22| Roulage de pelle au pays des chaussettes

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"You know how every family has its little secrets? Ours is a little different." - Kate Argent

Le soir, Elsa s'endormit avec encore des étoiles dans les yeux. Avoir dansé avec Edmund était juste magique. Mais elle ne s'attendait pas encore à la folle journée qui l'attendait le lendemain.

La jeune infirmière était toujours un peu en froid avec Larry. Elle espérait pouvoir se réconcilier avec lui bientôt. Ainsi, en sortant de sa chambre le matin, elle jeta un oeil à la porte de celle de son meilleur ami et y déposa un petit mot d'excuses.

Elsa fila ensuite voir la reine. Elle voulait éviter d'être en retard cette fois.

Mais quelle fut sa surprise en voyant que la mère d'Edmund n'était pas seule ce jour là. Son mari était installé à côté d'elle. Il dégageait une prestance impressionnante et plutôt intimidante. D'un certain côté, il ressemblait à son fils aîné, il avait le même petit sourire, à la fois froid et chaleureux.

Une fois qu'Elsa eut fait une rapide révérence, mais cette fois bien exécutée -sans aucun doute grâce aux cours d'Edmund-, le roi pris la parole.

- Elsa, ou devrais-je dire Annah ? Tu sais que ce n'est pas très prudent de venir fouiller dans mon bureau ?

À ces mots, la jeune femme eu le souffle coupé. Comment savait-il ? Comment était-ce possible ?

- Mon stratagème pour que tu trouves le dossier a fonctionné à merveille. Il fallait que tu saches d'où tu viens. Même si c'est difficile à accepter.

- Mais je... vous ne me renvoyez pas d'où je viens ? Je suis une ennemie pour vous non ? Je ne devrais pas être là, bredouilla-t-elle.

- Voyons Annah, tu penses vraiment que l'on ne t'avais pas reconnue ? Lui dit alors la reine. Tu n'es pas ton père. C'est lui qui voulait mettre le pays à sang et prendre le pouvoir. Tu n'es que sa fille. Comment penses tu qu'une fillette de cinq ans à peine puisse protéger le royaume ? Tu as suivi tes parents et personne ne t'en veux pour cela dans cette pièce.

Elsa hocha alors doucement la tête, avant de sourire à la reine, les yeux pleins de larmes. C'était des larmes de joie, de soulagement.

- Ne pleure pas ma chérie, c'est normal, tu fais partie de la famille, ajouta la reine d'une voix douce. Et puis, la véritable version de l'histoire n'est pas allée plus loin que les conseillers de mon mari. Personne ne te jugera comme une traître ou quoi que ce soit d'autre. C'est compris ?

- Oui, merci, merci beaucoup.

Elsa n'en revenait toujours pas, alors comme ça, ils connaissaient tout, et ce depuis le début de son séjour ici. Elle attrapa ses affaires pour s'occuper de la reine, les mains encore tremblantes sous l'émotion, alors que le père d'Edmund les laissaient.

Pendant tout le long de ses soins, elle n'arrêta pas de parler à la reine. Celle ci lui confirma qu'Edmund ne connaissait que la version officielle, mais que bien entendu, elle avait le droit de lui révéler la vérité.

C'est ainsi qu'après une après-midi à jouer avec Ange, elle retrouva Edmund dans sa chambre.

Elsa l'attendait, assise sur son lit. Il ne devait pas tarder. Il lui avait parlé d'une réunion, mais celle-ci semblait s'éterniser. Cela avait le don de l'agacer, elle avait hâte de retrouver son prince. Mais d'un autre côté, elle savait que c'était pour de bonnes raisons et qu'Edmund avait pas mal de travail en ce moment. À cause de leurs recherches, il avait prit un peu de retard.

On frappa alors à la porte, la coupant dans ses pensées. Elle s'était déjà changée et portait un gros pull avec une paire de leggings. Pour couronner le tout, elle avait des chaussettes de couleur différente. Mais tant pis, après tout, la personne derrière la porte se remettrai de son absence de style après vingt et une heures.

Elle ouvrit donc la porte. Olivia se tenait juste devant elle. Ses cheveux semblaient aussi parfaits que lorsqu'elle l'avait vue en début de journée. Elle portait évidemment une robe très chic mais surtout qui lui allait divinement bien. Elsa se sentit tout de suite jugée par son regard rehaussé d'une couche généreuse de fard à paupière doré.

- Je peux savoir ce que tu fais ici ? Il s'agit de la chambre de mon fiancé. Et ta tenue n'est pas... Laisse tomber, elle se passe de commentaires.

L'infirmière lui offrit son plus beau sourire.

- Laissez-moi vous retourner la question Mademoiselle Olivia. N'êtes-vous pas censée attendre le mariage pour venir ici ? Et je suis l'infirmière de Son Altesse. Il est donc normal que je partage un peu de son intimité.

La comtesse lui jeta un regard noir.

- Tu penses vraiment le séduire avec ton pull trop grand et tes chaussettes dépareillées ?

- Qui a dit que j'avais besoin de le séduire ? Quand on aime il n'y a pas besoin de trouver des stratégies pour atteindre le cœur. On y fait déjà partie. Mais ne vous inquiétez pas, vous trouverez un gentil prince pour tomber amoureux de vous. Ça ne sera juste pas Edmund. Mais si je vous parlait plutôt d'un beau médecin, ne seriez-vous pas tentée ?

Elle se prit un regard noir, alors que la comtesse piquait un fard.

- Tu vas me le payer. Je te le promets. Je ne te laisserai pas finir à ma place, sur le trône. Et arrête de me parler de Lawrence ! C'était... un accident.

- Un accident, c'est cela. Vous devriez le rejoindre au lieu de faire semblant de vous intéresser au prince.

Olivia soupira alors, mais fila une poignée de secondes plus tard. Après tout, Elsa n'avait pas tort.

Edmund arriva juste après. La jeune infirmière avait à peine refermé la porte.

- Je viens de croiser Olivia dans le couloir. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Elle voulait passer la soirée avec toi. Je lui ai répondu qu'elle devait attendre le mariage. Et qu'elle ferait mieux de profitet de Larry. Je n'aurais pas dû ? Dit-elle avec un sourire en coin.

- Tu es insupportable. Je comprends pourquoi elle te déteste. Mais bon, tu m'as évité une énième discussion avec elle alors merci. Et puis je pense que ça fera plaisir à Lawrence.

- Un plaisir Votre Altesse, rigola-t-elle avant de se laisser tomber sur le lit.

Edmund la regarda faire en souriant légèrement face à sa tenue.

- C'était trop dur de trouver deux chaussettes identiques ?

- Oui, répondit-elle très sérieusement. La deuxième de la paire a dû partir au pays des chaussettes. Elle est introuvable.

Le prince leva les yeux au ciel et ferma la porte de la salle de bain pour se changer. Elsa lui en faisait voir de toutes les couleurs. Mais il adorait ça. Sa vie avait changé depuis qu'elle était là. Il aurait même pu faire une mauvaise disquette en lui disant qu'elle avait mis de la couleur dans sa vie en noir et blanc.

Une fois resortit, il la rejoignit sur son lit. Elle se glissa directement dans ses bras et lui fit un petit sourire.

- Je peux faire un truc Ed' ?

- Qu'est-ce que tu as encore derrière la tête ? Vas y, rigola-t-il légèrement en la laissant faire.

C'est à ce moment là, qu'elle posa ses mains sur ses joues, avant de poser un baiser sur ses lèvres.

Elsa avait tellement attendu avant de se lancer. Ce baiser représentait beaucoup pour elle. C'était déjà une manière d'officialiser leur relation, puis sa manière de montrer à Edmund que ses sentiments étaient partagés. Qu'elle était fière de danser avec lui au bal, fière d'être à ses côtés.

Alors elle ne pu masquer en sourire quand il lui rendit son baiser avec passion et en même temps délicatesse. Un baiser de prince charmant.

Et puis tant pis pour la vérité pour le moment. Il aurait bien le temps de la découvrir ensuite. Pour le moment, elle voualit simplement profiter.

Flocons RoyauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant