All I need for Christmas

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Le manoir Wayne était immense. Un grand bâtiment qui brillait autrefois de milles feux mais qui n'était désormais plus que l'ombre de lui même. Bruce ne pensait pas avoir à revenir ici de toute sa vie, cet endroit le refaisait plonger dans de mauvais souvenirs. Cependant une bonne vingtaine de personne chassaient le Joker pour se faire justice et, même s'il les comprenait, il ne pouvait pas les laisser faire. À quoi bon avoir créé des lois si c'était pour laisser n'importe qui décider du droit de vie ou de mort des autres.

—Chouette appart ! S'exclama le Joker en ricanant. Quel gâchis de le laisser décrépir dans l'humidité...

Le clown touchait à environ tout ce qui composait encore la salle à manger où ils s'étaient reclus dans l'espoir de fuir leurs assaillants.

—Nous devons trouver une solution Joker, pas s'amuser à...qu'est-ce que tu fais avec ce cadre?

—Un mini Brucie déguisé pour Halloween ! C'est un costume de chauve-souris ?

Le Joker éclata de rire en le surnommant Batman, arrachant un soupire à Bruce.

—C'était l'animal préféré de ma mère. J'avais fait ce costume pour lui faire plaisir. Repose ça maintenant. Ordonna-t-il froidement en s'approchant du clown.

Ce dernier l'esquiva en pivotant sur sa droite, posa à nouveau les yeux sur le cadre familial et se laissa tomber en position assise sur le sol noirâtre. Sa tenue se rapprochait désormais plus du gris que du blanc.

—Tu as abandonné tout ce luxe pour oublier ton passé ?

Bruce l'ignora. De toutes les personnes avec qui il pourrait un jour avoir cette question, le Joker n'en faisait pas partit. Il sortit son téléphone et se lança à la recherche du numéro de Gordon. Il était la seule personne à pouvoir trouver des agents de confiances et l'aider à transférer le Joker en toute sécurité. Il ne pouvait qu'espérer qu'il allait bien.

—Je détiens la famille d'Alfred Pennyworth en otage. Souffla le Joker en s'allongeant sans lâcher le petit Batman des mains.

Les yeux du chevalier de Gotham se détachèrent presqu'automatiquement de son cellulaire pour se poser sur l'homme qui venait d'avouer une prise en otage avec un surplus de naturel qui le fit douter de la véracité de ses mots.

—Tu...Pourquoi ?

—Il ne pouvait pas payer ses dettes alors je lui ai donné la possibilité d'effacer son ardoise si il pouvait faire quelque chose pour moi.

Bruce voulut l'interroger sur l'offre qu'il avait faite au pauvre homme quand la réponse lui vint comme un flash: « Al ». Ce geste étrange qu'il lui avait fait, l'inquiétude du barman lorsqu'il l'avait interrogé sur Nashton. L'agent se sentait stupide d'être passé à côté de choses aussi importantes. Il aurait pu empêcher tout ça si il avait compris plus tôt:

—Oh! Et j'ai drogué et gravé un sourire sur le visage du maire. Avec toute la drogue qui ruisselle dans son organisme, son cœur va exploser dans quelques minutes. Ajouta le Joker.

—Où est-il ?! S'époumona Bruce prêt à lui tirer les vers du nez quand le Joker le tira vers lui, le faisant tomber à la renverse.

—La drogue venait de Johnny, les victimes étaient kidnappées par Harley et c'est Al qui a partagé les vidéos. Je ne suis qu'à moitié condamnable. On me réprimandera peut-être pour non assistance à personne en danger mais je suis fou alors... ils mettront la poussière sous le tapis.

—Tu comptes laisser le maire mourrir pour avoir une bonne raison d'aller en prison ?

Le Joker lui sourit comme si il était fier de la rapidité à laquelle il avait compris, puis il posa ses mains sur les joues du Wayne et hocha la tête:

—J'ai tué des dizaines d'autres personnes mais celui-ci est beaucoup plus important. En plus, tout le monde se souviendra de Bruce Wayne, celui qui a arrêté le Joker et rendu Gotham plus sûr.

—Je ne comprend pas...Que gagnes-tu dans tout ça ?

Le Joker le força à coller son corps un peu plus au sien et s'amusa à sentir le brun se laisser faire. Le Chevalier blanc, il était si fascinant. Personne à Gotham ou dans les autres pays de la terre ne lui arrivait à la cheville.

—Que j'existe ou non, je veux que tu restes à mes côtés. Si je passe un jour dans cet asile sans te voir, je le fais brûler avec les moindres patients qui y crèchent avant de tuer encore et encore une fois dehors.

—Tu ne comptes donc pas changer. Conclut Bruce quelque peu déçu.

Le brun s'écarta du clown avant que ce dernier ne s'essaie à l'embrasser et reprit son téléphone en  main.

—C'est ce qui fait mon charme, Ironisa le Joker en se redressant.

Bruce ne perdit pas plus de temps et téléphona Gordon. La sonnerie retentit deux fois dans le vide, ce qui l'inquiéta énormément. Il n'avait prévu aucun plan B pour s'en sortir et le Joker avait probablement plus envie de lui sauter dessus dans tous les sens du terme plutôt que de réfléchir à comment ne pas se faire tuer.

—Bruce ? Fit soudain la voix de Gordon, Où es-tu ? Tout Gotham me traite de capitaliste parce que je n'ai pas encore enfermé ces gens sur les vidéos! Le foutu dossier sur le Joker a disparu et j'ai des millions de journalistes qui me collent aux basques.

—Content d'entendre ta voix. S'amusa Bruce, Je suis avec le problème ambulant et j'ai besoin de toi pour empêcher ses victimes de jouer aux bourreaux.

—C'est Jimmy Moustache ? Demanda le clown en lui prenant son téléphone, Comment va mon officier préféré ? Encore désolé pour les coups de poignards dans le ventre, habituellement je vise plutôt le visage.

Bruce reprit son bien au grand dam du Joker qui préféra bouder dans un coin:

—Rappelle moi pourquoi je ne le laisse pas se faire tuer ? Lui demanda l'agent en grognant.

—Il se rend.

—En échange de quoi ? Demanda Gordon surpris mais pas dupe.

Bruce savait exactement ce que James penserait du fait qu'il doive passer son temps à rendre visite au psychopathe pour son petit plaisir personnel. Il préféra donc ne pas en parler tout de suite:

—Peut importe, Souffla-t-il, Le plus important pour l'instant c'est de l'enfermer à Arkham sous surveillance jusqu'à ce que toute cette affaire soit entièrement sous contrôle.

—...Ok, Approuva Gordon après quelques minutes. Il faudra que je remplisse de la paperasse mais il y a pas mal de personnes qui me doivent des choses sur cette île. Rejoins moi sur le port de Blake Island et... Touchez moi à nouveau avec cette perche et je vous jure que je terminerais en prison pour meurtre ! Reculez !

Bruce put entendre des voix et des flashs d'appareils photos avant que Gordon ne reprenne.

—Appelle moi quand tu y es. J'ai des pies à faire déserter.

Bruce sourit intérieurement. C'était tout à fait dans le tempérament de Gordon d'hausser la voix contre tout ce qui le mettait hors de lui.

—On bouge ? Le questionna le Joker en cassant un vieux vase par « inadvertance ».

—On bouge. Fit Bruce en regardant les débris rouler jusqu'à lui.

Make me smileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant