15| Chocolat chaud hors Wifi

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"No matter what anyone says, you'll always be a prince to me." – Genie"

Cela faisait déjà quelques minutes qu'Olivia et Larry étaient installés pour manger. La jeune femme parcourait la carte d'un air critique. Ses sourcils se fronçaient parfois en lisant certains mots. 

Dehors, la neige s'était mise à tomber. Larry se concentrait dessus pour éviter de fixer le visage envoûtant de la comtesse. Celle-ci se pencha vers lui un peu après. 

- Je peux aller commander ? 

- Bien sûr, fais toi plaisir. Prend moi un chocolat chaud et un croissant. 

Elle hocha la tête avant de filer. Lorsqu'elle revint, ce fut avec une délicieuse odeur de chocolat. Son visage était concentré pour ne pas faire tomber le plateau. Larry eu un sourire en se rappelant qu'elle ne devait pas en porter souvent. 

Malgré son air parfois hautain et ses manières de princesse, il ne pouvait pas s'empêcher de la trouver adorable. Comment pouvait-il lui en vouloir de faire exactement ce que tout le monde attendait d'elle ? 

Il l'aida finalement à poser le plateau sur la table et quelques secondes après, ils trempèrent leurs lèvres dans la mousse onctueuse de leur chocolat. Le liquide brûlant se déversa dans la gorge du jeune homme, le réchauffant de l'intérieur. C'était ce genre de sensation qui lui rappelait ses hivers avec Elsa quand ils étaient enfants. 

En face de lui, la comtesse était assise en tailleurs sur la banquette. Elle buvait son chocolat chaud, le regard perdu vers la fenêtre. 

- Tu sais, finit-elle par lâcher en le regardant. J'ai beau savoir que tu passes du temps avec moi uniquement pour m'éloigner du prince et d'Elsa, j'aime bien notre début de matinée. 

- Avec plaisir, je ne joue pas du piano comme le prince, je n'ai pas de couronne à t'offrir, mais si je peux te faire passer du bon temps, c'est plutôt cool. Et puis, je dois t'avouer que ce n'est pas désagréable non plus de devoir passer du temps en ta compagnie. Quoi qu'Elsa puisse dire, tu n'es pas si méchante que cela. Si ? 

- Non, je me méfie simplement de ta copine. Edmund l'aime un peu trop à mon goût, et puis... disons que je lui ai un peu mal parlé au départ. Je n'ai pas pour habitude d'être tendre avec les domestiques. Ils sont là pour me servir et c'est tout. Je n'avais pas prit en compte le fait qu'ils puissent être des amis...

Larry eu le temps de déceler une moue un peu triste sur son visage.

- Bon, je ne vais pas te raconter ma vie non plus. On finit de manger et on va dehors ? Je veux profiter du fait de pouvoir me promener sans que personne ne me dise ce que je dois faire. 

Ils se retrouvèrent dans la rue quelques minutes après, il neigeait encore plus qu'avant. Les flocons étaient énormes et un vent glacial leur fouettait le visage. Larry resserra son écharpe autour de son cou. Ses cheveux étaient parsemés de neige. 

Olivia le tira alors par la main. 

- Viens on va se mettre à l'abri. Ici quand il neige comme cela, il ne vaut mieux pas rester dehors, lui lança-t-elle. 

Il la suivit donc sans rien dire. Il lui faisait confiance sur le coup. Après tout, elle était de la région. Après plusieurs mètres, ils se retrouvèrent dans le petit hall de ce qui avait l'air d'être un ancien bâtiment. Un escalier en bois recouvert de poussière et des murs avec une tapisserie déchirée composaient le décor insalubre qui les entourait. 

Soudain, en un coup de vent, la porte claqua, les enfermant à l'intérieur. Olivia poussa un cri, il faisait noir. 

Larry lâcha un juron.

- Toi et tes bonnes idées pour se mettre à l'abri. Merci bien madame la comtesse, marmonna t-il en donnant un coup dans la porte dans l'espoir qu'elle cède sous son poids. 

Mais ce fut peine perdue. Il fallait croire que tout ne marchait pas comme dans les films. Même si la température ne devait pas dépasser les cinq degrés, ils étaient au moins à l'abri du vent. C'était peut-être le seul point positif de cette affaire. 

Le jeune médecin alluma alors son portable et la comtesse se rapprocha de lui. 

- Aucune barre de réseau. Espèce d'idiot, tu ne t'attendais tout de même pas à pouvoir appeler ta copine avec cette tempête ? Soupira-t-elle . 

Ils n'étaient pas sortis d'affaire. 

- Ce n'était pas pour le réseau mais pour avoir un peu de lumière. Il y a peut-être un moyen de sortir d'ici autrement que par cette porte. Et puis, tu sembles avoir peur du noir, rajouta-il avec un sourire un peu moqueur. 

- C'est cela rigole petit génie. En attendant on est protégés de la tempête de dehors. 

Olivia s'installa alors sur les escaliers en regardant le jeune médecin explorer la pièce, armé de la lampe de son portable. De la buée s'échappait doucement de ses lèvres. Dans quelle galère s'était-elle fourrée ? On lui avait bien dit de ne pas faire confiance aux domestiques, aux ''peuple'' comme disait si bien Larry. Ce n'était pas pour rien qu'elle n'avait pas le droit de sortir du palais sans escorte. Si elle avait été raisonnable, elle n'en serai pas là, mais plutôt bien au chaud au château, sans doute avec Edmund. 

Larry se tourna vers elle au bout d'un moment. 

- Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une autre sortie. À moins que tu ne te sentes de monter ces escaliers, je pense qu'il va falloir rester ici un moment. 

- Je monte pas là-dessus. Vas y si tu veux, mais je ne le sens pas. Je suis sûre que les marches ne tiendront pas notre poids. 

- On est d'accord, acquiesça-t-il. 

Il alla alors s'installer à côté d'elle. 

- Je peux éteindre la lumière ? Je tiens à garder de la batterie. Ça serait bête de ne pouvoir contacter personne à la fin de la tempête non ? 

Olivia hocha doucement la tête. 

- Tu as raison. Mais reste là s'il te plait. 

- Promis, je ne bouge pas. 

À ces mots, il lui prit doucement la main pour la rassurer et éteignit son portable. Ils étaient maintenant plongés dans le noir. 


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