Les chercheurs d'âmes [TERMINE]

28. L'innocence de la Mort

Le vent froid du nord fouettait le groupe qui se déplaçait vers l'épée d'Hadès. Oriane se souvenait de l'emplacement de l'artefact, elle le sentait au fond d'elle comme-ci l'épée l'appelait. Un ange arrêta la troupe, son regard ne quitta devant lui. Les wendigos commençaient à les entourer tels des loups. Oriane vit les auras bleutés entourant ses créatures et une autre aura un peu plus loin, face à eux. Le groupe allait se mettre à attaquer pour continuer à avancer quand Oriane entendit plusieurs voix dans sa tête lui chuchoter des mots qu'elle n'arrivait pas à comprendre puisque les voix parlaient en même temps. Le groupe discutait entre eux pour mettre un plan dans le but de s'avancer vers l'artefact. Toutes ses voix faisaient mal à tête de la rousse qui se bouchait les oreilles avec ses mains. 

-Oriane ? Tu vas bien ? S'inquiéta Cole. 

Les voix continuaient dans leur chahut rendant la rousse victime de ce champ de bataille vocal. Les wendigos grognèrent en direction du groupe prêt à défendre l'épée d'Hadès. N'en pouvant plus de tout ce foutoir qui la rendait folle, l'humaine prit une grande respiration.

-La ferme ! Hurla-t-elle. 

Et le calme fut. Oriane se redressa alors que de la brume se leva.

-Mais qu'est-ce que...? S'interrogea un membre du groupe.

-C'est juste le froid. On ne doit pas s'en faire. Répondit un autre. 

Un frisson parcourut tout le monde sauf pour l'humaine qui reconnut cette vapeur suivit de claquements de sabots sur la glace. Une ombre équine apparut devant eux. Les elfes et les anges sortirent des armes alors que le cheval ténébreux ne bougea pas. Ebros survola le groupe pour ensuite se poser sur le dos de l'étalon. Les wendigos ne firent plus un geste depuis l'arrivé de cheval ce qui fit souffler Oriane de soulagement. Le calme était revenu et l'apparition de Nox l'avait soulagé d'un grand point. Marc regarda l'humaine puis le destrier avant de sourire. 

-Pourquoi souriez-vous, tout les deux ? Demanda Lillian en regardant Marc et Oriane. 

-Il ne nous fera rien. Rassura le dragonnier.

-Comment vous pouvez en être sûr ? 

-Déjà, Ebros c'est posé sur lui. Cela signifie son innocence. Expliqua la rousse.

-Et aussi parce c'est-

-Ton cheval. Compléta Cole. 

La rousse opina en souriant et s'avança d'un pas sûr vers Nox qui ne bougea pas. Il avait bravé l'interdiction de sa cavalière, sur le fait de ne pas apparaître devant le groupe, pour la rassurer. Arrivé à sa hauteur, Oriane caressa les naseaux de l'étalon qui se laissa faire. Il ferma les yeux pour profiter de ce moment entre lui et elle. La rousse ferma également les yeux et sentit ses yeux picoter légèrement alors que ses cheveux prirent une couleur blanche. Dès qu'elle ouvrit les yeux, ses yeux avaient prit la même couleur. Nox se mit à hennir et à piaffer joyeusement alors que Mordio et Marc vinrent tout les deux les voir avec le groupe en arrière. 

-Content de te revoir, Nox. Accueillit Marc. 

-Vous avez connu son ancien cavalier ?

Il affirma de la tête alors que les voix dans la tête de la jeune fille reprirent. Nox bougea ses oreilles pour se tourner vers l'épée. Elle était à quelques mètres. Il renâcla pour montrer l'artefact au groupe puis frappa du sol avec son sabot. 

-Tu penses que ces voix viennent de l'épée ? Demanda Oriane au cheval. 

Il bougea la tête de haut en bas en hennissant puis se tourna vers l'épée en piaffant. Elle rigola à ce petit manège de son destrier et le groupe se remit en marche. C'était Nox, Oriane, Marc et Mordio qui était en tête. Les wendigos accompagnaient de loin la troupe. Par dessus les voix qu'entendait Oriane, l'une d'elles était plus puissante que les autres et venait de se faire entendre. Contrairement aux autres, cette voix était plus grave et rigolait. Nox s'arrêta et grogna de peur. Il l'avait entendu, lui aussi. Oriane posa une main sur son encolure et le calma aussitôt. 

-Tout va bien se passer. Je suis là. 

Ils se remirent en marche pour enfin arriver à destination. L'épée se tenait face à eux et le rire venait de cacher les autres voix. L'Avatar de la Mort comprit enfin d'où venait la voix.

-Hadès ? Appela-t-elle.

Le rire se tut signifiant que la jeune fille avait vu juste. L'âme de Hadès était dans l'épée. Alors qu'elle comptait tenter sa chance avec l'artefact, un ange l'arrêta sur sa lancée. 

-Hors de question qu'un Avatar de la Mort obtienne ceci. 

-On ne fera rien. L'épée contrôle les wendigos qui attaquent tout ce bouge. Il ne doit pas avoir de victime. Hadès est le dieu de la Mort, il doit retourner dans son monde et arrêter de jouer avec des âmes. Nous sommes là pour l'aider. 

-Vous avez appelé cette épée, Hadès. C'est bien trop dangereux, nous allons la prendre avec nous. 

-Alors allez-y ! Mais n'oubliez pas que votre espèce n'a pas réussit à l'enlever de cette glace. Si je réussis à avoir l'épée, elle appartiendra à mon espèce. Si vous voulez tenter votre vie alors allez-y mais je ne viendrai pas vous chercher. Je me ferai même une joie de vous montrer le chemin de l'au-delà. 

On pouvait voir que l'ange suait face à la cadette qui s'amusait à lui faire peur. Même si ce qu'elle disait était vrai. Il baissa la tête et laissa Oriane s'occuper de l'épée. Elle s'approcha vers l'artefact et prit le manche. L'aura bleue caressa la peau de la jeune fille qui eu des frissons. Elle tira de toutes ses forces pour enlever l'épée de sa prison de glace. Le vent se leva alors que le rire refit surface. L'aura engloutit les mains de la jeune fille alors que la lune montra le bout de son nez. Oriane se mit à hurler de toutes ses forces alors que la glace commença à laisser l'épée partir un peu. Le rire se fit de plus en plus présent sous l'effort de l'humaine quand un hurlement d'ours arrêta pour de bon le rire et l'épée se délogea doucement. Les wendigos retrouvèrent leur état d'esprit et s'en allèrent alors que l'artefact se calma petit à petit. Oriane regarda l'épée qui avait toujours cette lueur bleuté flotter autour d'elle. Elle observa le groupe et voyant que quelque chose n'allait pas.

-Nous guidons seulement les âmes dans l'au-delà. Nous ne tuons personne. La Mort nous l'interdit.