Chapitre 24 : Ennuis

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« Chers participants,

Nous vous invitons à inaugurer la compétition au Boston Garden, là où deux d'entre vous clôtureront la WWC lors du match final. En attendant, une réception est organisée à cet effet le 21 Juin à 18h30. Chaque boxeur ayant posé sa candidature y est convié.

Nous espérons vous y voir présent.

Sincèrement, l'Organisation WWC. »

— Mais c'est ce soir ! m'exclamai-je en bondissant de mon lit.

Priam releva ses yeux de la lettre épaisse et élégamment typographiée qu'il venait de me lire.

— Gab et moi venons tout juste de nous décider sur le sujet. On y va.

— Je viens aussi ?

— Bien sûr, me sourit-il en relevant sa main à mon niveau. Ça te dit d'être ma cavalière ?

Les oreilles rougissantes, je hochai la tête. J'en avais plus qu'envie, d'ailleurs.
À quoi ressemblait une soirée mondaine de cette envergure ? Comme la plupart des gens, je n'y avais jamais participé. Me connaissant, j'allais finir à quatre pattes sur le tapis rouge avant la fin de le soirée. Quoique... Il n'y avait pas de tapis rouge, n'est-ce pas ? Je soupirai mentalement. Ça commençait bien, cette histoire...

Priam soupira à son tour en me regardant. Il tira ma main pour me faire descendre du lit et me désigna une autre lettre sur la table. Je n'avais même pas remarqué qu'il en avait amené plusieurs en entrant dans ma chambre.

— On a aussi reçu ça... Je me suis permis de l'ouvrir et heureusement.

— De quoi s'agit-il ? demandai-je en fronçant les sourcils devant son air mécontent.

— D'une carte d'anniversaire.

Je pris la carte sans comprendre puis faillis m'étouffer. Le 21 juin ! Nous étions le 21 juin ! Le jour le plus long de l'année était aussi celui de mon anniversaire et cet événement m'était passé par dessus la tête avec tous les chamboulements que je traversais en ce moment. Le temps était passé à une vitesse folle depuis notre départ d'Atlanta... Philadelphie, Richmond, Nashville, Cleveland... Nous avions enchaîné les matchs dans chaque ville ! Priam m'avait fait visité un petit bout de chacune d'entre elles comme s'il les connaissait comme sa poche. J'avais l'impression de me retrouver un mois plus tôt lorsque nous étions à Boston et que tout paraissait si rose. Priam avait même recommencé à vivre comme si sa dépression n'avait jamais existé. Il vibrait d'énergie et gagnait tous ces matchs avec zèle et un charisme époustouflant. Je ne faisais même plus attention au temps qui défilait et pour preuve... J'avais complètement oublié le jour de mon anniversaire.

— J'ai aussi reçu une autre lettre du même genre. Ne me demande pas comment cette personne a eu notre adresse puisqu'elle change toutes les semaines.

— Je...

Devant mon hébétement, son regard devint à la fois doux et impénétrable. C'était celui qu'il avait quand il me regardait et même quand il était en colère, il ne semblait pas capable de rester fâché très longtemps contre moi.

— J'ai oublié...

— Tu finiras par oublier ta tête, Belle, me dit-il en soupirant.

Sans me laisser le temps de répondre, il me prit dans ses bras sans trop approcher nos visages l'un de l'autre et me sourit. Me retenant de déglutir face au regard fiévreux qu'il m'envoyait, je le laissai caresser ma tête comme si j'étais une enfant.

— Joyeux anniversaire, chérie.

Doucement, il vint sceller nos lèvres en mordant gentiment la mienne puis inséra sa langue dans ma bouche. Mon souffle s'accentua comme toutes les fois où il m'embrassait et Dieu sait qu'elles étaient nombreuses depuis Atlanta mais, toujours atrocement mémorables. Je perdis rapidement mon sang-froid, le laissant dominer notre étreinte comme il lui plaisait parce qu'il avait toujours été comme ça depuis que je le connaissais : autoritaire, dominant et joueur. Il ressentait le besoin de tout contrôler et même si certaines choses lui échappaient, je ne pourrais jamais en faire partie : J'étais déjà à sa merci depuis le premier regard échangé à Brooklyn.

K.OOù les histoires vivent. Découvrez maintenant