"You're their leader, and even when a leader thinks they have nothing left to give, there's still one thing. Hope. Give them hope." - Melissa McCall
Au même moment, Elsa passait dans les couloirs du palais, pour rejoindre le prince. Elle venait de terminer de s'occuper de la reine. Son regard se posait sur tous les objets qui auraient pu lui rappeler des souvenirs.
En passant devant l'escalier, elle hésita un moment, mais finit par se dire que le prince attendrait. Il y avait encore tout un étage qu'elle n'avait pas exploré. De plus, un portrait drapé d'un voile noir était accroché au mur en haut, et cela l'intriguait. Elle monta alors les marches une à une, guidée par son instinct. Elsa savait qu'elle allait découvrir quelque chose sous ce voile. Elle le sentait.
La jeune femme s'approcha alors doucement. Au travers du tissu, on pouvait distinguer les visages d'un couple d'une trentaine d'années. Il y avait une femme avec une robe violette et des cheveux blonds qui frôlaient sa taille. L'homme qui semblait être son mari portait un costume orné de médailles. Il avait l'air sévère, mais sa main sur l'épaule de sa femme était douce. La femme souriait, elle ressemblait beaucoup à la petite fille qu'elle tenait sur ses genoux. C'était le portrait parfait d'une famille parfaite.
Elsa ne résista pas et souleva doucement le voile. Elle voulait plus de détails. Ses jambes tremblaient. Elle avait besoin de savoir.
Maintenant qu'elle s'était embarquée dans cette recherche sur le passé, elle voulait la vérité. Il était impossible de s'arrêter maintenant.
Ses gens étaient-ils réellement ses parents ? Que s'était-il vraiment passé en cette nuit de Noël ?
La version du prince semblait bancale et elle voulait connaître exactement pourquoi du comment.
Une fois le voile soulevé, elle resta figée.
La petite fille, c'était elle. Elle le savait. Il n'y avait plus de doutes possibles. De plus, tous les détails du portrait coïncidaient avec ses rêves ou ses visions.
Elsa reprit son souffle, les deux mains posées contre le portrait.
- Mets tes gants Annah. Il fait froid sur le pont du bateau.
Le duc, son père, resserra le ruban rouge dans les cheveux de sa fille. S'il venait à tomber dans l'eau, il savait que ce serait un drame pour la petite fille. Elle y tenait tellement.
Le vent soufflait sur le port, ce jour-là, il ne neigeait pas. Mais un vent glacial brûlait la peau de quelconque s'aventurait dehors, comme un avertissement leur hurlant de rester chez eux. Les vagues avaient beau être calmes, de gros nuages noirs bordaient l'horizon.
- Mais Papa, je voulais faire Noël avec Edmund. Pourquoi on part ? Soupira la petite fille en laissant son père l'aider à enfiler ses gants.
- On part faire Noël sur un bateau, ça changera un peu de d'habitude comme ça. Ne t'en fais pas, tu reverras Edmund. Vous ferez Noël ensemble la prochaine fois.
Elle hocha doucement la tête, les yeux tristes et le visage éteint. Noël sans Edmund ce n'était pas Noël. Ce Noël allait être nul, elle en était persuadée. En plus, elle n'avait même pas pu lui dire au revoir. Un homme en uniforme militaire se tourna alors vers son père. Ils se mirent à discuter devant la petite fille, pensant qu'elle n'écoutait pas, ou du moins ne comprenait pas.
- Oui, la situation est risquée, je vois bien que la météo n'est pas stable, mais nous devons nous éloigner du royaume. Nous ne pouvons plus rester ici sans passer pour les méchants. La couverture d'un voyage pour les fêtes est idéale. Il est hors de question d'annuler ou même de repousser le départ. Le projet est allé trop loin pour reculer pour quelques nuages. Quand nous reviendrons le plan se terminera comme prévu, déclara son père.
- Oui monsieur. Entendu. Mes hommes et moi ferons le nécessaire.
- Je vous remercie mon colonel.
Le duc se tourna alors vers sa fille qui frissonnait et la prit dans ses bras en posant un baiser sur son front.
- On va se mettre au chaud ma princesse, ma future reine. Tu verras il y a un magnifique sapin dans le bateau.
Elsa se laissa tomber sur le sol et posa sa tête contre ses genoux. Elle avait donc raison, Edmund ne connaissait pas la vraie version de d'histoire. Il fallait qu'elle se fasse à l'idée qu'elle était réellement cette duchesse, ou cette princesse comme l'appelaient ses parents. Il devait y avoir une raison à cela, tout comme il devait bien avoir un sens à cette conversation que son père avait eu avec le colonel. Elle avait un mauvais pressentiment.
Elle réalisa alors qu'elle parlait là de ses parents, que ses parents étaient vraiment disparus. Disparus dans un naufrage de bateau. Disparus. Quel doux mot pour décrire une réalité bien plus atroce. Ils n'étaient pas disparus. Ils étaient morts, morts noyés. L'eau avait envahi leurs poumons comme la vague avait empli le pont du bateau. Elle avait gelé leur corps, qui ensuite avaient coulés au fond de l'océan.
Personne ne disparaît, personne ne s'endors. On se noie, on suffoque, puis on se laisse porter par les flots. Mais pourquoi elle n'avait pas disparu elle aussi ? Pourquoi était-elle encore ici ? Pourquoi la mer si déchaînée l'avait-elle épargnée, égarée et sans espoir au milieu de dizaines de noyés. De dizaines de morts, de corps sans vie. Ce n'était pas des disparus, mais des cadavres au sang gelé.
Elsa sentit alors une main qui tenait la sienne et un souffle dans ses cheveux. On murmurait son nom.
- Elsa... Elsa, Elsa réponds moi. Réveille-toi je t'en prie.
Elle ouvrit difficilement les yeux avant de voir un visage penché sur le sien. Elle distingua d'abord des yeux noisette, puis un sourire soulagé et enfin des cheveux blonds pas assez bien coiffés pour que tout soit normal.
- Tu... m'as fait peur ! Lui lança le prince. Je te cherchais, tu étais assise par terre et tu t'es effondrée au sol d'un seul coup. Tu te sens bien ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Et pourquoi ce voile n'est-il plus à sa place ?
La jeune femme le regarda en tremblotant et s'accrocha à son cou.
- Edmund... Edmund j'ai quelque chose à te dire, pour nos recherches...
- Oui je t'écoute, mais d'abord on va retourner dans ma chambre. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais tu n'as pas l'air en forme.
Il la prit alors dans ses bras avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit et l'emmena dans sa chambre.
- C'est moi Edmund, j'en suis sûre. Je suis Annah, lui dit-elle pendant qu'il la portait.
Elsa sentit alors les épaules du prince s'affaisser, et des larmes tombèrent sur son visage.
- Je te crois Ann'... je te crois. Tu m'avais tellement manquée.
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Flocons Royaux
Teen FictionCroyez vous à la magie de Noël ? Cette gelée d'amour, qui vous colle à la peau tout le mois de Décembre. Elsa n'y a jamais cru. Infirmière dans un hôpital en banlieue parisienne, son Noël à elle c'est plutôt boulot et sapin en plastique. M...