D'une pierre deux coups

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La blonde se posa sur une chaise non loin et, les jambes délicatement croisées, cita ses conditions.

—Je t'aiderais à découvrir ce qu'il manigance si tu m'aides à sauver une personne qui m'est chère et que tu me laisse lui exploser le crâne quand le moment viendra.

Bruce était contre la seconde idée mais ne pouvait refuser l'aide d'une femme qui avait survécu visiblement très longtemps sous le joug du Joker sans y laisser sa santé mentale. Il hocha simplement la tête pour éviter de donner son accord sur un possible meurtre avant de se lentement se redresser et d'écouter l'explication qui allait suivre.

—Depuis que le Joker m'amène dans toutes ses tournées, je sais qu'il a un moyen de pression sur absolument chaque grosses pointures de Gotham mais où il planque ses preuves, ça, personne ne le sais.

—Quelles genre de « preuves »? Demanda Bruce intrigué.

—Dans le genre, vidéos compromettante du Premier ministre qui caresse des petites filles sous de la musique rétro.

Le temps que le brun encaisse l'information, elle jeta un bref coup d'œil à la porte comme si elle craignait que quelqu'un y ait collé l'oreille. Cela fait, dans un silence religieux Harleen sortit une clé USB de la poche de sa blouse et la brandit dans l'air.

—J'ai réussi à me procurer une copie d'une de ces vidéos. Le conseilla-t-elle, Je ne sais pas comment il fait pour les forcer à montrer leur vraies visage mais je suis certaine qu'il faut commencer nos recherches ici.

Bruce se retint de sourire devant ce tout nouvel espoir car il savait bien que la vie n'était pas un long fleuve tranquille et que se réjouir trop tôt, c'était creuser sa tombe avec le sourire.
Et justement, en parlant de sourire, le Joker fit une entrée fracassante dans la pièce en enfonçant la porte d'entrée d'un coup de pied:

—Comment va Rocky ? S'exclama-t-il avec de grand gestes. C'est grave docteur ?

—Non, il a juste des côtes cassées, des hématomes de la taille de deux poings joints et plusieurs lésions. Ironisa Harleen en se tournant vers le clown.

Celui-ci lui caressa le menton comme on gratterait le cou d'un chaton et il afficha un sourire contenu, lui susurrant d'une voix se voulant profondément meurtrie.

—J'aime beaucoup trop les grands spectacles. C'est de ma faute...

La blonde se laissa faire non sans montrer sa désapprobation. Bruce le voyait dans ses yeux, elle haïssait le clown de tout son être.

—Vous auriez pu le tuer en lui injectant ce produit monsieur J. Il n'avait pas été testé.

Le Joker éclata soudainement de rire, le dos légèrement courbé.

—Quelle surprise de ma part ! Moi, passer une heure avec quelqu'un et mettre sa vie en danger, c'est incroyable !

Il posa sa main sur la tête de sa chimiste, ayant brusquement mis fin à son fou rire, et, la détailla calmement du regard.

—Ça ne pouvait pas mal finir, c'est toi qui l'a préparé après tout. Et si tu allais chercher des anti-douleurs pendant que papa discute avec maman ? Tu peux même en avaler une douzaine si tu es d'une belle humeur suicidaire!

Sur ces mots, il la laissa se lever, lui infligea une tape sur la fesse et n'attendît pas qu'elle soit complètement sortie pour démarrer une conversation avec Le Brun.

—Entre nous, il y avait d'autres manières de te faire prendre cette drogue.

—Pourquoi avoir choisit cette méthode alors ? Demanda-t-il en restant sur ses gardes.

Le Joker s'affala sur une chaise à roulette et se laissa tournoyer en balançant la tête de droite à gauche.

—Pourquoi, Pourquoi, Pourquoi...chantonna-t-il avant de s'arrêter et de se pencher vers lui, j'aime le feu de l'action.

—Je ne pourrais pas te protéger si tu ne me préviens pas de ce genre de plan. Déclara-t-il froidement.

Le clown se laissa glisser vers les outils de médecines posés sur une table non loin et choisit un scalpel après une petite partie de « amstramgram ». Il s'amusa ensuite à le lancer de paume en paume, tout en faisant dos à l'agent.

—Je sais qu'Harley t'as raconté quelques uns de mes secrets et qu'elle croit mener le jeu... Avoua-t-il en pointant la lame vers le plafond.

Bruce se redressa un peu plus malgré la douleur prêt à protéger la blonde d'une possible attaque au scalpel, quand son "boss" se leva calmement pour se diriger vers lui. Il posa le bout de son arme au centre de sa cage thoracique, le dissuadant de bouger, même si ils savaient tout les deux que Bruce pourrait le désarmer en un rien de temps.

—Et tu sais pourquoi je ne la tuerai pas ? Le questionna le joker en tournoyant la pointe.

—Tu as besoin d'elle, Supposa Bruce sans réfléchir.

Cela eut l'air de l'énerver car il fronça les sourcils et perdit son sourire instantanément. Il attrapa la joue de Bruce qui lui agrippa le poignet avant que la lame ne se plante dans son autre joue et qu'il ne lui grave un sourire d'ange.

—Ne joue pas les imbéciles Brucie. Ordonna-t-il d'une voix contrariée, Je pourrais tous les faire brûler et poursuivre mon jeu avec toi. Je, n'ai besoin que de toi dès maintenant.

S'il ne connaissait pas l'état mental de son interlocuteur, il aurait prit cette phrase pour une déclaration. Si tout ce qu'il voulait c'était qu'il réfléchisse, alors il réfléchirai. Qu'est-ce qui empêcherait le Joker d'en finir avec une fautrice de troubles?

—Tu veux voir comment tout cela va finir, Souffla-t-il au bout de quelques minutes.

Le Joker ricana un instant, jeta son arme sur le lit et embrassa le front du brun qui ne put réprimer un rictus.

—Tu as ta journée chéri, rapporte moi des réponses ou c'est sa petite fille qui va prendre.

Alors la personne qui lui « est chère » et qu'elle souhaite libérer, est sa fille. La porte se rouvrit sur une Harley chargé d'un pot remplit de cachets et légèrement surprise de voir du rouge-à-lèvre sur le front du Wayne. Le joker tapota les joues de Bruce et, après une révérence, sortit de la pièce:

—Hâte de danser avec toi encore une fois, chevalier blanc.

La blonde voulut le questionner au sujet de leur conversation mais celui-ci lui emprunta la boîte de cachet et se dirigea à son tour vers la porte. Une enfant était peut-être en danger de mort, il se devait agir.

—Qu'est-ce que tu comptes faire ? Lui demanda-t-elle intriguée.

—Trouver des réponses.


   Bruce reçut son verre d'Aviation gin qu'il but avec le plus grand plaisir. C'était une très mauvaise idée de mélanger alcool et médicament mais, après tout ce qu'il s'était passé, il s'en contrefichait de ce qui pouvait lui arriver.

—Je vous avait prévenu monsieur, Fit Alfred en nettoyant un verre en le frottant avec un torchon. Restez ici c'est devenir un aimant à problème en tout genre.

Le brun posa son verre en souriant à ce petit sermon.

—Je suis connu pour être têtu, S'amusa-t-il en levant les yeux vers le vieil homme.

Il hésita un moment avant de poser sa question. Après tout, il y avait des chances pour qu'il mette en danger un père de famille déjà endetté qui se démenait pour rester innocent dans un monde de criminel.

—Je ne veux pas vous mêler à mes histoires, loin de là, mais votre aide pourrait me permettre d'envoyer le Joker derrière les barreaux. Commença-t-il en se raclant la gorge, Est-ce que vous connaissez une personne qui serait très proche de lui ?

L'homme rangea le récipient désormais nickel en mordillant l'intérieur de sa joue, inquiet de ce que cette conversation lui coûterait. Puis, il s'appuya au rebord de son bar pour réfléchir à la meilleure réponse à donner au brun. Lorsque Bruce pensa perdre sa seule piste, le barman lança subitement:

—Edward Nashton !

Make me smileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant