Flocons Royaux

21| Apprendre à danser tu feras

"A kind act can sometimes be as powerful as a sword." - Percy Jackson

- Un bal ? S'exclama Elsa. C'est vrai que je l'avais entendu à la radio mais je l'avais presque oublié à vrai dire.

Edmund avait finit par remettre sa chemise, mais ils étaient toujours tous les deux dans sa chambre.

- Du coup... tu vas danser avec Olivia ?

- Hmm... à vrai dire, je pensait te proposer d'être ma cavalière. Après tout, je pense que Larry serait ravi de danser avec sa comtesse préférée.

Elsa esquissa un petit sourire. Il n'avait pas tort. Et puis, elle devait avouer que cette proposition l'enchantait particulièrement.

- Mais après si tu as peur que l'on découvre qui tu es et tout ça... je ne veux pas te forcer.

Il était vrai que cela comportait des risques, mais en même temps, elle se souvint de la promesse qu'elle s'était faite en découvrant la vérité. Ce n'est pas parce que son père voulait se servir d'elle pour accéder au trône qu'elle était fautive. Elle n'était pas ses parents.

- Non, je veux bien Ed', sourit-elle. Avec plaisir même. Je pense, qu'il est temps que j'accepte qui je suis.

Le prince la prit alors tendrement dans ses bras.

- Je sens que tu connais des choses que je ne sais pas. Mais j'attendrai que tu sois prête pour me le dire. En tout cas, quoi que ce soit, sache que je serais toujours à tes côtés.

- T'es adorable. Vraiment. Il y a un seul problème par contre...

Le prince fronça alors les sourcils.

- Je ne sais pas danser, lâcha alors Elsa.

C'est ainsi qu'ils se donnèrent rendez vous dans la salle de bal. Edmund avait des réunions pendant toute la fin de la journée, mais il lui promis de lui garder un créneau le soir avec lui.

❄❄❄❄❄

La salle de bal était entièrement vide à l'exception d'un immense sapin de Noël. Quelques branches de houx disposées sur les fenêtres donnaient un air de fête. Le reste des guirlandes et autres décorations étaient encore dans des cartons. Mais même ainsi, cette salle était merveilleuse. Un immense lustre, surplombait la piste. De lourds rideaux rouges ornaient les fenêtres. Une odeur de bois verni ressortait des meubles et emplissait la pièce.

Elsa alla s'aventurer sur la piste. Edmund n'était pas encore arrivé. Elle avait eu peur de le faire attendre, mais finalement l'heure était plus que passée et il n'était toujours pas là.

C'est au moment où elle s'installait pour l'attendre dans un fauteuil qu'il arriva. Il avait encore son blouson et était recouvert de neige.

- Excuse-moi. Je n'avais pas vu l'heure. Lui lança-t-il en enlevant son blouson.

Cela n'arrangea pas vraiment la situation en faisant tomber plus de neige sur le sol.

- Ce n'est rien. Je peux juste savoir ce que tu faisais dehors ? Sourit Elsa un peu amusée.

Elle était aussi soulagée qu'il soit là. Un instant avant elle commençait à penser qu'il l'avait oubliée.

- Ce que je faisais dehors... tu me promets de ne pas te moquer de moi ?

La jeune femme hocha la tête.

- Une promesse est une promesse attention. Je faisais un bonhomme de neige pour mon frère. Mais comment te dire... Il n'est pas très bien réussi. Je crois bien qu'il sait mieux faire que moi.

Elle rigola légèrement, c'était tellement mignon.

- Voyons le positif, tu as une immense marge de progression, ajouta-t-elle avec un sourire en coin.

- Vous vous fichez de moi ou je rêve ?

- Dans un rêve je ne pense pas que tu serais autant recouvert de neige. Remarque, peut-être que tu devrais directement aller voir votre frère comme cela. Tu fais un excellent bonhomme de neige.

- Je note. On verra bien qui rigolera le dernier quand on sera en train de danser, répliqua-t-il en s'approchant d'elle.

C'est vrai qu'il était là pour lui apprendre à danser. Comment pouvait-elle prétendre ouvrir le bal à son bras si elle ne savait pas aligner deux pas ?

Il lui prit alors la main pour l'entraîner au centre de la piste.

- Pour être une princesse il faut toujours faire bonne figure. Montrer l'entrain et bien se comporter.

- C'est ce que j'essaie de faire tu sais...

Il la coupa et lui prit la taille. Elle posa alors sa main sur son épaule alors que l'autre était dans celle d'Edmund.

- Mais il faut aussi rester collée au protocole, et une révérence aura toujours la préférence.

- Oui mais je...

- Chut, tu n'y connais rien. Pour survivre à la vie royale, il faut y être préparé. Épaules baissées, ventre rentré, menton levé... c'est mieux, déclara-t-il alors qu'Elsa essayait d'exécuter ce qu'il lui disait.

Au bout de plusieurs essais, elle finit par y arriver à peu près.

Ils tournaient et virevoltait sur la piste. Elsa redécouvrait d'anciennes sensations, elle était certaine d'avoir déjà dansé comme cela avec Edmund.

- Ed' ! Ed' ! On danse ? S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait !

La salle de bal était remplie. Les invités tous mieux habillés les uns que les autres. Il y avait de la soie, du satin et mille pierres précieuses. Mais la petite fille s'en fichait. Elle voulait juste danser avec son prince.

- Si ma reine veut bien m'accorder cette danse, rigola le petit blond en lui prenant la main.

Annah lui accorda un grand sourire avant d'attraper la main qu'il lui tenait et de le suivre sur la piste. Elle portait une mini robe de princesse et était juste adorable. En tout cas, c'était l'avis de tous les invités.

Edmund la raccompagna ensuite jusqu'à la salle à manger. Ils avaient décidé de passer le début de soirée ensemble.

- On reprend, plier les genoux ne pas... ?

- Tomber ! Lança Elsa.

- Persévérer ne pas ?

- Craquer !

- Et n'oublie pas la règle la plus importante. Ne jamais montrer ses sentiments.

- Pourquoi ça ?

- Il y a toujours des caméras, ou des invités pas très sympas, ou je ne sais qui prêt à dire du mal de toi au moindre craquage.

Elsa hocha la tête, ça se comprenait. Après tout, les membres de la famille royale étaient des personnalités publiques, tout comme leurs invités. Edmund était aussi connu que n'importe quel chanteur, quant à Olivia, elle faisait régulièrement la une des magazines People. Et elle, petite infirmière arrivée là par hasard, allait prendre sa place le temps d'une soirée. Enfin... petite infirmière, elle avait beau avoir découvert qu'elle était plus que ça, elle se sentait toujours simple soignante.