme seule dans le hall.

Elle n'avait pas imaginé que le prince puisse être aussi froid et désagréable comparé à son ange de petit frère. Elle devait avouer qu'elle était un peu déçue. Mais peut-être s'était-elle faite des idées pour rien. Après tout, quel intérêt avait un membre de la famille royale à lui adresser la parole ? Il lui avait indiqué sa chambre, elle devrait s'estimer heureuse.

Elsa commença donc à monter les escaliers, ses affaires à la main. Ce dernier paraissait interminable. Aussi loin qu'elle pouvait voir, il n'y avait que des marches, des rambardes dorées, et un tapis rouge insupportable dans lequel sa valise ne cessait de s'emmêler les roues.
''Bordel de valise ! Et bordel de tapis aussi. Il n'y a que dans un château comme ça que l'on met des tapis dans les escaliers. Personne ne s'est dit un jour que ce n'était absolument pas pratique ?'' Grommela-t-elle dans sa tête.

Elle finit par sourire en découvrant sa chambre. Elle rattrapait largement les maudits escaliers. Le lit devait pourvoir accueillir au moins trois voire quatre personnes. Il était paré de baldaquins. Une grande fenêtre donnait sur le parc du palais, offrant un panorama incomparable sur de la neige à perte de vue. La chambre en elle-même faisait presque la taille de son appartement.

Une fois sa valise posée, Elsa se laissa tomber sur le lit, le sourire jusqu'aux oreilles. Elle sentait qu'elle allait se régaler dans cette chambre. Il allait falloir qu'elle appelle Larry le plus rapidement possible pour lui raconter tout ça.

Dans la soirée, un domestique du palais lui expliqua qu'elle devrait être auprès de la reine dès le lendemain matin. Il lui indiqua aussi quelques spécificités du protocole, la tenue adapté et une multitude d'autres détails qu'elle oublia une fois couchée. C'était un lit de rêve dans une chambre de rêve. Blottie ainsi sous une épaisse couette et calée contre la moitié des oreillers, elle se sentait comme une princesse.

Cette même princesse se réveilla le lendemain matin avec les cheveux royalement en bataille et la marque de l'oreiller sur la joue. Ce fut au son du réveil qui brayait la dernière chanson à la mode, qu'Elsa enfouit sa tête dans les oreillers comme tous les matins. Elle n'avait aucune envie de se lever et était bien trop confortable et au chaud dans son lit, pour n'en sortir ne serait-ce qu'un seul orteil.

La jeune femme finit cependant par poser les pieds sur le parquet de la chambre. C'était partit pour sa première journée en temps qu'infirmière royale. Après un rapide tour sous la douche, elle ramena ses cheveux en une tresse la plus simple qu'il soit. Au moins elle ne serait pas gênée pendant son travail.

Avant de sortir, elle jeta un rapide coup d'œil dans le miroir de la chambre, elle avait beau déborder de motivation, une once de stress était bien présente. Pantalon correct, validé. Blouse d'infirmière, validée. Sac, validé. Elle avait tout ce dont elle avait besoin dedans. Et pour finir un grand sourire, validé. Elle n'avait plus qu'à y aller.

Flocons RoyauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant